JWE: Return to Jurassic Park

JWE: Return to Jurassic Park

Chers lectrices et lecteurs, remontons un peu dans le passé. Pas trop non plus, évitons la blagounette du retour vers la période du Jurassique qui, malgré tout, entre parfaitement dans notre test sur le DLC de Jurassic World Evolution: Return to Jurassic Park. Faisons un petit retour en arrière de quelques mois où je vous avais livré mon analyse du jeu de gestion sur les grosses bestioles préhistoriques proposé par le studio Frontier. Le jeu m’avait irrité sur certains points et malgré mon amour du genre et du sujet, je ne m’y étais pas retrouvé. Je vous invite d’ailleurs à aller relire ceci.

Les fieffés coquins de Frontier sont en forme ces derniers temps car juste après avoir sorti Planet Zoo, ils nous offrent une sorte de madeleine de Proust ultime, espèce d’hommage à tous les vieux trentenaires nostalgiques qui avaient pu être déçus tant par les nouveaux films que par le nouveau jeu de gestion.

Ai-je encore cédé à l’appel de la sirène nommée T-Rex ? Maintenant, diffusez ceci pendant la lecture du test.

Oh, oui. « Ouh ! Ah ! ». Ça commence toujours comme ça…

Vous souvenez-vous, en 1993, quand nous avons vu l’hélicoptère Agusta bleu blasonné InGen s’éloigner de l’île, ses occupants contusionnés à souhait, sans doute traumatisés par leur expérience désastreuse sur Isla Nublar – et le tout sous les notes de musique majestueuses de John Williams ? Et bien sachez que ce DLC semble ne pas faire grand cas des chocs post-traumatiques de nos héros car il les renvoie fissa à la case départ pour redresser l’île (ou ce qu’il en reste) après la fin du typhon qui ravagea le parc mais aussi son site de (re)production, Isla Sorna, le site B.

C’est donc avec une certaine émotion que nous retrouvons les docteurs Grant, Sattler et Malcom ainsi que ce cher bon Monsieur Hammond. Ces derniers ont comme une envie d’affaires qui reprennent comme il faut en essayant d’éviter d’avoir à annoncer à des familles qu’en fait, non, c’était pas du tout une bonne idée, ce parc.

Première étape ? Réparer les installations ! Nous retrouvons une carte de premier niveau qui ressemble furieusement d’ailleurs au film, avec le bâtiment des visiteurs placé devant un lac et le rail des Ford Explorer. Il n’a pas fallu 5 minutes pour que je pousse un râle de plaisir façon brame du cerf en saison de reproduction, c’est dire. Enfin bref, il faut donc reconstruire l’infrastructure de base, remettre le courant en route, recapturer les dinosaures en goguette. En résumé, un début de jeu bien dense qui nous permet de nous familiariser avec les nouveaux designs de bâtiments inspirés du centre des visiteurs.

En nous baladant dans les options qui nous seront disponibles plus tard, nous pourrons découvrir que, bon dieu, enfin, on peut placer des décorations issues du film (panneaux de direction, panneaux de type de dinos, toilettes fonctionnelles et décoratives). « Monsieur Hammond, le jeu évolue » dirait Allan Grant. C’est d’autant plus plaisant car cela faisait partie de mes points de frustration qu’un jeu de gestion de parc d’attraction/animalier ne permette pas ça.

La seconde étape sera de passer par Isla Sorna pour remettre en route la fabrication de dinos. Cette zone servira de tutoriel pour apprendre à placer des clôtures, transporter les animaux d’un point A à un point B, ou encore contrer un élément du scénario du film qui faisait que les bestioles pouvaient se reproduire. Cette étape est d’autant plus importante car elle suit l’histoire globale du film qui faisait venir les animaux dans le parc depuis une autre île car le parc n’a pas de couveuse. L’héliport d’Isla Nublar sera donc le point relais entre les deux îles pour passer des commandes de nouveaux reptiles géants. Bref, nouvelle satisfaction de ce côté.

Pour le reste, le DLC reprend les grandes lignes des fonctionnalités de JWE, comme par exemple la possibilité de chipoter aux gènes des animaux pour les rendre plus attractifs, les sites de fouilles à débloquer ou encore les trois pôles d’activités à contenter pour débloquer de nouveaux outils. Ici, fini la dispute entre les trois « rivaux » qui n’en sont plus. Les risques de sabotage de vos installations viennent cette fois de Biosyn, la société rivale qui avait engagé Denis Nedry pour mettre le bordel et voler les embryons.

Au rang des nouveautés, au même titre que les nouveaux designs de buildings ou encore les skins des dinosaures venant des films de 1993, 1997 et 2001, nous voyons débarquer de nouveaux types de clôtures mais aussi et surtout les véhicules d’exploration guidés (avec leurs couleurs bariolées) et la volière librement inspirée de Jurassic Park 3. Ah oui, les véhicules des gardiens ou des visiteurs peuvent désormais prendre cher si un dino s’énerve à proximité, aussi.

… Et puis après il y a des « sauve qui peut », et puis il y a des hurlements.

Malheureusement, l’ombre de Jurassic World Evolution n’est jamais loin derrière et je me suis donc retrouvé à nouveau à rager sur les mêmes points que lors du test du jeu initial. Gestion de l’économie réduite à son strict minimum, impossibilité d’accélérer le temps « In Game » et donc de passer plus vite certaines missions, missions qui d’ailleurs nécessitent parfois certaines fonctionnalités à débloquer plus tard. Bref, la génétique ne fait pas que des heureux et c’est encore plus triste dans ce cas-ci quand on promet à nous autres, vieux râleurs de service, de revenir dans un environnement adoré.

Ce pauvre Return to Jurassic Park se ramasse même quelques difformités supplémentaires, comme le « path-finding » de l’IA des gardiens complètement aux fraises (elle se perd au milieu d’une forêt, reste bloquée contre un bâtiment ou essaye de gravir une montagne infranchissable), des bugs de textures/placement des allées, des dinos qui décident de se téléporter hors de leur enclos, j’en passe et des meilleures. Enfin, pour achever le côté scénaristique, le jeu nous affuble du personnage nommé Cabot pour remplacer ce pauvre Gennaro, mort au champ d’honneur. Je ne pense pas qu’on puisse nous pondre un personnage qui colle aussi mal avec la franchise. En fait, si. Si c’était un personnage de Jurassic World qui avait inventé le voyage dans le temps, cela deviendrait logique.

Cependant, tout cela serait oublier la beauté intrinsèque de ce DLC. On sent à nouveau le plaisir et la passion qui anime les devs de chez Frontier en distillant discrètement des références à l’univers mais aussi aux films de 1993, 1997 et 2001. De ce fait, ils arrivent à générer – même inconsciemment – un sourire en voyant les véhicules tout-terrain jaune, vert et rouge passer sous le portail aux torches. Au final, ce n’est pas ça le plus important et qui fait toute la splendeur de Return to Jurassic Park ?

Note

15/20

Return to Jurassic Park nous promet à nous, vieux cons de service, de ressentir les frissons d'un Jurassic Park tel que nous l'avons fantasmé dans notre jeunesse, accompagnant les visiteurs dans les véhicules de safari électriques. Et le pari est en grande partie réussi. Si on fait l'effort d'oublier que c'est Jurassic World Evolution qui est derrière. Cependant, Return to Jurassic Park mérite vraiment cet effort.

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