Wolfenstein II : The New Colossus – Un FPS à l’ancienne

Wolfenstein II : The New Colossus – Un FPS à l’ancienne

Initialement parue en 1981 sous le nom Castle Wolfenstein, la série Wolfenstein doit une grande partie de sa renommée à Wolfenstein 3D sorti en 1992 dans lequel le joueur incarne B.J. Blazkowicz prisonnier dans un château nazi duquel il doit s’enfuir. Développé par iD Software, tout comme Doom sorti un an plus tard, Wolfenstein eu une grande importance dans la popularisation du genre FPS (pour First Person Shooter). La série connaissant alors un relatif creux revient en 2014 avec Wolfenstein: The New Order, premier épisode d’une nouvelle trilogie cette fois développé par MachineGames et édité par Bethesda Softworks toujours aux commandes pour le deuxième chapitre Wolfenstein: The New Colossus.

Une histoire poignante

Si ce genre de jeu ne s’embarrasse d’habitude pas d’une histoire qui tient la route, d’autant plus quand le pitch de base est « Hitler a gagné la guerre, vous tentez de survivre et de renverser le régime nazi », The New Colossus la soigne particulièrement bien en peaufinant ses personnages et en tissant des liens solides entre eux ou en leur construisant un riche passé. À l’image de Grâce racontant ce qu’elle a vu juste après une explosion, en explorant un peu plus le passé de Blazkowicz, notre héros qui se parlera souvent à lui-même évoquant ses sentiments envers ses amis perdus ou sa femme enceinte de jumeaux. Leur personnalité n’est pas en reste non plus et notamment celle de la grande méchante du jeu, Frau Engel, particulièrement psychopathe et tordue, dont certaines scènes sont collector. Mais The New Colossus n’en oublie pas son ADN barré et bourrin pour autant. Après une introduction flash-back racontant The New Order et un choix d’allié influant sur certaines armes et améliorations que nous aurons durant le jeu, nous prenons possession de B.J. laissé pour mort à la fin du précédent opus. Devenu tétraplégique, notre première approche se fait donc en chaise roulante dans un sous-marin nazi volé et assiégé. Voilà toute la saveur de cet épisode sombre mais gardant sa part de WTF et de fun.

Un jeu couloir

Wolfenstein est un FPS « à l’ancienne ». Il ne s’embarrasse pas des fioritures des nouvelles productions remplies de QTE ou de scripts ni même d’un solo inutile et creux. Il va droit au but. Toutefois, aller trop droit au but n’est pas forcément bénéfique et le jeu s’encombre alors du fameux effet couloir et fait ressembler ses niveaux à de longues processions durant lesquelles vous n’aurez d’autre but que d’actionner des interrupteurs en tuant tout sur votre passage. En outre, les quelques zones que nous pourrions qualifier d’ouvertes sont assez mal exploitées, ne servant pas à grand-chose de plus qu’à y cacher quelques objets ou munitions. Pire, l’indicateur de mission affiche l’objectif final et ne vous sera d’aucune aide pour vous retrouver dans ce dédale. Un beau pied de nez aux jeux trop assistés mais plus frustrant qu’autre chose. Petit bémol encore sur la difficulté parfois inégale du jeu qui deviendra par moments plus corsée que de raison alors que vous avanciez pénard juste avant, pour redescendre aussi sec une fois la phase terminée.

Un gameplay nerveux

Quand on achète un jeu comme Wolfenstein, on s’attend à buter du nazi à coups de punchlines telles que « Prends ça dans les dents, foutu nazi » et à faire ça avec style. Sur ce point, nous n’avons pas été déçu. Ça défouraille sec. Le sang gicle à foison et la possibilité nous est offerte de jouer avec une arme dans chaque main. Armes que nous pourrons améliorer grâce à des kits trouvés çà et là lors de notre aventure pour augmenter la taille du chargeur, leurs dégâts ou ajouter une lunette pour viser au loin histoire de s’adapter à toutes les situations. Des armes lourdes seront aussi utilisables, en les ramassant sur des mini-boss, mais entraveront votre progression et ne seront pas conservables d’un niveau à l’autre. Outre l’amélioration des armes, effectuer certaines actions nous permettra de débloquer des atouts comme pouvoir marcher plus vite accroupi.

Techniquement superbe

Sur PC, le jeu est beau. Très beau. Mais il faudra une bonne machine pour en profiter. Notre GeForce GTX 770 équipée de 2Go de mémoire vidéo pourtant plus que suffisante sur des jeux récents tels que Middle-Earth: Shadow of War n’aurait pas été suffisante ici puisque Wolfenstein réclame rien de moins qu’une GTX 770 4Go, modèle peu courant. Pour notre part nous avons opté pour le modèle 970 qui nous permet de faire tourner le jeu en high/ultra en 1080p à 60fps -presque- constants. Cette carte de la précédente génération ne se vend plus qu’en occasion dans des prix avoisinant les 150€, une miette chère pour juste un jeu. Au delà de ces considérations, les joueurs équipés pourront admirer un Wolfenstein splendide aux jeux de lumières flattant la rétine, malgré des zones extérieures bien trop ternes et manquant de vie qui sont pourtant celles provoquant le plus de chute de framerate même depuis la sortie du correctif de la part de nVidia.

Note

14/20

Fun, bourrin, profond mais sûrement trop rigide et rectiligne, The New Colossus plaira aux fans de la série et aux joueurs désireux de connaître la suite de l'histoire mais ne nous aura pas marqué plus que ça malgré un petit vent de fraîcheur à l'heure des productions aseptisées et scriptées. Sa lourdeur sur PC le desservira énormément.

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