La série NHL et moi, on peut dire qu’on a fait un long chemin ensemble. Dès 1991, je commençais à manier le stick sur Mega Drive dans le tout premier NHL Hockey, renommé « EA Hockey » en Europe. EA Sports était déjà « in the game » à l’époque et proposait un jeu vif, intense et fabuleux pour des parties rapides. Puis, comme la série FIFA, NHL est devenue un rendez-vous annuel sur toutes les machines. À l’image du football made in Electronic Arts, elle s’est aussi tournée vers la simulation en approfondissant toujours plus les mécaniques de gameplay et le réalisme. À partir d’un matériau basique mais solide, NHL a ajouté des mouvements d’année en année, parmi lesquels le tir en un temps fut l’évolution la plus marquante à mes yeux. Et à mesure que le réalisme progressait, la question revenait annuellement : NHL est-il aussi amusant qu’autrefois ? En ce qui concerne NHL 19, la réponse est deux fois « oui » : oui pour la simulation et oui pour l’arcade.

Lorsqu’on lance NHL 19 la première fois, la multitude de modes de jeu nous saute aux yeux. NHL a les dents du fond qui baignent dans le contenu ; on pourrait sans problème ne jouer qu’à NHL pendant toute une année ! Le NHL Hockey de 1991 a des allures de démo par comparaison. Et que dire de la palette de mouvements… Nul besoin de passer par un tutoriel dans les années 90, mais il en va autrement de nos jours avec nos manettes à 36 boutons. Allez donc d’abord à l’entraînement, organisé – excusez du peu – par la Team Canada. Les phases les plus simples aux plus complexes y sont expliquées clairement pour que vous puissiez mystifier vos adversaires sur la glace.

Une fois l’entraînement terminé, il faut bien choisir un mode de jeu… « Deviens pro », voilà un slogan prometteur, et assez honnête comme je m’en rendrai vite compte. En effet, si on peut voir un match de foot sur nos chaînes de télé à chaque heure du jour et de la nuit, la plupart d’entre nous de ce côté de la planète attendent les Jeux olympiques d’hiver pour regarder du hockey sur glace. En résumé, nous n’y connaissons pas grand-chose. L’aspect didactique du mode « Deviens pro » est ainsi très pertinent dans notre cas. Alors, personnalisons notre hockeyeur et partons patiner dans la cour des petits pour débuter.

Dans « Deviens pro », vous contrôlez un seul hockeyeur, qui rêve évidemment d’évoluer en NHL et de gagner la coupe Stanley. Avant cela, il devra pourtant parcourir les patinoires moins prestigieuses des divisions inférieures. En bon rookie de service, vous serez tenu à l’œil par votre entraîneur, qui évaluera chacune de vos actions. Par exemple, si vous perdez le palet en zone offensive, le coach le notera en rouge dans son calepin. Mais si par chance, vous arrivez à marquer un but exceptionnel, votre cote auprès de l’entraîneur montera en flèche ! Entre ces deux extrêmes, il y a d’innombrables détails que vous apprendrez à corriger au fil des remarques. Ainsi, en plein jeu, des info-bulles vous informent de l’action adéquate à réaliser ou de votre manque de perspicacité lors d’une certaine phase. En somme, « Deviens pro » vous apprend le métier.

Si certains regretteront peut-être l’absence d’un véritable mode histoire scénarisé, l’aventure « Deviens pro » est bel et bien grisante. En sélectionnant le bon niveau de difficulté, on peut ainsi expérimenter les sensations d’un petit jeune qui commence et qui n’en veut. Au départ, votre positionnement défensif sera lamentable (et l’entraîneur ne manquera pas de vous le signaler) et votre précision au tir se rapprochera de celle d’un chasseur après sa quatrième Chimay bleue (du matin). Petit à petit, cependant, en écoutant les conseils du coach, vous remarquerez une belle progression jusqu’à (ça m’est arrivé) marquer le point décisif en finale. Inutile de dire que ce but magique m’a rapporté pas mal de points d’expérience, mais « Deviens pro » vous pousse à être bon dans tous les registres. Même si vous avez inscrit cinq buts, l’entraîneur n’oubliera pas votre pénalité de sale gamin ou votre obsession à rester trop longtemps sur la glace. La moindre de vos actions durant le match est notée dans votre bulletin de rencontre, dont le résultat final vous donne accès à l’une ou l’autre amélioration pour votre joueur, une plus grande puissance de tir pour ne citer que celle-là.

