Le flop 10 de ce qu’on n’aime toujours pas dans nos jeux

Le flop 10 de ce qu’on n’aime toujours pas dans nos jeux

Malgré l’actualité fournie et orientée vers la nouvelle génération, soyez assurés que je suis toujours là pour vous fournir votre dose de désillusions vidéoludiques. Je dois avouer être resté sur ma faim lors de mon tout premier flop et la profusion de moments frustrants, voire carrément rageants. Voici donc une nouvelle fournée de situations qui auront le mérite de nous énerver. Petit rappel, ne cherchez pas de logique ni de gradation par ordre de frustration.

N’hésitez pas à commenter vos pires expériences ou à proposer des sujets que vous voudriez voir passer à la moulinette du flop 10. Sans plus attendre, voici un nouveau florilège des moments où votre manette risque de finir dans l’écran.

10 – Les accessoires inutiles

On commence fort car la profusion d’objets « attrape-poussière » me permettrait d’en faire tout un article (on tient le prochain flop ?). Qui dit interactivité dit interface physique permettant à l’utilisateur d’influer sur l’expérience qui se déroule sous ses yeux. Loin de moi la prétention de juger de la qualité d’un phaser pour jouer à la Master System ou de l’adéquation d’un bazooka comme jouet pour enfant (le Scope de la SNES) car ceux-ci ont profondément marqué les joueurs en apportant cette dose d’interaction logique. Je suis d’accord, un fusil pour tirer sur des ennemis n’a rien d’exceptionnellement énervant. Par contre, si on se penche sur les périphériques portés par un seul jeu, la liste est interminable. La manette-clavier de Phantasy Star devait sûrement être une super invention, en tout cas sur le papier. Les manettes dédiées à certains univers avaient le mérite d’être extrêmement originales (la tronçonneuse de Resident Evil 4 ou le katana de Onimusha 3) mais étaient catastrophiques à utiliser. Pire, il y a ces accessoires en plastique uniquement destinés à accueillir la manette officielle pour participer à des jeux dispensables orientés vers une seule activité. Si je peux encore comprendre l’engouement pour une fausse canne à pêche pour aller tâter de la truite, je cherche encore la raison de la pose d’un tamis de raquette pour jouer au tennis.

9 – Les mécaniques trop bien cachées

À une époque où l’omniscient Internet n’existait pas, les trucs et astuces de nos jeux préférés ne se trouvaient que dans les nombreux magazines autour de notre passion. Ce qui permettait d’ailleurs aussi la propagation de fausses rumeurs. Oui, bon, d’accord, en fait rien n’a changé si ce n’est que les désinformations se propagent ironiquement plus vite et sont moins vérifiées. Beaucoup de joueurs se souviennent de la légende du code pour déshabiller Lara Croft ou encore qu’en enfonçant la touche B, le pokémon se laisserait attraper. Non, je parle ici des arnaques, des biais cognitifs ou même de certaines mécaniques essentielles mais bizarrement non mentionnées dans le jeu. Une aventure comme Hellblade voit votre personnage se corrompre à chaque mort avec la dangereuse menace d’une fin définitive et d’une suppression de la sauvegarde. Sachez qu’il n’en est rien et que le jeu opère même un retour en arrière de la situation pour mettre à nouveau en scène votre corruption (qui a donc déjà eu lieu si vous avez suivi). Sympa quand on est vite impressionné, navrant quand on s’en rend compte. Et l’arnaque ne s’arrête pas là ! Le jeu de course Hi-Octane (il est de 95) proposait toute une série de véhicules avec leurs caractéristiques. Cependant, il n’y avait aucune différence, tous les véhicules avaient exactement le même comportement. Pour revenir à Pokémon, combien de temps a-t-il fallu avant que les sous-systèmes d’amitié et de potentiel (I.V.) ne soient visibles dans les menus ?

Ne vous méprenez pas, je ne peste pas contre le système d’équilibre d’un personnage de Fall Guy, par exemple, ni ne milite pour la présence obligatoire d’un tutoriel pour chaque action d’un jeu, mais un peu de clarté n’a jamais fait de mal à personne.

