Lego Jurassic World

Lego Jurassic World

Cette année 2015, année où Marty Mc Fly est supposé venir nous rendre visite en direct des années 80, revêt effectivement des allures de voyage temporel sur nos écrans de cinéma : un nouveau Mad Max, le retour de Schwarzy dans Terminator Genysis, le lancement d’une troisième trilogie Star Wars et un quatrième Jurassic Park ! Ce dernier, plus que tout autre, tend à vous titiller la fibre nostalgique (et le fait avec brio, à mon humble avis) et s’il y a bien un média où la nostalgie peut parfois prendre le dessus sur la raison, c’est le jeu vidéo ! Comme les choses sont quand même bien faites, conjointement à la sortie de Jurassic World, voici venir sur nos consoles l’adaptation du blockbuster de Colin Trevorrow… Mais pas que !

"Elle ne peut pas ne pas le toucher !"

Extrait d’un combat de boss.

Car en effet, ce Lego Jurassic World peut se targuer d’être une multi-adaptation compilée sur un seul disque : les quatre films de la saga préhistorique se retrouvent rejoués à la sauce Lego pour le plus grand plaisir des joueurs ! Un rapide mot sur les jeux Lego, le plus souvent des adaptations réalisées par Traveller’s Tales d’univers cinématographiques justement… Il s’agit de jeux d’action/aventure transposant le sujet de base dans un monde entièrement fait de briques Lego, en réinterprétant les récits d’origine comme s’ils étaient mis en scène par un enfant créatif (et équipé d’une quantité astronomique de briques, il va sans dire) pour un résultat qui réussit à ne jamais trop se prendre au sérieux; ce qui donne droit à des situations souvent cocasses car tout s’y passe en respectant (ou presque) le fonctionnement des jouets Lego. Un mur qui explose, par exemple, volera en éclat en envoyant toutes les briques qui le composaient en l’air. J’avais pour ma part joué aux adaptations Lego des deux trilogies Star Wars pour par après ne plus vraiment m’intéresser aux jeux du studio (l’une ou l’autre démo mis à part), et j’ai été très agréablement surpris de constater les évolutions qu’a pu connaitre le concept au fil des ans.

Lego Jurassic World se présente comme un jeu en monde ouvert dans lequel vont se dérouler plusieurs missions retraçant le scénario des quatre films, mais lors de la première partie seuls Jurassic Park et Jurassic World sont accessibles, les épisodes se déroulant sur Isla Nublar. Pour pouvoir explorer Isla Sorna, il faudra terminer le premier film afin d’accéder au Monde Perdu, qui une fois terminé également débloquera quand à lui l’accès aux aventures de Jurassic Park 3. Mais peu importe le parc que vous souhaitez explorer en premier, le Jurassic Park de John Hammond ou le Jurassic World de Simon Masrani, il faudra impérativement passer par le premier niveau, qui relate la scène d’ouverture du classique de Steven Spielberg et l’arrivée des héros sur l’île. D’emblée ce stage donne le ton, et le level design permet instantanément de comprendre comment parvenir à avancer : chaque personnage dispose de ses propres capacités (on peut switcher de l’un à l’autre d’une simple pression sur un bouton) et il faudra jongler entre les dons de nos avatars en brique pour résoudre les nombreuses « énigmes » parsemant notre chemin. Vous n’aurez pas manqué de constater les guillemets sur le mot énigme, car effectivement la progression globale s’avère assez simple, et un joueur expérimenté aura vite fait de voir le générique de fin des quatres aventures proposées; mais tout l’intérêt de ce Lego Jurassic World ne réside pas dans son challenge mais dans son ambiance, son talent de mise en scène et sa rejouabilité !

Le jeu propose plusieurs séquences de fuite face aux dinosaures pour un coté Crash Bandicoot.

Le jeu propose plusieurs séquences de fuite face aux dinosaures pour un coté Crash Bandicoot.

Comment ne pas être emballé par cette relecture bon enfant de films qui ont plus que probablement bercé votre enfance ? A grand renfort d’envolées symphoniques sur le thème bien connu de John Williams, chaque personnage est caricaturé avec respect et humour : le scientifique Ian Malcom, non content d’être présenté comme un dragueur de pacotille dès qu’il croise Ellie Sattler, est capable par exemple de résoudre des équations et d’allumer sa torche pour explorer des endroits sombres; oui, la même torche qu’il utilise pour divertir le T-Rex dans JP premier du nom; Alan Grant peut utiliser son savoir-faire de paléontologue pour déterrer des ossements et les ré-assembler pour improviser une échelle de fortune afin d’accéder à des zones trop en hauteur, mais également couper des cordes et mauvaises herbes bloquant le chemin grâce à sa griffe de raptor fossilisée; Amanda Kirby  n’a de cesse de hurler le nom de son fils en pleine jungle au mégaphone comme dans le film, en restant aussi agaçante qu’au cinéma car à tout moment son mégaphone larsene… Chaque personnage est caractérisé et défini niveau gameplay par ses traits et actions dans les films : Ellie Sattler peut par exemple fouiller dans d’immenses tas de crottes de dinosaures pour retrouver un objet vital, Lex Murphy peut briser une paroi en verre en poussant son cri si agaçant, Nick Van Owen peut détruire les verrous avec sa pince, et j’en passe ! Toutes les scènes clés des films sont rejouées en Lego et adaptées au format des jouets; et si je ne devais citer qu’un seul évènement pour résumer le génie d’adaptation, ce serait le bébé T-Rex de JP2 : si, dans le film, le jeune dinosaure souffre d’une fracture à la patte et se voit placer une atèle; dans le jeu c’est tout simplement sa patte qui est arrachée et nos héros s’occupent de lui pour le reconstruire, juste comme on assemble une figurine Lego !

