Blazing Chrome – Contra de retour à la Gamescom

Blazing Chrome – Contra de retour à la Gamescom

« On a voulu faire ce jeu pour combler le manque de Contra ». Cette phrase aurait pu être prononcée par un fan issu de la scène homebrew, mais elle sort de la bouche d’un développeur professionnel. Elle en dit long sur la volonté du studio de créer des jeux auxquels ils voudraient jouer eux-mêmes. On pourrait d’ailleurs dire la même chose de The Arcade Crew, le label créé par Dotemu pour éditer des titres indépendants typés rétro.

Sur le stand de Dotemu/The Arcade Crew, on ne parle pas que français. On s’exprime aussi en anglais avec… des Brésiliens. Vive la communauté internationale du jeu vidéo ! Si je suis venu découvrir Blazing Chrome tout sauf par hasard, je ne connaissais pas la nationalité de ses créateurs, ni leur CV. Le studio Joymasher, maintenant composé de trois membres, a été fondé en 2012 et a déjà deux jeux commerciaux à son actif : Oniken en 2012 qui rend hommage surtout à Ninja Gaiden, et Odalus The Dark Call en 2015 qui revisite lui Castlevania. Les deux jeux adoptent une esthétique 8 bit proche du rendu NES. « Maintenant qu’on maîtrise le 8 bit, on a eu envie de passer au 16 bit, on progresse », rigole le développeur.

Blazing Chrome rappelle en effet l’ère 16 bit racée, avec des références ultra assumées, principalement à Contra 3 sur Super Nintendo. Comme le hit monumental de Konami, Blazing Chrome est (bien sûr) un run&gun qui peut (bien sûr) se jouer à deux par l’entremise de deux personnages sortant (bien sûr) des années 90. Mon cœur balance entre la blonde badass et le robot punk, même si « on peut choisir chacun le même perso » me dit mon hôte prêt à commencer la partie. Alors c’est parti et… eh bien c’est Contra 3 ! Non pas que ce soit une copie conforme, mais l’inspiration est tellement forte que les deux jeux semblent frères.

Quel plaisir de retrouver ce fusil mitrailleur pour tirer dans les huit directions ! Sans frustration de surcroît, puisque vous ne perdez pas vos anciennes armes en attrapant un nouveau joujou. Plus d’hésitation à avoir, ramassez donc ce lance-grenades sans stress, vous pourrez changer d’arme avec les gâchettes. Mais comme la vie n’est pas que détente, sachez que vous perdrez votre nouvelle arme si vous l’utilisez au moment où vous vous faites buter. Et ça arrivera plus d’une fois, croyez-moi, bien que la difficulté soit moins vache que celle de Contra 3 (trop frustrant aux yeux de l’équipe de Joymasher – je suis bien d’accord). Cadeau de la maison, Blazing Chrome vous offre aussi une roulade, pas évidente à placer au départ mais ça va mieux à la longue. Il faut dire que j’ai fini par prendre mes marques en jouant ma demi-heure de rendez-vous et encore un quart d’heure avec l’invité suivant (qui est parti trop tôt, on allait battre le boss quoi !).

« J’ai l’impression que vous avez créé ce jeu pour moi », dis-je au développeur qui a bien compris qu’il tenait un bon client. Outre Contra 3, c’est aussi Metal Slug et plus généralement la Neo Geo que l’on voit revivre dans Blazing Chrome. L’arrière-plan du stage dans les flammes urbaines me rappelle Last Resort, l’accrochage sur un hélicoptère m’évoque des phases similaires de Cyber-Lip, etc. Enfin, le coup de grâce : des effets de zoom qui puent le mode 7 de la Super Nintendo ! C’est bien simple, il y en a partout, on dirait une démo technique pour cette fameuse cassette VHS promotionnelle de la SNES. Pour m’achever, le développeur me confie qu’un autre stage est entièrement réalisé sur la base du zoom inventé par Sega (le Super Scaler) pour les classiques Space Harrier, Hang-On, After Burner, etc. J’ai l’impression que Yu Suzuki va entrer dans la pièce pour me faire un check…

Avec le petit filtre cathodique qui va bien

Dans le brouhaha, je ne parviens pas à entendre la musique du jeu, mais on m’assure qu’elle sera bien dans le ton. Dans l’esprit, les boss le sont aussi évidemment, de bons gros boss et mid-boss bien vicieux. Le second stage de la démo nous faisait chevaucher une moto volante, avec tout autant de plaisir de jeu grâce à la maniabilité arcade permettant même le saut ! L’action semble donc variée, comme elle pouvait l’être aussi dans Contra et Metal Slug. Et d’ailleurs, à l’image de Metal Slug, vous pouvez commander les véhicules et robots que vous rencontrez sur votre chemin. Comble du bonus, le double saut vous fera « sentir vivant » comme dirait l’autre, en tout cas jusqu’à votre prochaine mort et la perte du bonus en question.

Vous l’avez compris, j’ai passé un formidable moment avec le développeur de Joymasher et je suis sûr que vous prendrez autant de plaisir à la sortie du jeu. Pour l’heure, Blazing Chrome est prévu sur PC, mais il serait étonnant qu’il n’arrive pas aussi sur consoles. En attendant, moi, je vais jouer à Oniken et Odalus !

Réactions

  • gazza8 le 24/08/2018

    Merci pour cet article, très intéressant, et toujours bien rédigé quand c’est spacecowboy son auteur 😉

    « L’arrière-plan du stage dans les flammes urbaines me rappelle Last Resort », « on dirait une démo technique pour cette fameuse cassette VHS promotionnelle de la SNES. »
    => Et ces références sont un régal !

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    • spacecowboy le 26/08/2018

      Merci beaucoup ! C’est toujours un plaisir de savoir que des lecteurs apprécient ce qu’on fait.

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