Rayman Adventures : il court, il court le furet

Rayman Adventures : il court, il court le furet

Et revoilà juste avant la saint Nicolas, le retour d’un de mes héros de jeux vidéo préféré : Rayman. La beauté des graphismes avait fait de lui l’un des premiers jeux que j’avais acheté sur Playstation (one), le gameplay et la richesse du contenu dans les épisodes Origins et Legends, ont propulsé cette licence au panthéon des stars de jeux de plate-forme au même titre que Mario ou Sonic.

C’est donc avec une certaine joie et expectative que j’attendais ce 3ème volume sur mobile (IOS/Android) car depuis fin 2013 plus aucun nouvel épisode de la série n’était paru. Les précédentes incursions de notre héros désarticulé sur smartphone (Jungle Run en 2012 et Fiesta Run en 2013) avaient réussi l’exploit non seulement d’être aussi beaux et fluides que leurs homologues de salon mais tout aussi fun, maniable et technique sur un support encore assez axé sur le casual gaming (qui a crié la Wii ?).

Avant d’entrer dans le jeu lui-même, soulignons sa particularité par rapport aux autres épisodes : il est gratuit. Enfin pas tout à fait, c’est un freemium (un jeu gratuit avec du contenu payant) et le modèle économique vous sera expliqué au cours de ce test. Mais avant de parler gros sous et étrennes, revenons au jeu en lui-même.

Incrediballs = balles magiques ?

Commençons par le scénario qui n’aura pas, à mon humble avis, un Oscar ou une quelconque récompense de l’univers vidéo ludique même si le jeune père que je suis l’apprécie grandement :

Rayman dormant calmement sur une plante géante est réveillé par le fait que les locataires de ladite plante, les incrediballs (croissement des bisounours et de Dumbo) sont kidnappés par des méchants. Pourquoi ? Tout le monde l’ignore et même notre héros s’en moque car la conséquence de cet enlèvement est de faire rétrécir la plante au stade de jeune pousse, privant notre héros du support nécessaire à son sommeil réparateur.

Seul moyen pour regagner ce lit douillet : retrouver tous les autochtones de la plante indispensable à son épanouissement. Et la tâche ne s’annonce pas facile car c’est 110 créatures qu’il va falloir retrouver pour permettre à Rayman de roupiller à nouveau.

rayman advantures 2

Qui a dit que ça ferait de chouettes jouets dérivés ?

Vous arrivez sur une carte où vous devez choisir votre point de chute pour enfin commencer à jouer. Le jeu en lui-même est un runner avec vue de profil comme les précédents épisodes mobiles précités. Le principe est simplisme tout comme les contrôles : Rayman part du point A pour arriver au point B tout en essayant de ramasser un maximum de bonus (les lums), et en évitant les pièges ainsi que les ennemis.

Pour diriger notre héros, rien de plus simple, un trait horizontal dans une direction lance la course dans la direction en question. Vous tapotez une fois, Rayman saute. En saut, maintenez votre doigt sur l’écran et il utilise sa mèche rebelle pour descendre en ralenti (voir monter si les courants ascendants le permettent). Vous voulez changer de direction, faites un trait horizontal dans la direction opposée. Enfin si vous voulez frapper, faites un trait horizontal dans la même direction que le sens de la course (un trait vertical vous permet aussi de frapper/plonger vers le bas). Honnêtement ça répond bien au doigt, et par rapport aux volets précédents sur mobile, la possibilité de changer de direction est un vrai plus pour le gameplay. Mais voyons si le contenu de ce free-to-play rivalise avec celui des précédents épisodes mobiles qui eux sont payants.

C’était mieux avant…

Et voilà qu’on arrive au nœud du problème, car Rayman Adventures a tout pour être une réussite : des graphismes et une direction artistique époustouflante avec un maniabilité mijotée au petit oignions. Pour que la sauce prenne, un contenu intéressant et varié doit répondre à l’appel…

Hélas, autant Rayman Jungle Run et Fiesta Run proposaient des niveaux variés et haletants, autant ce Rayman Adventures a un goût bien fade… Je m’explique car je m’attaque au jeu de l’année sur mobile selon certains sites concurrents.

