Prey

Prey

À une époque où les portages et les reboots sont rois, il n’est pas rare de voir ressurgir de nulle part un jeu parfois un peu oublié. Car le moins que l’on puisse dire, c’est que Prey ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. D’ailleurs, j’aimerais bien savoir combien d’entre vous se souviennent de la tête de ce type. Pour ceux qui comme moi auraient la mémoire courte, voici donc une petite piqûre de rappel : Prey est un FPS sorti en 2006 mettant en scène Tommy, un Indien cherokee enlevé par des extraterrestres et embarqué de force sur leur vaisseau. Onze ans plus tard, voilà que sort le reboot du jeu, qui nous avait déjà tapé dans l’œil lors de la Gamescom 2016.

À cheval entre Half Life et Bioshock

Mais le pitch de cette nouvelle mouture est sensiblement différent. En effet, l’aventure se déroule dans un futur proche à bord de Talos 1, une station spatiale en orbite autour de la lune sur laquelle des scientifiques se sont livrés à des expériences mystérieuses censées altérer à tout jamais le genre humain. Le problème étant que notre héros, Morgan Yu, ne tardera pas à se rendre compte qu’il est le dernier survivant de la station, que celle-ci est infestée d’aliens et que, pour couronner le tout, il est totalement amnésique. Après avoir un peu arpenté Talos 1, on ne peut que penser à Rapture, la ville sous-marine dans laquelle se déroule Bioshock, tant leurs looks néo-rétro sont similaires. Ensuite, on fait la connaissance des premiers extraterrestres, les mimics, et les molestant à cœur joie à coups de clé à molette, on ne peut que penser à Half Life. D’ailleurs l’ambiance oppressante de Talos 1 évoque fortement celle de Black Mesa, ce qui est loin de me déplaire, je ne vous le cache pas.

Mimics, headcrabs, même combat !

Et puis il y a la fameuse combinaison de protection qui, tout comme celle de Gordon Freeman, confère à Morgan certaines capacités qui s’avéreront rapidement très utiles. Notons qu’il sera possible de l’améliorer grâce à des puces qui lui donneront bien d’autres fonctionnalités. Vous l’aurez compris, Prey est un FPS mais il a aussi une dimension RPG qui permettra au joueur de vivre l’aventure comme il le souhaite. On ne tardera donc pas à découvrir qu’il est possible d’acquérir différents pouvoirs qui ne sont autres que les résultats des diverses expériences menées par les scientifiques de la station. Il est notamment possible de prendre la forme des différents objets du décor si on veut privilégier l’infiltration, mais encore de repousser les ennemis grâce à la télékinésie ou à des tornades de feu si on préfère se la jouer bourrin. On remarquera donc très vite qu’il est presque impossible d’être bloqué dans sa progression tant les pistes à emprunter sont nombreuses.

Un sentiment de liberté exacerbé

On pourrait aisément qualifier Prey de metroidvania puisque, dans l’ensemble, il faudra souvent revenir sur ses pas après avoir trouvé la carte d’accès qui déverrouillera la porte qui nous bloquait la route. Apprêtez-vous donc à sillonner de nombreux couloirs mais pas que, puisqu’il sera aussi possible d’évoluer de façon verticale (voire même dans tous les sens). Grâce aux petits boosters de la combinaison, on pourra par exemple se jeter d’une plateforme sans pour autant s’écraser une dizaine de mètres plus bas. De plus, je n’aurais pas pu torcher ce test sans évoquer le pistolet à glue qui, selon moi, est la véritable innovation du jeu. Car outre le fait de pouvoir paralyser les aliens ou de colmater des fuites de gaz, ce dernier permet également de créer des sortes d’escalier en Polyuréthane sur les murs et donc d’avoir une totale liberté de mouvement. Soulignons également qu’il sera parfois possible d’effectuer des sorties spatiales hors de la station, ce qui se révélera assez grisant.

Après tous ces éloges, vous vous demandez très certainement si Prey a des défauts et c’est ma foi assez légitime. Je vais donc vous décevoir en vous disant que la réponse est « oui ». Et pour cause, le Cry Engine commence à se faire relativement vieux. Même avec les graphismes poussés à fond, le titre de Arkane Studios a énormément de mal à s’aligner avec les grosses pointures actuelles. Cependant, il est assez facile de passer outre ce détail tant l’ambiance, sans pour autant sombrer dans l’horreur à outrance, peut se révéler oppressante, voire même parfois carrément flippante. On se surprendra par conséquent à avancer à tâtons, à sursauter (souvent pour rien) au moindre petit bruit, pour finir par sombrer dans la parano la plus totale. Le sentiment d’immersion est donc très fort et il est facile de se prendre au jeu, et ce même si le scénario commence à s’essouffler sensiblement au bout de quelques heures.

Note

17/20

Prey, ce savant mélange entre FPS, RPG et survival horror, est selon moi un des hits de cette année 2017 et ce malgré un moteur graphique un peu vieillissant. D'autant plus que grâce à la possibilité de vivre l'aventure de bien des façons, il risque d'attirer bon nombre de joueurs aux profils différents. Dans l'espace, personne ne vous entendra crier et finalement, ce n'est pas si mal puisque personne ne viendra vous déranger pendant cette formidable aventure.

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