Tropico 6 : Quand c’est trop, c’est Tropico !

Tropico 6 : Quand c’est trop, c’est Tropico !

Bienvenue, El Presidente ! Yé suis votre fidel serviteur, Gr0Billo et ye vais vous faire une petite présentation de Tropico 6, sorti ce 29 mars. C’est déjà votre sixième règne depuis la sainte année 2001 (ou l’an 0 chez nous, début de votre gouvernance). Nous allons faire uno petite tour du propriétaire et voir comment Limbic Entertainment a réarrangé votre palais pendant votre absence. Si vous n’aimez pas, je demanderai à notre personnel de les faire disparaître, ne vous inquiétez pas pou ça, mon Presidente. 

Tropico est devenu en quelques années une des licences phares du jeu de gestion, grâce à son humour grinçant et son concept original, mélangeant jeu de gestion avec des facettes de politique et surtout de dictature. Tropico fait partie de ces rares jeux dont le gameplay a un véritable message politique qui y est retranscrit. C’est cette recette qui a imposé la série comme une référence mais depuis le troisième épisode, Kalypso Media a été accusé, non pas à tort, d’user la même recette jusqu’à corde. Il faudra donc voir ce test comme un guide pour les nouveaux joueurs. Si vous êtes déjà un habitué de la série, les nouveautés seront listées avant la conclusion. Roulons nos cigares, c’est parti !

Île de la tentation

Salutations, El Presidente ! Voici votre nouvelle île, votre nouveau-vieux terrain de jeu ! 

Si Tropico a quelque chose de spécial, ce sont bien son sable fin, ses cocotiers, ses eaux turquoise et ses magnifiques dictatures. Il se présente comme un jeu de gestion type Anno ou Sim City, où la particularité est que vous jouez véritablement le rôle d’un dictateur. Vous pourrez tuer vos opposants (ou les enfermer), mentir à votre peuple ou cacher de l’argent de côté pour votre compte en Suisse. Vous n’êtes bien sûr pas obligé d’utiliser ces petits tours de passe-passe mais c’est quand même plus facile, non ?

Le jeu possède un mode dit « bac-à-sable », qui correspond à une partie normale de Tropico, un petit tutoriel pour reprendre les bases du jeu qui n’est pas nécessaire pour un vétéran de la série mais qui a le mérite d’être assez pédagogique, et un mode « missions » où vous aurez des objectifs et des situations données précises : construire une nation sur une île dépourvue de ressources en utilisant uniquement la piraterie pour avancer, maximiser les exportations ou encore finir la partie avec le plus gros montant possible sur votre compte en banque en Suisse. Le jeu possède aussi un mode multijoueur pour trinquer entre amis pendant que votre population se tue à la tâche pour vous !

Passion pognon

El Presidente, il faut absolument commencer à récolter lé noix dé coco, la Couronne en raffole !  

Etre un dictateur, ce n’est pas seulement se payer des escorts du monde entier. C’est aussi gérer un tant soit peu l’économie de votre pays. Quand vous arrivez pour la première fois sur votre île, vous devrez tout d’abord vous concentrer sur votre production afin de satisfaire les besoins de vos citoyens, mais aussi des membres des différentes factions de votre île (les religieux, les militaristes, etc.) afin de pouvoir être réélu sans soucis. Vous pourrez aussi prouver votre allégeance en remplissant les missions qu’ils vous confient, comme construire une chapelle ou faire pousser un champ de maïs. Ces missions sont rarement gênantes car elles profitent à votre population (et donc à vous) mais il se peut qu’elles soient plus compliquées à remplir une fois les caisses de l’État complètement vides…

Il y a donc plusieurs types de production. Vous pourrez développer votre secteur primaire en faisant de l’agriculture, de la pêche ou élever du bétail. De même, vous pourrez développer le secteur des industries en construisant des usines diverses, comme des distilleries de rhum (prévoyez des plantations de sucre pour pouvoir les approvisionner), des fabriques d’armes et même des usines d’électronique. Vous pourrez augmenter leur rendement en les améliorant et en leur donnant plus de budget, mais attention de toujours rester bankable !

