Brakes are for losers – à fond à fond à fond

Brakes are for losers – à fond à fond à fond

Sans freins, la course est plus folle ! Le studio français Oudidou s’inspire du classique Super Sprint pour les besoins d’une course sans filet.

Super Sprint est un jeu de course automobile que le grand Atari sort en 1986 en arcade. Sur un écran fixe représentant le circuit entier vu de dessus, jusqu’à trois joueurs se démènent pour devenir les Lewis Hamilton et Sebastian Vettel de la salle d’arcade du quartier. Si l’histoire de ce classique vous intéresse, rendez-vous donc sur le site Grospixels qui présente toute la série des « Sprint » dans un article richement documenté.

Super Sprint (source : www.arcade-museum.com)

Si vous suivez le championnat du monde de Formule 1, vous savez que ses organisateurs ne savent plus quoi inventer pour pimenter le spectacle. Mais ça, ils n’y avaient pas encore pensé : retirer la pédale de frein ! Cela dit, comme toutes les idées de génie, cette nouveauté serait certainement barrée pour des motifs aussi futiles que la sécurité des coureurs… Heureusement, le jeu vidéo n’a pas la vue aussi courte ; après tout brakes are for losers, right ?

Imaginez-vous au volant d’une voiture sans pédale de frein qui roule toujours pied au plancher. Dans Brakes are for losers, les véhicules roulent toujours à fond, au pilote de trouver le moyen de ne pas grignoter les bords de la piste. Le moindre virage sera donc un risque à négocier en cherchant la trajectoire idéale. Lancé à pleine vitesse en ligne droite, votre bolide ne peut toutefois pas s’empêcher de ralentir lorsqu’on lui fait pivoter les roues. Et c’est ainsi que vous ferez la course de votre vie uniquement en tournant votre volant. Pas de chance, les tracés tortueux n’ont aucune pitié pour vous et la carrosserie de votre voiture, qui finira griffée de partout.

Le studio Oudidon a trouvé le moyen de « freiner » les ardeurs de ceux qui voudraient rouler comme des sales pendant toute la course. Sad but true, votre voiture n’est pas indestructible. À force de se manger des murs, elle va marcher beaucoup moins bien. Une jauge de dégâts vous annonce la gravité de la situation, jusqu’au moment où, pas le choix, vous serez arrêté pendant que les mécanos réparent votre épave. Pour éviter que cela ne vous arrive sur la piste, vous pouvez aussi manœuvrer pour passer par les stands et ainsi bénéficier d’une réparation complète. Évidemment, le compteur tourne pendant cet arrêt et vous feriez mieux de trouver le compromis idéal entre une conduite pépère et une chevauchée à tombeau ouvert.

Mais vous savez quoi ? on n’est jamais tranquille. À l’image d’une obscure course de kart entre plombiers et fétichistes de la carapace, des « bonus » apparaissent sur le circuit. Roulez dessus et déclenchez la mauvaise humeur de tous vos concurrents, frappés par des bombes, confrontés à un volant incontrôlable ou juste ralentis. Les courses sont donc nerveuses et (trop) souvent injustes si vous ne comptiez que sur votre conduite pour dégoûter vos adversaires. Une fois meurtri par ces coups de pute, vous vous dirigerez, vous aussi, vers ces bonus de malheur et vous ricanerez devant la panique chez vos opposants. Plus sport, vous pouvez aussi ramasser des clés de réparation ou des points d’amélioration.

Si vous vous êtes lancé dans un championnat, vous avez dix courses devant vous. Au cours de cette longue épreuve, vos ingénieurs et mécaniciens ne se tournent pas les pouces. Entre chaque course, ils vous proposent des améliorations de vitesse, de maniabilité, de robustesse, etc. sur cinq niveaux. Contrairement à Enduro Racer, par exemple, vous ne perdez pas vos améliorations après chaque course et vous pouvez ainsi acheter des bonus de vitesse jusqu’à rendre votre voiture incontrôlable – ben ouais « no brakes » comme dirait Offspring ! Ils sont fourbes chez Oudidon, et même qu’ils vous filent trois turbos en début de course pour vous encourager à tordre votre châssis.

Les championnats prédéfinis se jouent à huit joueurs, humains (en local uniquement) ou virtuels. Deux joueurs peuvent même partager une seule manette ou le clavier (très jouable). Néanmoins, à huit en course, il faut reconnaître que c’est un peu le bordel et, parfois, on ne parviendra pas à se frayer une place dans le trafic congestionné par l’étroitesse des pistes. Si cet encombrement vous gâche le plaisir, optez simplement pour les compétitions personnalisées, dont le nombre de concurrents est réglable. Ou alors allez jusqu’au bout de votre logique asociale et éclatez-vous sur le mode défi !

Le mode défi n’a l’air de rien, on dirait un truc rajouté en dernière minute pour compléter le contenu. Pourtant, il est possible que ce mode soit votre préféré – c’est notre cas. Sur cinq tours, c’est vraiment dans ce mode que vous donnerez tout ce que vous avez pour claquer un super temps. Cinq tours, précisons-le, c’est court, une minute au total grand max’. Sur ce laps de temps très bref, votre concentration peut s’exprimer au mieux sans compter sur l’endurance. Trois paliers de chronos vous octroient des médailles, qui ouvrent de nouveaux défis, mais l’essentiel est ailleurs : vous surpasser vous-même ou battre les meilleurs pilotes dans le monde. Votre classement mondial s’affiche après chaque tentative et vous pouvez même insérer le fantôme du meilleur pilote sur la planète ! C’est tout simple, mais il est parfaitement grisant d’aller chercher ce temps de malade qui vous propulsera sur le podium mondial. Outre le contre-la-montre, une épreuve de « course parfaite » vous met au défi de réaliser le plus de kilomètres en piste sans heurter le moindre mur. Là aussi, classement mondial et sensations de compét’ magnifiques.

Note

14/20

Brakes are for losers adopte un concept de course dont la simplicité assure une grande profondeur arcade. Cela donne un pur plaisir de jeu, qui, étonnamment, s'exprime surtout en solitaire contre la montre même si le jeu semble taillé pour le multi. Un multi en local uniquement, qu'on préfère ne pas pousser jusqu'à la limite de huit joueurs pour désencombrer l'écran et assurer une franche rigolade fair play ou vicieuse. À 10 euros, comment ne pas vous le conseiller ?

Réactions

  • Pierre Cyborgjeff Martin le 21/11/2017

    Héhé.. moi j’étais un grand amateur de Indy Heat, tout à fait dans le même genre sur Commodore 64 et Amiga… voilà donc un jeu qui me donne très envie !

    Répondre
    • Spacecowboy Be le 21/11/2017

      Si tu aimes bien le concept, n’hésite pas, ça va forcément te plaire et te rappeler de bons souvenirs.

      Répondre
  • Pierre Cyborgjeff Martin le 21/11/2017

    … ça me fait aussi clairement penser à Death Rally d’Apogee Software dont j’étais franchement fan quelques années plus tard : )

    Répondre
    • Press-Start le 21/11/2017

      Avec le scrolling, Death Rally est un peu différent quand même, plus dans la lignée des Rock’n Roll Racing et RC pro Am.

      Répondre

Laisse un commentaire

* champs obligatoires