Night Call – Un petit tour à Paris

Night Call – Un petit tour à Paris

Uber, le molosse de l’économie collaborative, propose depuis peu un mode silencieux. L’utilisateur peut ainsi imposer au chauffeur de tenir son clapet fermé du début à la fin de la course. Ne soyez pas cet utilisateur, Night Call y perdrait tout son intérêt.

Vous vous réveillez à l’hôpital après un coma d’un mois, tête dans le cul niveau épique. On vous apprend qu’un mec vous a tiré dessus. Un gars qui a assez d’importance aux yeux de la police pour qu’elle lui donne un surnom : le « Juge ». Votre agresseur est un tueur en série en pleine activité à Paris, et vous êtes le seul qu’il ait raté jusqu’ici. Cela fait de vous un témoin unique pour les flics, qui profitent de votre passé perturbé pour faire pression sur vous. Pas le choix, vous serez l’indic’ de la police dans cette affaire. À bord de votre taxi.

Night Call vous lâche sur une carte routière de Paris présentant quelques repères : des stations-services, votre piaule et des clients potentiels. En sélectionnant un point sur la carte, vous démarrez le moteur de votre voiture, qui ronronne avec gravité jusqu’à destination. Prenons une course, par exemple. Le client vous indique où il veut se rendre, attend votre accord et s’installe sur la banquette arrière. La magie volubile peut commencer…

L’essentiel du jeu réside dans les conservations entre le taximan et son client. Timides ou pas, les clients finiront par vous parler ; il ne faut parfois qu’un petit mot banal pour les lancer et qu’ils ne s’arrêtent plus. L’écran de jeu est divisé en deux parties : le haut représente la carte et votre voiture qui avance, le bas affiche une vue de votre rétroviseur intérieur – on y voit votre tronche et le ou la passagère assis(e) à l’arrière. Le joueur ne fait qu’appuyer sur un bouton pour faire défiler les phrases de son interlocuteur (une option rend même ce défilement automatique) en attendant de pouvoir en placer une. Il choisit alors l’une des répliques proposées et observe la réaction à l’arrière, peu spectaculaire dans les animations cependant.

Les quelques minutes de la version d’essai de Night Call nous ont appris qu’il ne fallait pas s’attendre à un déluge d’effets graphiques. L’environnement visuel est même plutôt minimaliste, hormis quelques plans de coupe évocateurs. En noir et blanc, Night Call mise beaucoup sur l’ambiance générale d’une nuit dangereuse à Paris, où la ville n’est éclairée que par les phares des voitures et les lampadaires. La musique synthwave de Corentin Brasart contribuera aussi en grande partie à cette atmosphère, déjà bien installée dans la démo que nous avons testée. En somme, Night Call réussit très bien à créer un cadre avec une économie de moyens.

Pour accompagner (et contrarier) le volet d’enquête du jeu, les développeurs ont conçu un système de gestion, gestion de l’argent d’abord. Si la police compte sur vous, elle ne fera pas de vous un homme riche. Vous devrez ainsi poursuivre votre travail traditionnel de taximan, sans quoi pas d’euros à la fin du mois ni d’essence dans votre bagnole. L’astuce consistera à combiner vos deux casquettes en cuisinant vos passagers avant qu’ils ne sortent leur portefeuille. Le temps sera un autre aspect à gérer, puisque les clients ne vous attendront pas indéfiniment sur le bord de la route. Il s’agira donc de bien choisir les courses qui vous rapporteront le plus indices. Et quand le jour se lèvera, vous interromprez votre job de taximan nocturne et vous vous prendrez pour un inspecteur dans votre appartement.

Quelle bonne idée vous avez eue d’accrocher un tableau d’enquête au mur de votre appart’ ! Comme un vrai policier de série télé, vous y collez tous les indices récoltés durant la nuit et vous tentez de créer des connexions. La demi-heure de jeu dans la démo ne permettait pas d’évaluer la densité de l’enquête ni la difficulté à recoller les morceaux, mais le système semble se prêter à une investigation sérieuse. À condition que l’aspect essentiel du jeu soit réussi…

Le succès de Night Call dépendra de ses textes, c’est évident. Bien sûr, l’histoire globale aura aussi de l’intérêt, mais rien ne fonctionnera sans une bonne qualité d’écriture. Les quelques conservations de la démo sont assez rassurantes sur ce plan, espérons qu’il en sera ainsi sur la longueur. Après cette petite partie de Night Call, nous avons deux envies : découvrir une enquête intrigante et surtout écouter les petites confidences des clients sans aucun rapport avec la trame principale. Les studios français Monkey Moon et BlackMuffin annoncent un total de 75 personnages présents dans le jeu, ce qui devrait laisser la place à quelques délicieuses digressions dont la nuit est si friande. Alors, où est-ce que je vous emmène ?

Night Call sortira sur PC le 17 juillet, à la fois sur Steam et directement dans le Game Pass de Microsoft pour PC. Les versions consoles suivront dans l’année.

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