Blazing Chrome

Blazing Chrome

Les petits gars de chez Joymasher sont de retour ! Après Oniken et Odalus que Spacecowboy vous présentait il y a quelque temps, les développeurs adeptes de rétrogaming s’attaquent désormais à un tout autre genre de jeu typiquement rétro, le run’n’gun à la Contra. De là à en déduire que les Brésiliens sont fans de Konami, il n’y a qu’un pas que je n’hésiterai pas à franchir, car autant Odalus était clairement un hommage aux Castlevania pré-Symphony of the Night, autant Blazing Chrome suinte l’amour pour la série japonaise aussi connue sous le nom de Probotector. Un peu à la manière d’un Shovel Knight qui s’imposait quelques contraintes pour ressembler le plus possible à un jeu NES, Blazing Chrome pourrait se targuer d’être un jeu Megadrive. En effet, toute la palette graphique du jeu renvoie à la 16 bits de Sega, et c’est bien évidemment à Contra Hard Corps que nous fait directement penser le petit dernier de chez Joymasher. Mis à part quelques effets de zoom et de rotation des sprites relativement modernes, on se dit que le jeu aurait même pu sortir dans une jolie cartouche noire qui n’aurait pas manqué d’emballer les fans de Sega.

Le gameplay reprend quasiment tel quel celui des épisodes 16 bits de Contra : un bouton pour tirer, un pour sauter. En maintenant une gâchette, il est possible de viser en haut et en bas, ce qui aura pour effet de mettre notre personnage à l’arrêt – il est également possible de tirer en l’air en courant et vers le bas en sautant, sans utiliser la dite touche pour ne pas perdre de mobilité. On retrouve également deux touches qui serviront quant à elles à naviguer entre les différentes armes mises à disposition. Enfin, une excellente idée nous vient tout droit de Metal Slug : en appuyant sur la touche de tir quand un ennemi est à portée de corps à corps, notre personnage effectuera une puissante attaque de mêlée qui fera passer les ennemis de vie à trépas, tout en s’avérant également redoutable bien utilisée face à un boss. Contrairement aux Contra 16 bits, il n’est pas possible d’effectuer de double saut, du moins nativement. En effet, il sera régulièrement possible de ramasser différents power-ups en traversant les niveaux, prenant la forme de trois drones distincts : un drone d’attaque, un drone de défense et un drone d’agilité. Le premier fera apparaître un petit robot à vos côtés, qui tirera dans la même direction que vous et disparaîtra dès que vous serez touché – vous donnant ainsi un point de vie supplémentaire qui peut faire la différence dans un jeu où la mort est instantanée. Sur le même principe, le drone de défense fera graviter deux petites sphères autour de votre personnage afin de vous protéger des attaques ennemies. Une sphère disparaît quand vous êtes touché, vous donnant ainsi deux points de vie de répit. Enfin, le drone d’agilité donne accès au fameux double saut tout en venant augmenter la vitesse de déplacement de notre avatar. Si le jeu est déjà nerveux de base, le feeling dégagé par le drone d’agilité démultiplie le plaisir de jeu par 1000… Jusqu’à ce qu’on se fasse toucher, car à l’instar du drone d’attaque, il disparaîtra une fois des dégâts encaissés, toujours en offrant un point de vie bonus.

Au nombre de quatre, les armes sont également bien sympathiques. L’arme de base est un fusil mitrailleur assurant la meilleure cadence de tir du jeu, au détriment de sa zone d’effet et des dégâts infligés. Le lance grenade vous permettra de tirer des projectiles explosifs et vous demandera un poil plus d’adresse pour pouvoir viser, ce qu’il compense largement par son aire d’explosion et sa puissance de frappe. Plus exotiques, on retrouve également un fusil à faisceau laser fonctionnant exactement comme le lance flamme de Contra et un fusil à rayon d’énergie qui peut être chargé pour relâcher une puissante vague d’énergie détruisant tout sur son passage – bien évidemment balancée par le temps de charge pouvant prendre quelques longues frames dans un jeu particulièrement nerveux où la moindre erreur de timing est sanctionnée par la mort immédiate. Si l’une des trois armes spéciales est équipée quand le personnage meurt, elle est perdue, mais toutes les autres armes éventuellement stockées resteront dans notre inventaire. Enfin, il n’y a pas que dans son attaque au corps à corps que Blazing Chrome s’inspire de la célèbre série de SNK : il sera régulièrement possible d’embarquer à bord d’un mécha qui rappellera à notre bon souvenir les différents véhicules jouables dans Metal Slug.

Le jeu se décline en trois niveaux de difficulté : Facile, Normal et Hardcore – à débloquer une fois le jeu fini une première fois. Chaque mode de difficulté influe sur le nombre de vies disponibles par crédit, le nombre de ces crédits et la présence ou non des drones de soutien, ainsi que bien entendu sur la difficulté globale du jeu. Il est possible de parcourir Blazing Chrome soit seul, soit à deux en coopération. Pour ce faire, deux personnages sont disponibles, une femme équipée du fusil M41A de Aliens et un robot punk qui rappelle que quand tu mixes deux trucs cools entre eux, ça donne un truc encore plus cool ! Si vous parvenez à terminer le jeu, ce qui ne sera pas une mince affaire lors de vos premiers pas et ce même en Facile, vous débloquerez deux nouveaux personnages au gameplay bien plus orienté corps à corps que les héros du jeu, venant offrir une seconde vie à la campagne en changeant toute votre approche du jeu. Quatre missions sont sélectionnables une fois la partie lancée, à la difficulté progressive, et il est possible d’en choisir l’ordre pour arpenter Blazing Chrome selon son humeur. Une fois ces quatre niveaux terminés, la dernière mission se lance. Le jeu peut certes paraître un peu court, mais il propose un tel challenge saupoudré d’une nervosité jouissive qu’on le refera avec plaisir. De plus, il ne faut pas oublier que les petits gars de chez Joymasher voient leur jeu comme une déclaration d’amour à des titres qui devaient se parcourir d’une traite, mais ils n’ont pas oublié d’embarquer quelques options « modernes » comme un système de sauvegarde qui vous évitera de reprendre votre progression à zéro comme à l’époque.

La direction artistique du jeu est complètement folle ! Les graphismes regorgent de sprites hyper détaillés usant et abusant de palettes de couleurs typées Megadrive, les décors sont superbes et sublimés d’effets visuels venant les éclairer, détruire et distordre dans tous les sens. L’animation de ces sprites est soignée aux petits oignons et fait que le jeu jouit d’une fluidité à toute épreuve. C’est bien simple, les rares fois où j’ai pu ressentir quelques ralentissements dans le jeu, ils me semblaient trop caractéristiques des Contra de la Super Nintendo et de la Megadrive que pour me paraître accidentels – preuve que Joymasher récite sa partition avec maestria. À propos de partitions, la bande originale du jeu – composée par Dominic Ninmark – est vraiment folle ! Versant dans le « power métal » typique des jeux d’action 16 bits, les compositions venant rythmer Blazing Chrome sont régulièrement saupoudrées de mélodies lead jouées sur des synthés aux sonorités eighties que ne renierait pas la scène synthwave. Si elles rythment à merveille les niveaux, les musiques de Blazing Chrome s’apprécient même hors jeu tellement elles sont péchues et « feelgood ».

Note

16/20

Véritable déclaration d'amour à l'âge d'or du run'n'gun 16 bits, Contra et Metal Slug en tête, Blazing Chrome est un pur trip rétro qui fait plaisir, garantissant un challenge de taille sur fond d'une bande originale mémorable. Un sans faute !

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