Microsoft Flight Simulator

Microsoft Flight Simulator

Qui n’a jamais désiré apprendre à piloter ? Ou, tout du moins, n’a jamais admiré pendant son enfance les pilotes de ces grosses machines qui nous conduisaient en vacances ?

L’aviation dans son ensemble a toujours inspiré, grâce à sa multitude de possibilités d’aventures. Comme par hasard, et comme le monde est finalement bien fait, les jeux Flight Simulator ont offert aux pilotes en herbe depuis les années 80 la possibilité de se prendre pour un pilote de ligne et ainsi faire le tour du monde.

Mal aux yeux, non ?

Souvent considérés d’un mauvais œil par la plèbe en raison de l’élitisme qui transpire du genre « simulation », ces jeux nécessitent en effet un investissement important en termes de matériel ainsi que d’apprentissage des systèmes. Si on veut profiter d’un Flight Simulator comme il se doit, il faut souvent casser la tirelire pour acheter du matériel de simulation pointu. Tel est le prix pour se sentir investi de la charge de plus de 200 passagers.

Cependant, avec l’évolution des mœurs et surtout des technologies, les jeux de simulation s’ouvrent peu a peu à de nouveaux joueurs moins versés dans la technique. Ce Microsoft Flight Simulator en fait-il partie ?

On embarque dans le A320 Neo pour en découvrir plus !

Flight me to Lille Airport

Au fil des ans, l’industrie du jeu vidéo a fait en sorte d’ouvrir un peu plus à de nouveaux joueurs ses licences connues pour être un peu austères aux yeux des non-initiés. Microsoft, accompagné du développeur français Asobo, a décidé de faire la même chose pour ce Microsoft Flight Simulator (ou Flight Simulator 2020). Si jadis, parler de Flight Simulator était synonyme de dépenses massives en approche, la tendance a changé et ce Flight Simulator marque un tournant, alors que la franchise est considérée comme très réaliste par les experts en la matière. Si auparavant l’achat de contrôleurs dédiés était presque une étape obligatoire pour pouvoir vraiment se sentir « pilote », ici l’ouverture de la licence au monde de la console (Xbox uniquement) implique aussi la prise en charge de la manette bien connue de tous.

Exit donc l’achat d’un panneau de throttle, d’un palonnier ou autre HOTAS. Ce qui est franchement bienvenu car le coût pouvait être prohibitif pour certaines marques (j’ai même vu des fabricants vendre une station de simulation de A320 quasi complète à plus de 35.000 euros, ça pique).

Cette même ouverture implique aussi l’arrivée de différents modes de jeu au sein du simulateur. Si les joueurs habitués au genre retrouveront rapidement leurs marques, nous voyons arriver pour les nouveaux venus des modes d’initiation, de défis ou même simplement de découverte avec les « Bush Trips ».

Bref, le jeu nous offre mille et une possibilités, que nous soyons amateurs ou utilisateurs aguerris de ce genre de plaisir virtuel. Cependant, première ombre au tableau, il apparait que cette « casualisation » a apporté une simplification peut être trop grande. De nombreux passionnés ont remonté qu’il était désormais presque « trop simple » d’opérer un gros porteur (ou « Car de touristes » comme ils disent chez les pilotes de pointus). Le jeu apporte en effet de nombreuses aides supplémentaires comme un co-pilote virtuel qui va pouvoir opérer certaines parties que vous ne souhaiteriez pas gérer, comme par exemple les appels/réponses aux tours de contrôle ou encore les phases de montée/descente. Certains joueurs se sont plaints aussi du fait que les systèmes d’avionique de ces même gros porteurs se sont vus rabotés de fonctionnalités qui étaient pourtant présentes dans les anciennes versions du jeu. Ces systèmes ont pour but de réguler et de peaufiner les comportements des avions dans certaines phases de jeu ou au passage de certaines phases météo.

Trop nombreuses à énoncer, ces modifications ne sont hélas pas étonnantes en soi. Souvent, en vue de simplifier un gameplay, il est nécessaire de couper un peu dans certains fonctionnements pour les rendre plus accessibles. Gageons que Microsoft pourra apporter un mode « expert » encore plus poussé dans cette nouvelle version (pour les puristes qui aiment faire des check-lists sur le taxiway par exemple).

Cependant, pour le peu que j’en connaisse moi-même du pilotage d’un avion, je trouve les réactions des engins remarquables. Ayant joué tant à la manette qu’au clavier, on est toujours surpris de sentir notre Cessna réagir par un petit ébranlement lors d’un virage un peu trop cavalier et, du coup, de la prise d’une bourrasque de vent en latéral.

