Presque quatre ans se sont écoulés depuis l’annonce de l’Oculus Rift et de son financement participatif organisé sur Kickstarter. Quatre années pendant lesquelles de nombreux concurrents ont vu le jour. Parmi les plus connus, citons : le Samsung Gear VR, le Microsoft HoloLens, le HTC Vive, le Daydream de Google et le PlayStation VR.

Le modèle de Samsung, le Gear VR, est proposé en promotion avec les smartphones haut de gamme de la marque coréenne. Celui qui se veut le petit frère de l’Oculus Rift (le Samsung Gear VR est conçu par Oculus, la société derrière le Rift) présente donc l’avantage d’être une extension de certains smartphones, mais également l’inconvénient de ne fonctionner qu’avec de tels smartphones. Google avec son Daydream est dans la même démarche, celle de proposer une expérience annexe à sa gamme des smartphones. Avec comme plus-values de pouvoir compter sur Google Play pour promouvoir son dispositif. Par opposition, le Vive de HTC est proposé, au même titre que l’Oculus Rift, comme un périphérique externe pour PC. Notons au passage qu’il n’est pas disponible sur Mac pour des raisons de performances : le casque de réalité virtuelle devant disposer de deux images pour créer un rendu 3D, la charge de travail est double pour l’ordinateur auquel il est relié. Le casque, qui n’est ici qu’un périphérique d’affichage, utilise dans la pratique deux écrans ou du moins deux zones sur un écran, une pour chaque œil.

Il est clair que pour un public averti, voire geek, ce type de casque est intéressant. Mais ne nous y fions pas : les Smart TV proposant la 3D l’étaient tout autant à leur sortie, et celles-ci sont pourtant depuis ce début d’année complètement abandonnées par Philips, LG et Samsung – ce dernier réservant d’ailleurs son expérience 3D à son casque de réalité virtuelle…

En voie de démocratisation …

Ce type de périphérique rencontre pour l’instant deux obstacles majeurs sur son chemin vers la commercialisation à grande échelle : son prix indécent et le matériel nécessaire pour le faire tourner (posant tout autant de problèmes financiers). Si ce n’est pas un smartphone haut de gamme, c’est bien un ordinateur haut de gamme qui sera nécessaire. Voici un exemple des pré-requis techniques demandés pour l’Oculus Rift :

Au niveau des prix de vente, le HTC Vive est proposé à 899€, l’Oculus Rift à 599$ et le Samsung Gear VR à 99€. Un prix bien élevé quand on connait le supplément nécessaire pour les faire tourner : le PC surpuissant pour les deux premiers et le smartphone dernier cri pour le troisième. Microsoft n’est pas en reste avec son HoloLens qui semble très prometteur puisqu’il réunit l’unité de calcul et d’affichage au sein d’un seul périphérique. Malheureusement, le prix annoncé le met hors de portée du grand public : pas moins de 3000$ sont demandés dans sa version de développement. Quand on sait que le budget mensuel moyen d’un joueur passionné est de 13,38€ par mois, cela peut poser question…

En attendant, la démocratisation passera peut-être par les contenus. Facebook, en rachetant l’Oculus, a montré qu’il croit énormément en ces casques. Aujourd’hui, il essaie de démocratiser cette réalité virtuelle en introduisant des vidéos en 360° sur son réseau social. La prochaine étape devrait être la possibilité d’en profiter avec un casque, et de préférence avec un Oculus.

Avec le lancement ce 18 mai par Google de son Daydream, la firme de Moutain View tente de concurrencer les grands ténors avec un dispositif ouvert à ses différents partenaires. Ne serait-il pas trop tard ? Même si le support des jeux, des applications et plus consternant, des DRM est disponible, ce dispositif arrive trop tard sur le marché. Ses concurrents sont déjà bien installés dans leur niche respective.

Enfin, le périphérique grand public qui pourrait s’avérer le plus intéressant est le PlayStation VR, qui sera commercialisé au prix de 399,99€.  Et comme l’annonçait le concepteur de l’Oculus Rift, les consoles Xbox One et PS4 sont « trop limitées » pour fournir une expérience satisfaisante. La PlayStation « 4K » pourrait changer la donne, puisqu’elle devrait disposer d’une capacité de calcul plus importante.

Une adoption en demi-teinte

On pourrait donc dire que l’adoption des casques VR se fait en demi-teinte sur consoles, voire de manière forcée avec un support non optimisé pour ce type de périphérique. Le combat des géants, Sony et Microsoft, continuera sans doute sur la prochaine génération de machines, qui pourrait se voir imposer un casque virtuel. N’oublions pas que la présentation la plus marquante du dernier E3 n’est autre que celle du Microsoft HoloLens sur Minecraft.

En ce qui concerne le monde du PC, les principaux acteurs devraient être l’Oculus Rift et le HTC Vive. Le premier en raison de la solidité de son projet de casque de réalité virtuelle, le second car officiellement supporté par Steam, qui investit d’ailleurs de plus en plus massivement dans le hardware. Et pour appuyer son hardware, Steam n’hésite plus à mettre en avant les jeux compatibles « réalité virtuelle ». Parmi les plus connus : ADR1FT, Elite Dangerous: Horizons, etc.

Pour conclure : oui, les casques VR devraient être une réalité. Mais celle-ci passera par la démocratisation du matériel et la mise à disposition de contenu pertinent, de qualité, mais avant tout ludique. Et ce dernier aspect a été compris par l’ensemble des acteurs ! Il ne reste plus qu’à baisser le prix… Question de temps ? Sans doute ! 12 millions de casques devraient être vendus en 2017, et plus de 20 millions l’année suivante. Un démarrage timide mais qui pourrait amorcer une nouvelle ère pour le jeu vidéo.