Outcast 1.1 : Nouveau voyage vers Adelpha

Outcast 1.1 : Nouveau voyage vers Adelpha

Un petit bout d’Histoire

Outcast. Ce nom n’évoquera peut-être rien aux plus jeunes mais pour les plus vieux gamers, il rappellera des souvenirs marquants de la fin des années 1990. En effet, ce soft, développé par le studio belge Appeal et édité par Infogrames, avait marqué le jeu vidéo de son empreinte grâce à ses qualités scénaristiques et graphiques. À l’époque, je traînais encore un vieux Compaq Presario monobloc sans lecteur CD-ROM doté d’un processeur 486 à 66MHz, de 20Mo de RAM et d’un disque dur de 250Mo. Très loin du minimum requis pour faire tourner le jeu, c’est donc un pote mieux équipé chez qui je squattais régulièrement qui m’a fait découvrir ce titre captivant. À côté de titres comme Grim Fandango, Nomad Soul, Dungeon Keeper ou encore Gabriel Knight, il fait partie de ces jeux qui me donnaient (un peu) envie de jouer aussi sur PC et plus uniquement sur consoles.

Des graphismes particuliers

Outcast 1.1 : Un village à visiter

Un village à visiter

Graphiquement déjà, le jeu avait un cachet très particulier. Les développeurs avaient utilisé la technologie Voxel pour tirer parti au maximum de la puissance du microprocesseur central pour obtenir un rendu visuel surprenant, sans avoir besoin d’une carte graphique hors de prix. Succès d’estime plus que commercial, il n’avait pu empêcher la faillite du studio carolo (à peine quelques mois avant que je termine mes études et que je postule chez eux ^^), alors qu’une suite était en développement. Après maintes péripéties juridico-financières, les créateurs originaux du jeu, Franck Sauer, Yves Grolet et Yann Robert ont racheté les droits de leur titre à Atari et lancé une campagne kickstarter pour financer un remake en HD via leur nouvelle société Fresh3D. La somme requise n’ayant pas été atteinte, ils ont décidé de reprendre le code source original, corriger quelques bugs et retoucher légèrement les textures originales pour sortir une version « 1.1 » du jeu. On a donc affaire à un remastering plutôt qu’à un véritable remake, ce qui pourrait en rebuter certains, les graphismes et l’animation des personnages n’étant pas vraiment au niveau des standards actuels.

De même, le gameplay est assez rigide, même à la manette Xbox. Si le bond de quinze ans en arrière ne perturbera pas trop les gamers expérimentés, les plus jeunes, habitués à des déplacements assistés en mode « parkour » à la sauce Assassins Creed risquent d’être vite décontenancés, voire carrément rebuté par la raideur des mouvements de Cutter Slade ou la difficulté à viser précisément un ennemi au début du jeu.

Un scénario en béton armé

Outcast 1.1 : Une tribu d'indigènes d'Adelpha

Une tribu d’indigènes d’Adelpha

Peu importe en fin de compte car Outcast, c’est d’abord un scénario particulièrement bien ficelé qui vous emmène dans un monde parallèle rempli de mystères à élucider. L’armée américaine a découvert un moyen d’atteindre un monde parallèle et y a envoyé une sonde. Malheureusement, l’expérience se passe mal, l’engin est endommagé et un reflux d’énergie provoque un trou noir menaçant de détruire la Terre. Envoyé en mission de protection de l’équipe scientifique chargée de retrouver et réparer la sonde, quelque chose se passe mal. Vous vous réveillez dans un petit village d’indigènes qui vous prennent pour une sorte de prophète et vénèrent votre équipement technologique comme des reliques divines. Ils vous apprennent que, pour eux, vous êtes « Ulukaï », le guerrier venu pour sauver le monde d’un tyran sanguinaire nommé Fae Rhan et qu’il vous faut pour cela retrouver cinq objets sacrés éparpillés dans des zones éloignées. Pendant que vous cherchez ces objets, les Talans vous aideront à retrouver la sonde disparue.

Équipé d’un simple pistolet et d’un communicateur auquel personne ne répond, vous voilà prêt à partir à l’aventure dans un monde inconnu. Les rencontres amicales ou hostiles seront nombreuses et les mystères à élucider vous occuperont pour un bon moment. Le jeu fourmille de quêtes annexes, pas toujours spécialement utiles hélas, et vous fera voyager à travers le monde d’Adelpha via des Daokas, sortes de portails ressemblant à une Porte des Étoiles qui vous téléportent d’un endroit à un autre. L’histoire est assez longue et plus vous avancez dans le jeu, plus vous avez envie de continuer à jouer pour en découvrir plus sur la trame scénaristique. Ne commencez pas une « petite partie avant d’aller dormir », surtout si vous bossez le lendemain matin 😉 Enfin, pour la petite histoire, sachez que tous les dialogues sont doublés en français par les voix de Bruce Willis et Sandra Bullock notamment. Yippikayai !

À noter que Franck Sauer sera présent à la conférence « La Belgique, terre de jeux vidéo ? » ce vendredi 27 février au cinéma « Le Parc » à Charleroi. Toutes les infos sur l’événement Facebook.

Note

18/20

Outcast 1.1 marque le retour d’un titre majeur de la fin du dernier millénaire. L’archaïsme de certaines mécaniques de jeu pourra sembler déroutant au début, on s’habitue (ou se réhabitue) assez vite pour profiter pleinement du voyage proposé vers un monde plein de mystères et de découvertes. Assurément un soft à ne pas manquer, surtout qu’il ne coûte que 4.95€ sur Steam. En espérant que les bénéfices engendrés permettront à Fresh3D de sortir le « vrai remake HD » prévu à l’origine et, rêvons un peu, le tant attendu Outcast 2 : Lost Paradise :)

Réactions

  • Cyborg Jeff le 26/02/2015

    Je n’ai jamais joué à Outcast… au fond je n’en connaissais que la couverture de la boite ! Article intéressant que tu nous offres là pour rattraper ce retard. Je suis certain qu’à l’époque j’aurais été emballé à découvrir cet univers… mais bizarrement, je me souviens très bien qu’à l’époque je pensais que Outcast était un dérivé de la série Red Alert et Command & Conquer : (

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