8 – L’erreur de casting

Quoi de plus agréable dans son jeu préféré que de pouvoir profiter d’une pléthore de personnages hauts en couleur, que ce soit par la profusion de combattants dans un VS fighting ou juste par la possibilité d’incarner un héros qui nous convient. Je ne parle pas ici des doublons ou de la paresse de certains développeurs à intégrer un roster impressionnant composé de variantes d’un même combattant avec les mêmes palettes de mouvements. Si je vous dis « on n’apporte pas un couteau à une fusillade », vous devriez avoir compris que je parle des vilains petits canards. Gon, mignon petit dinosaure irascible, en est un excellent exemple dans Tekken 3. Non seulement il est bien plus petit que les autres combattants mais possède certains coups spéciaux absurdes. Si la série Tekken n’a pas la palme du mauvais goût, que penser de l’ajout de personnages comme Dark Vador, Link ou Spawn dans Soul Calibur ? Plus récemment, l’ajout du Terminator ou de Robocop a beaucoup fait réagir les fans de Mortal Kombat. Je suis d’accord, les jeux de combat sont propices aux clins d’œil ou autres trolls mais les erreurs de casting se trouvent parfois là où on les attend le moins. Avez-vous déjà essayé le tofu de Resident Evil 2 ? Peut-être avez-vous déjà incarné un WC dans Saints Row 3 ? Pire, vous pouvez contrôler un steak dans Skate 3 !

Que ce soit pour amuser ou troller le joueur, les idées ne manquent pas, mais vous pouvez éviter de déguiser Kratos en Mime Marceau ?

7 – Les temps de chargement

Ne brandissez pas tout de suite vos SSD et vos torches pour me brûler, les longs moments d’attente figé devant un écran souvent fort vide sont encore nombreux. Que ce soit pour relancer une sauvegarde ou pour tenter à nouveau ce combat de boss, il est très frustrant de devoir se mettre en pause le temps que la technique nous ramène à l’endroit voulu. Parfois dès le démarrage d’un jeu, on a un aperçu de ce qui nous attend quand on se retrouve face à une suite d’écrans animés de studios et producteurs, parfois entrecoupés de longs moments de… rien (écran noir). De même, ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi certains personnages avaient une passion immodérée pour se faufiler dans des espaces exigus ? La réponse est très simple : afin de camoufler le temps de chargement de la zone suivante. Le dernier Star Wars (Fallen Order), par exemple, surexploite cette mécanique. Ne soyons pas dupes, les portails du dernier God of War tentent aussi de meubler ces moments.

Je ne peux que souhaiter que les nouvelles technologies me prennent à défaut avec le temps. Et si c’est inévitable, espérons que les développeurs redoublent d’astuces afin de nous éviter de longs moments immobiles à regarder notre écran silencieusement.

6 – L’aléatoire très aléatoire

Une mise en situation s’impose ! Vous êtes au plus fort d’un match de Blood Bowl, votre ailier possède une force suffisante pour pouvoir lancer plusieurs dés d’attaque. C’est alors que le turnover (passage du tour au profit de l’adversaire) pointe son nez car tous les jets effectués indiquent que c’est l’attaquant qui sera blessé. Non seulement, vous aviez toutes les chances de votre côté, mais le jeu vous fait comprendre que le hasard ne pardonne pas. Pire encore, votre personnage est un hacker confirmé et entame une action de piratage dont le taux de succès est de 95 % pour finir par un échec critique qui active les alarmes et prévient les ennemis (X-Com). C’est le jeu, vous me direz, mais ça ne m’empêchera pas de pester contre les saintes règles des probabilités. Si on prolonge encore l’idée, que penser d’une superbe épée légendaire que son détenteur ne lâchera qu’avec une chance inférieure à 2 % ? J’ai beau aimer les mathématiques, certains événements ne devraient pas être laissés au hasard. C’est presque comme ces vieux jeux de rôle où chaque action dictée par un jet de dés menait à des situations fort absurdes. En effet, rater un jet pour enjamber un trou que l’on pourrait passer facilement est certes très jouissif pour les maîtres de jeu vicieux mais nuit à la logique d’un héros qui tue des créatures à tour de bras et qui n’est pas fichu de mettre un pied devant l’autre.