La dictature à travers les âges

Dans Tropico, il faudra aussi gérer les époques. En effet, il y a quatre grandes ères dans le jeu, qui amènent chacune des mécaniques de gameplay différentes. Lors de l’époque coloniale, la première, il faudra être aux petits soins avec la Couronne, les colons, afin de rallonger votre mandat et ne pas vous faire jeter dans un goulag tropicanien. Votre but sera donc de fomenter une rébellion en secret afin de bouter les Anglais hors de votre île (par exemple, en ouvrant vos portes à une immigration encline à jouer les révolutionnaires). À ce stade, la politique est dans son plus simple appareil. Dès que la révolution sera enclenchée, vous pourrez soit payer grassement la Couronne, soit… lui faire la guerre.

Vous entrerez donc dans la période des guerres mondiales. Il faudra prêter allégeance aux deux grandes factions de l’époque, l’axe et/ou les alliés. Vous aurez droit à diverses options supplémentaires, comme le fait de pouvoir interagir avec le négociant pour lui acheter (avec l’argent des comptes suisses) de la réputation d’une faction ou des assets qui, autrement, auraient coûté de l’argent tropicanien. Veillez donc à respecter ses demandes !

Un ami d’aujourd’hui peut devenir un ennemi de demain…

PARCE QUE C’EST NOTRE PROJET !

El Presidente, l’argent, c’est bueno mais faites attention à vous faire réélire ! Ça nous laissera plus de temps pour mettre de l’argent de côté pour votre compte off-shore…

On dit que les politiciens sont plus occupés à essayer de se faire réélire qu’à prendre des décisions utiles… c’est presque aussi vrai pour vous ! Vous devrez rester en bonnes relations avec les factions du jeu mais aussi être aux petits oignons avec votre peuple, car c’est lui qui vote pour vous. Construisez des bâtiments de divertissement, des églises, réduisez la criminalité (mais pas trop hein, faudrait pas qu’un pays à l’autre bout du monde vous accuse d’être un état autoritaire, hein !) et mettez en place des décrets pour améliorer le bonheur total.

Plusieurs fois au cours de votre partie, vous devrez organiser des élections (le jeu vous laisse la possibilité de ne pas en faire, au prix du sentiment de liberté de vos citoyens). À vous de caresser votre public dans le sens du poil. Vous pourrez accuser les grandes puissances, faire de la démagogie ou de fausses promesses afin d’assurer votre place dans le siège présidentiel en cuir véritable.

Aux grands maux, les grands discours

Mais du coup… il y a quoi de nouveau ?

Pas grand-chose de nouveau pour les anciens joueurs en vérité. Le jeu est foncièrement le même que les précédents opus. On peut noter la modélisation en plusieurs exemplaires différents d’un même bâtiment, diversifiant les rangées de cages à lapins ou les baraquements (les HLM du jeu) que vous construirez très probablement. Ça semble anodin, mais cela rend les paysages urbains plus uniques et réalistes.

Les développeurs ont aussi pensé à multiplier les possibilités de déplacement à Tropico, comme en ajoutant les ponts (pratique dans une archipel me direz-vous), les tunnels ainsi que des téléphériques. Le souci est qu’il ne sert pas toujours à quelque chose d’optimiser les déplacements de vos habitants sur l’archipel car il suffira de construire des habitations juste à côté des lieux de travail pour vous épargner la galère de gérer les réseaux de bus.

Une dernière nouveauté concerne les bâtiments d’espionnage et de commando, qui permettent d’effectuer des raids sur d’autres pays voisins, de piller des ressources et de faire du sauvetage en mer pour obtenir des ressources. Bien que dans l’idée, la feature soit amusante, elle n’est pas spécialement engageante en jeu et vous demandera juste, une fois de temps en temps, d’envoyer vos unités (de commando, d’espionnage ou de piraterie) chercher des ressources. Dans les faits, on a l’impression de jouer à un jeu mobile.

Quand il vous manque des ressources sur votre île, servez-vous chez les autres !

Note

14/20

Sous son humour et ses charmes estivaux, Tropico 6 nous revient avec seulement quelques timides changements peu convaincants. Si vous possédez le 3, le 4 ou le 5 dans votre collection, vous pouvez passer votre chemin. Dans le cas contraire, il peut être intéressant de mettre la main dessus.

Laisse un commentaire

* champs obligatoires