Ys VIII : Lacrimosa of Dana

Ys VIII : Lacrimosa of Dana

Souvenez-vous, il y a quelques mois : je découvrais avec vous la saga Ys via l’opus Ys Origins. Alors que je pensais qu’un prequel serait la meilleure occasion de découvrir la licence, la douche fut plutôt froide : le jeu manquait d’envergure de par la variété de ses environnements et sa narration était plutôt sommaire. Cette fois-ci, j’ai mis les mains sur le huitième opus chiffré de la saga et n’y allons pas par quatre chemins : si comme moi la saga RPG de Falcom vous intrigue, Lacrimosa of Dana est la porte d’entrée qu’il vous faut ! Si Origins proposait trois personnages jouables en lieu et place (pour des raisons évidentes de chronologie) du héros de la saga, c’est bien le charismatique Adol Christin que vous incarnerez dans Ys VIII. Il nous y est présenté comme un aventurier expérimenté, et ce qui pourrait n’être qu’un simple détail revêt pourtant des atours d’astuce scénaristique évidente : même sans avoir joué aux précédents jeux, on s’identifie assez rapidement au personnage et ses antécédents avec certains protagonistes sont aisément compréhensibles sans avoir à connaitre le scénario complet de la série.

Le jeu commence sur un navire de croisière. Devant traverser la mer, Adol loue ses services à l’équipage en échange du voyage à bord du Lombardie. Alors que la traversée suit tranquillement son cours et qu’une réception donnée par le capitaine se prépare, le navire approche d’une région dotée d’une sombre réputation parmi les marins. Un peu à la manière du triangle des Bermudes, l’ile de Seiren a la réputation d’être la dernière position connue de nombreux navires disparus, et si Adol est intrigué par ces histoires, le capitaine quant à lui redoute de trop s’en approcher. Malheureusement, lors de la fameuse réception, le Lombardie est attaqué par une mystérieuse créature marine et finit envoyé par le fond. Notre aventure commence lorsque Adol se réveille sur la plage au milieu des décombres. Est-ce qu’il y a des survivants au naufrage ? Qui est cette mystérieuse jeune fille qui apparait dans les songes du héros ? Adol parviendra-t-il à percer les mystères de l’île de Seiren ? Voici donc votre aventure lancée !

Nous sommes face à un Action RPG classique, avec des combats en temps réel dynamiques et pêchus servis par quelques petites subtilités faisant appel à un bon timing : une esquive permettant de ralentir le temps à la Bayonetta, et une « perfect guard » qui augmente fortement les dégâts de la prochaine attaque. Très vite, les différents types d’ennemis montreront qu’il ne suffit pas de mouliner à tort et à travers les coups d’épée et que ces techniques sont essentielles pour ne pas ressortir trop amoché du moindre combat. Les combats de boss sont du coup très agréables à disputer et invitent le joueur à réfléchir à ses actions tout en restant dynamiques. Petite originalité : si vous n’êtes pas au coeur d’un donjon, il suffira à notre héros et ses alliés de rester immobiles pour récupérer lentement mais sûrement ses points de vie. Avec l’introduction, vous aurez compris que nous incarnons des naufragés dans cette aventure, qui devront braver les dangers de l’île pour trouver un moyen de décamper fissa. Cette dimension survie est restituée avec brio par la progression du jeu et son système de « commerce » : si la quête d’Adol l’emmènera explorer Seiren afin d’y retrouver rescapés, refuges et ressources, c’est dans l’utilisation de ces dernières que les choix des développeurs se révèlent ingénieux. Pas de monnaie ni de magasin où acquérir des objets, il faudra récolter et troquer les nombreuses matières premières de l’île auprès des autres survivants qui rejoindront le village de naufragés au fil de l’aventure. Si la trame principale dévoilera bien entendu l’histoire de l’île maudite, de nombreuses quêtes secondaires sont à disposition via un tableau d’affichage audit village. En reprenant ce concept de troc constant crédibilisant l’économie du jeu, ces quêtes permettront à Adol et ses coéquipiers d’améliorer leur équipement.

Techniquement, le jeu est net et joli : si on est certes loin du photo-réalisme d’un Final Fantasy XV, la direction artistique de Ys VIII est colorée et efficace. Dans un style typiquement J-RPG rappelant tour à tour Skies of Arcadia, Grandia, Phantasy Star Online et les Tales of, le design du titre est particulièrement réussi et plaira aux vieux briscards du RPG nostalgiques de l’ère PS1/PS2 non sans profiter de la puissance de la PS4 pour tenir haut la barre (du Lombardie ? Je suis déjà dehors…). Musicalement, le travail accompli par les compositeurs Hayato Sonoda et Takahiro Unisuga restera dans les oreilles. Alternant entre mélodies mélancoliques de rigueur pour des naufragés loin de chez eux et des compositions flirtant allègrement avec le heavy metal symphonique pour renforcer l’épique des combats, la bande originale vise souvent juste et s’adapte toujours aux situations rencontrées dans le jeu. Concernant l’écriture des personnages, ils s’avèrent très rapidement attachants et l’on prendra plaisir à explorer Seiren en compagnie de Laksha et Sahad. Notons pour les aficionados de la VO qu’en plus des doublages en anglais, l’écran titre propose d’opter pour la version originale japonaise, le tout sous-titré en français.

Note

16/20

Enchanteur et dynamique, Ys VIII est une belle réussite de la part de Falcom. Doté d'une patte graphique évoquant la grande époque du RPG sur PS2 mais tout en HD, il propose d'excellentes sensations de jeu et une BO de qualité. De plus, l'attention à faire correspondre et le scénario et les mécaniques de progression fait mouche alors que le jeu partait d'un poncif éculé du genre. La bonne surprise J-RPG de cette rentrée !

Réactions

  • Johnny Ofthedead le 12/10/2017

    Il me fait drôlement envie ce RPG. En plus en format portable sur la Vita, ce serait pas mal !

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