5 – L’erreur de casting

À ceux qui auraient remarqué la forte similarité avec le point 8, je vous remercie d’avance de votre lecture attentive (je suis sincère). Si je réutilise le même terme, en marge de la volonté de vous faire réagir, c’est tout simplement parce que je vais vous parler du choix des acteurs de doublage. Nous avons tous grandi avec des voix emblématiques (petit hommage à M. Roger Carel) qui sublimaient le regard que nous avions sur le personnage à l’écran. Que ce soit pour des personnages de dessins animés, de films (j’adore le doubleur de Bruce Willis) ou de jeux vidéo, l’acteur endosse la responsabilité d’apporter un plus sans pouvoir apparaître à l’écran. Malheureusement, les choix ne sont pas toujours judicieux. Récemment, en testant Avengers, je me suis senti obligé de mettre le jeu en anglais tant la plupart des personnages sont d’une platitude en français… La série Borderlands amène une énorme quantité de personnages qui perdent de leur crédibilité quand ils ouvrent la bouche. Si vous avez joué à Metal Gear Solid en français, vous devriez avoir instantanément compris mon agacement pour les mauvais doublages.

Nous avons pu quand même parfois témoigner de choix judicieux (la voix française de Schwarzenegger pour Duke Nukem) mais force est de constater que les anglophones ont encore de beaux jours devant eux (mais Troy Baker, quoi !).

4 – Le tout connecté

Dans une volonté d’éradiquer le piratage, les développeurs ont toujours eu à cœur de mettre en place des stratagèmes parfois fort malheureux. Parmi ceux-ci, l’obligation d’une connexion permanente à Internet a mené à beaucoup de ras-le-bol, surtout quand le jeu propose autant du solo que du multijoueur (le cas SimCity 5 ou encore Need for Speed). Pour en rajouter une couche, imaginez un instant le serveur de jeu capricieux qui vous éjectera à la moindre perturbation dans la Force. On peut considérer aussi ces jeux qui proposent du matchmaking (aussi long qu’un temps de chargement ?) mais qui vous expulsent de la partie si un autre joueur est déconnecté (par sa faute ou un bug technique, peu importe). Je ne compte plus le nombre de niveaux de Gears of War que j’ai dû recommencer car l’allié n’était plus connecté. J’abordais le matchmaking car il fait partie intégrante du problème. Trop de jeux sont complètement dépendants de la bonne participation de tous les joueurs (mais tu vas cocher ce bouton « prêt », oui !) ou deviennent même injouables si l’un des joueurs squatte le Wi-fi du Mc Do en bas de chez lui. Même si c’est beau de voir des animations au ralenti, un jeu de combat devient injouable quand le ping crève le plafond.

3 – L’enfer des précommandes et des collectors

D’accord, je ne prends pas énormément de risques tant l’actualité risque de confirmer nos craintes. Votre jeu préféré est annoncé et vous fait miroiter une série de goodies et de contenu in-game qui titillent votre portefeuille. C’est lorsque le produit arrive chez vous (quand il arrive) que la désillusion est totale. Soit le contenu ne correspond pas au visuel, soit il manque carrément quelque chose. Peut-être certains d’entre vous ont-ils reçu un magnifique sac de piscine à la place du sac kaki de Fallout 76 ? Avez-vous dû vous battre avec les codes de Mass Effect 3 ? On peut aussi parler de ces éditions de mauvais goût comme celle de Rage 2, par exemple. Je comprends aisément l’enjeu d’attirer le plus de consommateurs, mais au moindre grain de sable, la mécanique du gamer peut vite s’emballer.

