Outcast Second Contact

Outcast Second Contact

Les Terriens ont découvert des mondes parallèles, ça devait bien arriver un jour. Le gouvernement américain post-Trump (on l’espère) a envoyé une sonde vers une planète inconnue, mais bon… disons que le plan ne s’est pas déroulé sans accroc. Ce monde et le nôtre sont désormais en danger de destruction totale et il faut bien trouver quelqu’un pour arranger ce bordel. Pourquoi pas vous au fait ?

Cutter Slade, un ancien des Navy Seals légèrement tombé dans l’alcool, est envoyé sur la planète Adelpha pour arranger les relations interplanétaires. Le héros a l’allure désabusée de Korben Dallas dans le Cinquième Élément et a d’ailleurs la voix du doubleur francophone de Bruce Willis dans le jeu – la classe ! Pourquoi ce monde qui lui est totalement étranger semble-t-il autant le vénérer ? C’est ce que Cutter Slade devra découvrir.

Le monde s’ouvre

Outcast date du XXe siècle, de 1999 pour être exact, et a marqué l’histoire du jeu vidéo. En effet, c’est l’un des premiers jeux d’aventure-action en monde ouvert. À l’époque, le bougre tourne sur des ordinateurs surpuissants et s’adresse donc aux joueurs bien équipés. Néanmoins, le jeu se forge une excellente réputation parmi les amateurs de science-fiction à la recherche d’une aventure dense et dynamique. Et vous voulez savoir la meilleure ? Outcast est l’œuvre d’un studio belge.

Appeal, le studio en question, n’est pas tombé de la dernière pluie vidéoludique. Sous son ancien nom « Art & Magic », il possède une solide expérience du jeu vidéo, certes à une échelle plus petite que celle d’Outcast. Il y a quelque temps, nous avions eu la chance de rencontrer les responsables du studio. Nous vous renvoyons donc à la retranscription de cette longue interview passionnante.

En 2014, le renouveau de Outcast est en marche : Outcast Reboot HD lance sa campagne Kickstarter ! L’enthousiasme est à son comble chez les fans fidèles, mais les engagements financiers ne suffiront pas. Malgré une moisson très honorable de 268.000 $, l’objectif n’est même pas atteint à moitié et la levée de fonds échoue sur Kickstarter.

Game (seemed to be) over…

Mais Outcast n’est pas encore mort. Quelques mois après la désillusion sur Kickstarter, Outcast revient concrètement sur Steam, dans une version 1.1. Après quelques coups de peinture et de nouvelles options ergonomiques, le jeu peut de nouveau s’apprécier sur les ordinateurs modernes. De quoi étancher la soif des inconditionnels de Cutter Slade avant la prochaine étape.

Fin 2015, un message apparaît sur Facebook : le studio Appeal est rouvert ! Yves Grolet, Yann Robert et Franck Sauer se retrouvent pour relancer Outcast une bonne fois pour toutes. Mi-2016, cela commence à sentir bon : Appeal annonce avoir conclu un contrat avec BigBen Interactive pour publier Outcast – Second Contact. Sous se nom se cache une remasterisation poussée d’Outcast. Les bons signes se succèdent au rythme des annonces et des trailers. Le jeu est présenté à l’E3 et la date de sortie est prévue pour l’automne 2017 – nous y sommes.

Second Contact

La planète Adelpha comme vous ne l’aviez jamais vue ! Si Outcast Second Contact n’a pas l’allure d’une grosse production dernier cri, disons qu’il ressemble maintenant à un jeu de notre décennie. Et c’est déjà incroyable, en tout cas suffisant pour que les environnements traversés soient visuellement réalistes. Certains points de vue ont même une sacrée gueule, notamment lorsque Cutter prend de la hauteur pour admirer le paysage. Les habitants d’Adelpha, les « Talans », ont eux aussi subi un lifting réussi, ce qui tombe plutôt bien puisqu’on va devoir se farcir leur pomme pendant une grosse partie du jeu.

Un indigène face caméra qui vous parle, voilà l’écran que vous verrez le plus dans Outcast. Ayez-en bien conscience si vous comptez découvrir le jeu aujourd’hui, les dialogues prennent une place énorme dans l’aventure. Cutter n’a pas le choix, s’il veut réussir sa mission, il doit en apprendre plus sur Adelpha, son histoire et ses problèmes politiques. Heureusement, les habitants sont plutôt loquaces et respectueux ; après tout, Cutter est l’élu de la prophétie, « Ulukaï » comme l’appellent les Talans. Et comme ils attendent beaucoup de lui, ils ne refusent pas un brin de causette.

