Ah, Windjammers ! Découverte somme toute assez récente pour moi, ce titre fut très rapidement un coup de coeur. Sorti sur Neo Geo AES et MVS en 1994, son principe est on ne peut plus original, surtout sur une plateforme habituée aux jeux de combat : c’est un jeu de frisbee ! Oui, on parle bien de ce disque de plastique que l’on a tous eu un jour entre les mains ! Mais qu’est-ce que ça peut bien pouvoir donner en jeu vidéo ? Et bien c’est simple : vous prenez Pong, vous lui ajoutez une petite couche de jeu de combat et vous obtenez l’un des jeux de versus les plus originaux qui soient. DotEmu, société française spécialisée dans les portages de jeux rétro sur consoles d’aujourd’hui, nous propose de retrouver Windjammers sur PS4 et Vita !

Tout d’abord, Windjammers, c’est une atmosphère. Musiques typées 80’s, soleil californien, on est directement plongé dans l’ambiance. Les matchs se déroulent sur un terrain divisé par un filet, un peu comme au tennis, mais présentant aussi deux goals à ses extrémités. Un joueur de part et d’autre, un frisbee à se renvoyer en tentant de marquer dans les cages adverses, le but du jeu saute directement aux yeux. Deux rounds, le premier à 12 points emporte le round. Pour ce faire, six personnages s’offrent aux joueurs, possédant des statistiques propres en puissance et en rapidité, tout en gardant à l’esprit qu’un personnage rapide sera plus faible tandis qu’un personnage très fort se déplacera fatalement plus lentement. Le jeu se joue en deux boutons : un premier dédié à la frappe ainsi qu’aux dashs (cruciaux pour couvrir le terrain), un second aux coups en lob. Lors des premières parties, le plaisir est immédiat et on comprend rapidement toute la subtilité du jeu : il est possible de varier la vitesse du disque lors des renvois, de jouer sur des rebonds, voire même de donner de l’effet à ses lancers en effectuant un petit quart de cercle dans le bon timing. Et là, il est trop tard ! Impossible de lâcher la manette (ou le stick, niveau feeling de jeu vous m’en direz des nouvelles), on se retrouve happé par le concept diaboliquement efficace de Windjammers ! Quand en prime des coups spéciaux inspirés des furies du jeu de combat viennent pimenter les choses, on saisit tout l’intérêt de bien choisir son personnage et de s’adapter aux différents matchups. Chaque sportif dispose de son propre mouvement « signature », ainsi que d’un super lob commun à tout le roster. Pour sortir une super, il faut bloquer le frisbee avec un timing parfait pour l’envoyer en l’air, charger sa super et éjecter son adversaire dans les cages ! Les goals disposent de deux zones différentes, permettant de marquer soit trois soit cinq points. Plusieurs niveaux (dont un inédit à ce portage) sont disponibles, chacun doté de ses spécificités : ses propres zones à trois et cinq points, un terrain plus ou moins vaste voire même parfois des obstacles posés à hauteur du filet. Des choix de personnages et de niveaux pouvant influencer complètement l’approche d’un match, un rythme de jeu adaptable par les joueurs, une forte dimension mindgame en fonction de ses placements, on voit bien tous les ajouts bienvenus du jeu de combat au coeur du jeu.

Compte tenu du prix élevé, toujours à l’heure actuelle, de tout ce qui touche à la Neo Geo, ce portage de DotEmu est plutôt le bienvenu pour pouvoir mettre officiellement la main sur le jeu sans devoir vendre un rein. En plus d’un online qui sonne comme une évidence tant le jeu est pensé pour être joué en versus, ce portage propose aussi quelques modes solo : un mode Arcade et un mode Mini-Jeux. Divisé en deux modes distincts, Arcade et Infini, le premier propose d’affronter les six personnages du jeu avec ou sans Bonus Stage selon le choix du mode. Le second propose de pouvoir jouer directement à ces Bonus Stages : un lancer de frisbee où le joueur contrôlera un chien devant rattraper le disque sans se cogner contre les occupants de la plage, et un bowling où bien évidemment la boule est remplacée par un frisbee. Si ces mini-jeux sont idéaux pour une soirée arrosée entre potes (mais souvenez-vous que l’abus d’alcool nuit à la santé, tout de même), dommage que le jeu nous ramène systématiquement au menu d’accueil une fois l’épreuve terminée. Bien évidemment, on retrouve un mode versus local, et les options de personnalisation des matchs sont plutôt bienvenues en permettant de modifier le score à atteindre et la durée de chaque round. Concernant le online, probablement le principal intérêt d’investir dans cette version PS4, le netcode est pour ainsi dire correct mais je me dois de vous prévenir, ayant connu le problème justement : sachez que selon votre configuration internet, il y a des chances que le jeu online soit injouable, tout simplement. Systématiquement, lors du lancement du match, le jeu affiche des résultats nuls après avoir « freezé ». J’ai pour ma part réussi à résoudre le problème non sans peine via mon fournisseur d’accès internet. Toujours est-il que DotEmu, contacté par nos soins, est conscient du problème et travaille activement à patcher cela. Une fois en match, même si l’on ressent parfois quelques petits lags, le jeu reste globalement fluide mais non sans concession : lorsque la connexion perd en qualité, le son du jeu ralentit fortement et semble bugger, mais heureusement l’action ne subit pas (trop) le même sort. Espérons qu’un patch vienne rapidement corriger ces problèmes car c’est de son online et d’une communauté de joueurs passionnée que vivra ce portage de Windjammers !