2 – La solution de facilité

Loin de moi la volonté de vous pousser à ne jouer qu’aux modes les plus extrêmes de vos jeux (j’en connais). Si vous êtes un habitué de cette chronique, vous savez déjà ce que je pense du jeu par définition même si beaucoup de joueurs ne prennent du plaisir que quand le challenge est corsé, ce que je respecte. Dans ce qui nous intéresse, je veux parler du mode facile qui l’est un peu trop (pour ceux qui veulent suivre l’histoire sans se prendre la tête). Ce qui devient vite gênant, c’est quand on se retrouve devant des ennemis qui meurent au moindre contact ou que votre barre de vie reste invariablement très remplie malgré vos approximations. Ce n’est pas que je n’aime pas Adibou, mais imaginez-vous jouer à un des premiers God of War et constater que Kratos se défait de ses adversaires trop rapidement. Un peu dommage quand on connaît les enchaînements que le bougre peut lancer. On assiste même à un contraste très saisissant quand vous augmentez la difficulté de certains jeux comme Ghost of Tsushima, par exemple. N’oublions pas ces jeux avec une durée de vie ridicule, gonflée par une obligation de finir plusieurs fois l’histoire comme le remake récent de Resident Evil 3. Et pour en remettre une couche, je rajouterais tous ces jeux annuels dont seul le chiffre du titre change car il semble qu’avec un rythme de sortie aussi élevé, ce ne soit pas l’originalité ou l’innovation qui soit le mot d’ordre.

1 – Comme sur des rails

Pour clôturer cet opus, je tiens à remercier The Last of Us 2 d’avoir mis en lumière ce problème. Vous venez de vous défaire d’une bande d’ennemis coriaces et vous comptez profiter de l’accalmie pour explorer la zone en quête d’objets. C’est alors que le petit train du script vous embarque dans une longue cinématique qui vous poussera vers la sortie, rendant l’ancienne zone inaccessible. Autant dire que les collectionneurs et autres chasseurs de trophées/succès n’aiment pas vraiment être privés de leur dose d’exploration. Les choses se compliquent quand les mesquins développeurs ont caché un objet-clé dans la zone. D’ailleurs, cette mode des objets disponibles uniquement à certains moments d’un jeu peut mener à beaucoup de déconvenues en général. Les joueurs de Tomb Raider (choisissez votre épisode, c’est quasiment toujours le cas) savent de quoi je veux parler. C’est assez dommage quand on voit d’autres jeux qui permettent de visiter tous les lieux déjà découverts, même si ceux-ci n’étaient disponibles au départ que pour une quête scriptée (Horizon Zero Dawn).

Une pensée émue

La frustration d’un joueur est une source inépuisable de situations cocasses (vous avez déjà lu la BD Game Over ?). Que penser de la vente d’un objet-clé (tant que j’en parle) sans avoir la possibilité de rectifier le tir et de le racheter ? Vous est-il déjà arrivé de marteler un bouton car la cinématique ne peut pas être passée (moi oui, à chaque fois) ? Combien de fois arrive-t-on devant un paquet de munitions ou de kits de soin disséminés à côté d’un point de sauvegarde sans se faire spoiler le combat de boss qui va suivre ? Vous est-il déjà arrivé de reprendre un jeu laissé de côté et devoir le recommencer car la jouabilité et le scénario vous sont complètement sortis de la tête ?

Le jeu est un plaisir et doit le rester

Que vous soyez hardcore ou casual, nous sommes tous logés à la même enseigne. Si les choses ne vont pas dans le sens qu’on attendait, la patience de chacun sera mise à l’épreuve. Même si certains points de ce flop peuvent être évités, tomber dessus sera toujours une expérience (douloureuse ?) inoubliable. Chacun sa sensibilité, bien sûr, mais ne perdez jamais de vue que si l’expérience de jeu n’est pas agréable ou gratifiante, c’est peut-être que vous n’êtes pas fait pour ça (dit le joueur frustré de ne pas s’en sortir dans Dark Souls).

Et pour vous, il y a des bêtes noires ou des jeux rédhibitoires ?

Laisse un commentaire

* champs obligatoires