En fonction de vos performances durant la saison écoulée, vous serez plus ou moins bien classé pour le repêchage en NHL. C’est ainsi que je me suis retrouvé aux Los Angeles Kings avec – je vous l’assure – une certaine pression à chaque fois qu’on m’envoyait sur la patinoire. Si vous avez tendance à vous impliquer dans les jeux de sport, ce mode « Deviens pro » est fait pour vous !

Je ne vais pas détailler tous les modes de type simulation, ce serait trop long et finalement sans grand intérêt. En effet, chacun de ces modes a sa raison d’être, car la finesse du gameplay est admirable. La maniabilité de NHL 19 est bien connue des hockeyeurs virtuels : on patine et on oriente ses passes et lancers avec le stick gauche de la manette, on tire avec le stick droit. Cette formule fonctionne toujours aussi bien et autorise les plus habiles à exécuter les tirs les plus précis, les passes les plus tranchantes et les feintes les plus rusées. Les actions défensives sont aussi multiples : la charge jouissive, le petit coup crapuleux pour lever le stick de l’adversaire, l’accroupissement lourdaud pour bloquer un tir, le marquage serré d’un attaquant, etc. Toutes ces subtilités et notamment les feintes ne seront pas à votre portée dès les premières parties. Il faudra s’entraîner et accumuler les minutes sur la glace avant d’avoir un positionnement défensif correct ou de gérer au mieux les situations de un contre un. À ce propos, votre apprentissage sera bien aidé par l’animation des joueurs, qui ne vous trahira jamais tant elle est bien découpée et naturelle.

La richesse de la maniabilité s’exprime non seulement en simulation, mais aussi dans les modes typés arcade. Autrement dit, les heures passées dans les matchs « sérieux » vous serviront lors des parties plus rocambolesques, et inversement. Sans complexe, vous pouvez donc explorer la partie arcade de NHL 19, que les équipes d’Electronic Arts ont particulièrement soignée cette année. En ligne ou hors ligne, il y a de quoi vous amuser au moins jusqu’à l’année prochaine. Dans la vidéo ci-dessous, j’ai choisi de vous présenter le mode « NHL Threes », qui consiste en des matchs à trois contre trois (plus les gardiens) sans aucune autre règle que le bordel total !

NHL Threes propose une campagne contre l’IA, seul ou en coop en ligne, et des matchs en un contre un en local. C’est le mode rêvé pour jouer des matchs fous fous fous ou une partie en vitesse. Si vous cherchez un mode arcade plus prenant, allez voir du côté de « World of Chel ». Vous y trouverez un hub dédié à plusieurs facettes du hockey, à découvrir avec votre hockeyeur personnalisé. Vous ne contrôlerez que lui et quitterez les patinoires de luxe pour aller jouer à l’extérieur, voire sur des lacs gelés. C’est tout l’aspect cool et amateur du hockey qui ressort dans World of Chel, ici aussi avec le moins de règles possible. En local, vous pourrez profiter de matchs à trois contre trois. En ligne, votre choix s’étendra à d’autres petits plaisirs, comme celui de canarder un pauvre gardien opposé à trois attaquants (vous et deux adversaires en ligne).

Comme « Deviens pro », les divers modes arcade donnent l’occasion d’incarner un joueur et de le faire évoluer. Les points d’expérience récoltés durant ces matchs délirants serviront à améliorer une caractéristique (un « trait ») de votre hockeyeur ou de le spécialiser dans une catégorie. À vous de créer un joueur bourré aux points d’expérience, qui sera respecté par ses adversaires même si vous lui avez acheté des fringues des années 80 ou un chapeau ridicule. En parlant de respect, des légendes du hockey sur glace seront là pour vous impressionner. Vous ne connaissez peut-être rien à leur sport, mais les noms de Wayne Gretzky ou Mario Lemieux doivent vous dire quelque chose.

Enfin, NHL 19 propose le mode de gestion ultime, baptisé justement « Ultimate Team ». Comme dans FIFA, vous pourrez y constituer votre équipe de rêve, certes sans l’égocentrique Ronaldo ni le plongeur fou Neymar. « Ultimate Team » doit être passionnant pour les amoureux du palet, mais nous ne y attarderons pas à cause de ces fichues microtransactions. Protip : tenez votre carte Visa hors de portée de vos enfants ou de votre petit frère ou petite sœur ! Les catastrophes financières à la Fortnite ne devraient pas vous arriver dans NHL 19, mais un euro de perdu, c’est toujours un Snickers en moins. Précisons que votre portefeuille restera bien au chaud dans les autres modes de jeu, Ultimate Team étant le seul à en vouloir à votre carte de banque.