Sous le ciel Azure

Qui dit nouvelles technologies, dit aussi investissement massif de la part de Microsoft dans ce nouveau Flight Simulator. Et on peut dire que cette fois, ils n’y sont pas allés de main morte ! Qui dit simulation dit généralement qu’on essaye de coller le plus possible à la réalité, et ça tombe bien, car Microsoft a dégainé son infrastructure cloud nommée Azure qui va permettre de reconstituer la Terre d’une façon très réaliste. Avec les vues satellites et du sol de Bing Map, les équipes de Microsoft ont aussi utilisé OpenStreetMap pour créer une surface de jeu très réaliste reposant sur la photogrammétrie (scan d’une surface pour en avoir un rendu 3D) de bâtiments.

Quand il n’y avait pas de photos ou de scans disponibles, Microsoft a simplement réinventé certains bâtiments à partir de leur taille et forme estimées… Ce qui a donné lieu à certaines drôleries ! En effet, en Australie, une fausse information dans la base de données a généré la création d’un bâtiment de 212 étages. Rien que ça ! Nous pourrions presque considérer cela comme un hommage à Half-Life 2 et la Citadelle de Cité 17.

Ooopsie la tour de plus de 200 étages

Le réalisme ne s’arrête pas là. La puissance de l’infrastructure Azure permet d’avoir un jeu multijoueur en toute discrétion, en voyant tant l’IA que d’autre aviateurs amateurs circuler çà et là. Qui plus est, au démarrage du jeu, nous avons la possibilité de demander d’avoir les informations météo réelles ou générées par le jeu. En mode réel, qui va demander plus de data sur votre connexion, la météo telle qu’elle existe en temps réel dans le monde sera aussi représentée en jeu. À vous les joies de circuler à travers tempêtes ou typhons. Avec les risques inhérents à ces types de vols bien sûr ! Cette prouesse est à considérer, selon moi, comme presque révolutionnaire et permettra vraiment pour les prochaines générations de jeu d’avoir une simulation au plus proche du « vécu ».

Je ne reconnais plus personne en 787 Dreamliner

Dernière touche de réalisme : les appareils disponibles au pilotage. Microsoft propose en effet 3 versions du jeu (Standard, Premium ou Deluxe), qui vont conditionner les avions qui vous seront disponibles en jeu. Cela va du petit Cessna 152 chéri par les pilotes amateurs (en jeu comme en vrai) aux plus récents Airbus A320 Neo ou Boeing 787 Dreamliner. Gageons cependant que ce dernier n’aura pas de problèmes de sondes, à l’instar de son pendant physique toujours cloué au sol à l’heure actuelle. Nous pourrons aussi trouver des avions plus originaux comme l’Icon A5 qui se trouve être un avion léger et amphibie. Nous remarquons que les avions disponibles sont surtout des modèles 2 à 4 places.

Il en va de même pour la fidélité des aéroports. Si nous pouvons dénombrer plus de 37000 aéroports différents, ce qui est déjà colossal en soi, les différentes versions du jeu vont nous proposer de 30 (pour la standard) à 40 (pour la premium) aéroports reproduits à la main avec une très grande fidélité. Les autres n’étant que des approximations via photogrammétrie et vues satellites. Malheureusement, notre cher Brussels Airport ne fait pas partie de la liste, contrairement à Charles de Gaulle, Courchevel ou encore Haneda (au Japon).

Avec l’ouverture du SDK du jeu et la présence d’un « Marketplace » en son sein, il y a fort à parier que nous allons voir fleurir de plus en plus d’éléments en jeu ainsi que d’appareils pour transformer ce Flight Simulator en parfait substitut de sensations fortes avec décollage rapide. Qui plus est, Microsoft reste à l’écoute et sortira ce 29 septembre le « Japan World Update » avec plus de détails de l’archipel nippon et davantage d’aéroports locaux peaufinés à la main. Microsoft réagit aux retours et ça, c’est bien.

Cependant, on peut espérer que les coûts pratiqués dans le Marketplace ne vont pas se généraliser, car un peu moins de 20 euros juste pour l’aéroport de Kos modélisé à la main, c’est un poil trop.

Note

17/20

Microsoft Flight Simulator reste une référence. Comme toute référence, il a su évoluer avec son temps et s’ouvrir aux non-initiés du genre en faisant fi de l’élitisme qui pouvait l’entourer. Ce faisant, hélas, des compromis techniques (mais surtout de fidélité) ont dû être effectués mais, je pense, pour le plus grand bien du jeu. Accompagné de l’infrastructure cloud Azure, Microsoft Flight Simulator offre des visuels bluffants et on se prend vraiment au jeu de survoler nos lieux favoris ou de longer une côte californienne. L’appel au voyage et au dépaysement en altitude est constant. Une réussite !

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