Fort du succès de TT Isle of Man sorti en 2018, Kylotonn et BigBen remettent le couvert ce début d’année 2020 avec un second opus qui met en scène la course et le circuit les plus fous du monde de la moto. À l’instar d’un WRC 8 – des mêmes développeurs – le studio s’est alloué les services de consultance d’un pilote professionnel afin d’affiner au mieux les différents aspects du jeu et gommer les défauts de leur premier essai. Sera-ce suffisant ?

Des sensations exacerbées

Bien que moins utile que pour un Monster Energy Supercross, le jeu démarre avec un tutoriel qui a la très bonne idée de mettre le jeu au ralenti pour nous permettre de lire les informations. Claires et concises, les amateurs de jeux de course en tout genre ne seront pas dépaysés. Ce tutoriel a aussi la bonne idée de nous faire tester le jeu avec différentes assistances au pilotage qui, bien que classiques, sont plus qu’appréciables pour bien débuter.

Car dès les premières secondes, le constat est clair. TT Isle of Man reste toujours aussi exigeant. Le moindre écart, la moindre hésitation se payera très cher. Les sensations sur route sont elles irréprochables, les motos tournent de façon plus fluide et naturelle qu’avant et ont un comportement bien plus prévisible, et les sauts induits par l’état de la route ne nous catapulteront plus aussi facilement. Si presque tout a sensiblement été amélioré et que les chutes sont moins fréquentes et moins grotesques, ces dernières restent légion durant nos premiers tours de roue. Il faut avouer qu’en jeu comme dans la réalité, toucher l’herbe ou un mur à plus de 200 km/h ne pardonne pas. Certains points restent tout de même à améliorer. Les collisions avec les adversaires ne seront ainsi que très rarement punies. D’un autre côté, les 18 motos sont d’un réalisme époustouflant et nous devrons cette fois faire attention à l’état de notre monture ainsi qu’à la jauge d’essence pour finir la course.

Une vraie carrière

S’il est une chose que les joueurs n’acceptent plus à l’heure actuelle, ce sont les carrières monotones dans lesquelles il faut se contenter de cliquer sur le bouton « course suivante ». Kylotonn l’a bien compris et propose une carrière complète et bien fournie. Nous incarnerons notre propre pilote et si nous ne pouvons pas personnaliser son apparence, nous aurons au moins la main sur l’écurie à rejoindre et les courses à disputer dans l’optique de décrocher une invitation au prestigieux Tourist Trophy, qui se dispute sur le mythique circuit Snaefell Mountain comportant pas moins de 264 virages pour 60 km de long. Pour y arriver, trois possibilités s’offrent à nous : obtenir six signatures en figurant bien dans le championnat d’Irlande, s’illustrer au TT Junior ou obtenir une invitation grâce aux points de réputation glanés dans les autres épreuves.

Proposée sous la forme d’un calendrier qui nous laisse le choix de la course à disputer, la carrière offre un bon nombre de tracés et alternera entre des classiques courses en groupe avec pour objectif de finir premier et des épreuves contre-la-montre classiques. Ces circuits sont relativement variés et s’avèrent particulièrement corsés puisqu’ils se disputent sur routes ouvertes. À nous de tout faire pour éviter les murets en pierre, les barrières, les maisons, les fossés et tout autre obstacle naturel ou non qui jonchent les bords de route. La bonne idée du jeu étant de proposer un mode ouvert pour arpenter librement les routes et se familiariser à loisir avec les différents pièges.

Un jeu techniquement réussi

TT Isle of Man 2 monte d’un cran au niveau du visuel aussi. Si le premier jeu était relativement sobre voire austère en affichant une palette de couleurs très neutre et des effets de lumière des plus basique, ce n’est plus le cas ici. Le jeu est beau et coloré, peut-être même parfois trop, et les lumières sont du plus bel effet et viennent compliquer la tâche déjà ardue de rester sur la route et de ne pas tomber quand on a le soleil de face. L’effet de vitesse est lui toujours aussi bluffant et toujours soutenu par un bruit de vent un poil moins présent mais qui rend service à l’immersion. Les motos elles aussi sonnent parfaitement et s’offrent même des petits détails qui font toute la différence comme les étincelles et le bruit du cale-pied qui raclent au sol si on se penche trop. Testé sur une PS4 classique, nous reprocherons cependant au jeu quelques rares effets de clipping et des détails qui pixelisent parfois sous l’effet de la vitesse, les rendant difficilement lisibles.