Ces dialogues se déclenchent par thèmes que Cutter Slade peut aborder comme il le souhaite. L’ouverture d’un thème ouvre parfois la porte à un autre embranchement de dialogues, mais il n’est pas question ici d’un système ultra dynamique à la Mass Effect. Les conversations se déroulent posément et les échanges se mènent sans l’intervention du joueur, une fois le thème choisi. Cette « passivité » n’est pas une mauvaise chose, elle vous permet de vous régaler sans pression. Comme dans un bon livre de science-fiction en fait. Relax vous pourrez commencer à vous passionner pour cet univers très riche, tissé tant par les croyances ancestrales que par les intrigues politiques contemporaines. Le despote du coin, Fae Rhan, a astucieusement placé ses pions sur Adelpha pour contrôler les corps, mais les âmes ont gardé leur foi et surtout leur fond rebelle. Il suffit de voir les habitants lever les mains au ciel lorsque vous éliminez des soldats de Fae Rhan, ils sont avec vous !

Pour profiter au maximum des dialogues, le jeu est intégralement doublé en français, comme il l’était déjà à l’époque d’ailleurs. Un doublage indispensable pour retranscrire l’humour et le ton décalé des échanges entre un Cutter je-me-la-pète et des habitants aux caractères divers. Il y a de la vie dans ces dialogues donc, même si la qualité sonore n’est pas idéale. L’équipe d’Appeal n’a évidemment pas réenregistré la montagne de lignes de dialogues et les techniques de remasterisation n’ont pas fait de miracle. Idem pour les bruitages qui manquent de réalisme. En revanche, la musique d’ambiance est très plaisante et surtout inhabituelle avec ses accents symphoniques.

Assez parlé

Outre une touche RPG basée sur la réputation du joueur, Outcast est un jeu d’aventure. Il s’agit donc de consulter souvent son carnet de missions, qui comporte de très nombreuses missions secondaires à découvrir également grâce aux dialogues. La progression implique souvent d’aller porter à untel ce qu’un autre vous a donné ou de vous rendre à tel endroit pour effectuer telle action. On peut y trouver une certaine redondance, mais tout cela passera comme une fleur si vous accrochez à l’univers. Par ailleurs, l’exploration est l’un des grands plaisirs du jeu, sans que l’IA, pourtant omniprésente, ne soit envahissante.

N’en déplaise aux joueurs pacifistes, tout ne se règle pas en discutant dans Outcast. Des soldats vous en veulent manifestement dès votre arrivée sur la planète et ça ne va pas s’arranger. Pour vous défendre, Second Contact ajoute une vue à l’épaule qui vous permet de mieux viser avec vos diverses armes à feu. Dans ce mélange action-aventure, la partie action n’atteint sans doute pas les normes actuelles, mais l’âge d’Outcast plaide clairement en sa faveur. Et même si vous ne respectez pas ce statut d’aïeul du genre, les combats ne vous feront pas abandonner votre périple. Au demeurant, vous serez même surpris par les possibilités d’approche qui dépassent ce qui se fait parfois aujourd’hui dans le domaine. Ainsi, les générateurs d’hologramme, les explosifs à détonateur à distance, les capteurs de mouvements ou encore les modules d’invisibilité varient les méthodes d’attaque à l’usage des moins bourrins.

Outcast Second Contact est disponible sur PC au prix de 35 euros et sur PS4 et Xbox One pour une dizaine d’euros supplémentaires. La présence de boîtes d’Outcast dans les rayons des magasins en 2017 suscite déjà une grande excitation chez les nombreux fans du titre précurseur, mais offrez-leur une suite et ce sera le nirvana ! Or cette suite n’est pas un rêve éveillé, elle existe dans la tête de l’équipe d’Appeal. Une suite adaptée aux standards actuels bien sûr, qui nécessite évidemment un budget à la hauteur. Dans ces conditions, les chiffres de vente d’Outcast Second Contact auront toute leur importance. En tout cas nous, chez Press-Start, on vous encourage à donner sa chance à cette suite. Comment ? Le plus simplement du monde : en achetant Second Contact, en profitant de l’aventure au point d’attendre un deuxième épisode avec impatience et en parlant d’Outcast autour de vous. On se donne rendez-vous sur Adelpha ?

 

Réactions

  • LordSuprachris le 16/12/2017

    Outcast, un de mes jeux favoris tous supports confondus! C’est vraiment un jeu à faire au moins une fois dans sa vie… Non, deux fois en fait ^^
    Vivement qu’ils nous sortent la suite, ça fait plus de quinze ans qu’on l’attend.

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