Le jeu dispose en prime d’une excellente rejouabilité : on constate rapidement lors de l’exploration du monde ouvert servant de HUB pour accéder aux niveaux que des zones sont inaccessibles et présentent l’icône de personnages bien précis; et en avançant dans le jeu on débloque de plus en plus de personnages à utiliser soit dans la partie monde ouvert sur les deux îles, soit dans les niveaux en eux-même une fois rejoués en mode « Jeu Libre » afin d’accéder aux zones impossibles à visiter auparavant, et ce afin de retrouver tout les secrets disséminés partout dans le jeu. On peut également débloquer des véhicules à conduire (et croyez moi, prendre une Jeep et faire le tour du premier parc sur fond de John Williams m’a rendu tout chose la première fois !) et même des dinosaures à incarner, débloquant eux aussi l’accès à d’autres zones et renouvelant le gameplay sans cesse.

On peut même incarner les dinosaures.

On peut même incarner les dinosaures.

Malheureusement, tout n’est pas rose dans cette concrétisation en mode Lego du cirque de puces de John Hammond, et plusieurs petits défauts sont à pointer du doigt. Premièrement, et à mon sens l’une des plus grosses tares du jeu, les doublages ! Car oui, à ma grande surprise les jeux Lego sont désormais doublés (malgré quelques onomatopées, les premiers jeux Lego restaient muets et ce mutisme contribuait au charme/cocasse des adaptations). Et si la présence d’une version française intégrale est plus qu’admirable, il est dommage de constater qu’à l’exception de quelques personnages souvent secondaires, il ne s’agit aucunement des doublages d’origine des films. Malgré tout les efforts mis sur le respect du matériau d’origine, ce nouveau doublage diminue grandement l’immersion, la faute à des doubleurs manquant souvent de conviction et changeant un peu trop l’impact des répliques pourtant cultes des films. Une autre qualité des films était ce sentiment d’urgence, de vulnérabilité absolue face à ces créatures ramenées génétiquement à la vie, et si je comprends que le ton global du jeu est beaucoup plus enfantin que celui des films, il est dommage que les évènements soient grandement dédramatisés… Ainsi lors de la séquence devant l’enclos du T-Rex fraîchement libéré, le joueur peut prendre tout le temps qu’il veut à tourner autour du dinosaure pour peu qu’il ne s’en approche pas de trop près, et même ainsi pas d’inquiétude : le personnage reculera de lui même en frissonnant, coupant le joueur de tout danger. Tout au plus peut-on se faire surprendre par des raptors à plusieurs moments dans le jeu, donnant droit à un QTE relativement permissif laissant tout loisir au personnage de donner une claque au raptor pour le faire partir… Cette dédramatisation empêche même la mort pure et dure des protagonistes passant pourtant de vie à trépas lors des films. Et enfin, il est dommage de constater que les deux épisodes du Site B n’aient pas bénéficié du même soin que les autres films dans cette adaptation, en allant ironiquement jusqu’à proposer un JP3 des plus fidèles au long métrage, en tant que maillon faible de la saga/du jeu…

Pas d'inquiétude, vous ne risquez (hélas ?) rien lors de ce combat de géants.

Pas d’inquiétude, vous ne risquez (hélas ?) rien lors de ce combat de géants.

Note

13/20

Un jeu à réserver principalement soit aux plus jeunes, férus de dinosaures, soit aux fans des films prêts à fermer les yeux sur quelques libertés prises lors de l'adaptation. Lego Jurassic World reste pourtant très sympathique et aurait même pu se montrer beaucoup plus convaincant si tout ses chapitres avaient bénéficié du même traitement que le premier épisode... Oui, un peu comme au cinéma !

Réactions

  • Aerticum le 18/10/2015

    Perso, j’avais essayé les Harry Potter, et ça m’avait grave gavé. Au début du jeu, ouais, je rigolais bien des libertés, des caricatures et du ton enfantin et même de l’univers Légo (genre la morve de troll en petit rond légo) mais au final, c’était uuuuultra répétitif, se balader dans les couloirs, presser la même touche sur tous les éléments du décors pour progresser et/ou collectionner toutes les briques/pièces d’or… Du coup, j’ai plus jamais vraiment eu l’envie de redonner une lance aux jeux Légo

    Répondre
    • Mass le 21/10/2015

      Ici la conduite de véhicules et les différentes capacités des personnages donnent lieu à des puzzles qui renouvellent un peu la formule, je pensais comme toi avant ! Je ne vais pas aller jusqu’à dire que ce Jurassic World m’a donné envie de faire d’autres jeux Lego, mais il a au moins le mérite d’avoir évolué un tant soi peu 🙂

      Répondre

Laisse un commentaire

* champs obligatoires