Ayant débloqué 4 mondes sur 5 et fait plus 80 niveaux, j’ai certes passé un agréable moment au début mais plus mes parties s’additionnaient, plus mon plaisir diminuait… La cause : des niveaux assez répétitifs voir même redondants.

rayman advantures 3

3 types d’icônes pour 3 plaisirs assez similaires

3 types de missions vous sont proposées durant de votre course : récupérer des lumens soit en libérant les petits êtres, soit en tuant le plus d’ennemis, ou bien encore parcourir le niveau le plus rapidement possible. Et le jeu abuse de ce triptyque en vous proposant de refaire les mêmes niveaux mais avec des objectifs différents. N’espérez pas de combattre des Boss dantesques ou jouer de temps en temps à des mini jeux pour changer un peu d’air (genre les séquences de shoot’ up, un passage classique de la série). Vous faites finalement toujours la même chose et vous vous demandez: « mais pourquoi ? »

Débloquer des niveaux sans doute, mais dans quel intérêt si c’est pour avoir les mêmes sensations encore et encore ? Voir de nouveaux mondes et niveaux dans l’espoir d’un enchantement et d’un challenge plus important ? Que nenni, les graphismes, certes splendides montrent des environnements sympathiques mais pas folichons : le moyen-âge, la Grèce antique, les marais et une base sous-marine. Ca ne vend pas du rêve en barre contrairement à certains niveaux de la série (qui a parlé du niveau sous-marin dans Rayman Origins ?).

Ah oui! Adieu aussi la possibilité au cours des niveaux d’être réduit à l’état d’un mini pouce, ce qui pimentait agréablement les parties.

Petite nouveauté quand même sur cette morne plaine : les incrediballs, ces petits personnages que vous débloquez en terminant les niveaux, vous donnent des petits bonus pour vous aider à réaliser votre course dans les meilleures conditions. Et là aussi, le constat est navrant: ceux-ci vous aident juste à récupérer les lumens ou à augmenter votre attaque. Pas de bouclier, de points de vie ou de bonus antichute… Vous mourrez, vous recommencez tout le niveau de zéro. C’est assez hard comme pratique pour une licence grand public et moi-même étant adepte du try and die, j’ai trouvé cela lassant en plus d’être un moyen facile pour doper la durée d’un titre qui n’a pas grand-chose à offrir.

rayman advantures 4

C’est beau mais un peu vide non ?

Bref Rayman Adventures est « gratuit » mais son contenu est bien inférieur à celui de Jungle Run et Fiesta Run. Si par malheur vous avez joué à ces préquelles, vous ressentirez la même déception que moi. Et je n’ai pas encore abordé le modèle économique de notre freemium…

Pour quelques cristaux…

Mais comment rentabiliser un jeu gratuit où vous pouvez recommencer autant de fois que vous le voulez et où on vous propose une fois un monde fini, un tout nouveau à votre disposition? Ben c’est assez simple… Vous vous rappelez de la plante et de ses créatures au début des jeux ? Une fois un monde fini (comprenant 4 niveaux), vous n’acquérez pas une desdites créatures mais un œuf qui éclora endéans un temps qui devient de plus en plus long au fil du jeu (au début 10 minutes, après 15-20 parties, 5h). Une fois éclos, vous gagnerez une créature qui nourrira ladite plante, et en la rendant de plus en plus grande, vous accèderez à d’autres mondes. C’est là qu’intervient l’argent réel car vous pouvez bien sur accélérer les délais d’éclosions et la nature des incrediballs en aspergeant les œufs de potions et fioles diverses obtenues grâce aux cristaux que vous avez gagné soit en terminant les niveaux, soit en revenant jouer quotidiennement ou bien finalement en les achetant avec vos roros donnés par votre grand-mère à la moustache piquante après la beuverie de la Saint Sylvestre.

Rayman Adventures 5

Alchimie quand tu nous tiens…

Le système d’achat payant intégré est discret et peu contraignant car votre intérêt pour le jeu décroissant rapidement, vous ne serez pas tenté de dépenser de l’argent pour assouvir votre soif de progression dans le jeu (à moins que vous souhaitiez être le premier dans le système de classement international en ligne proposé). Personnellement du point de vue du développeur, je le considèrerais comme un échec (pour moi le système d’achat intégré doit être non seulement un plus pour aider à gagner, sans pour autant nier tout le système instauré par le jeu, cfr l’excellent Terra Battle, toujours pas distribué en Belgique, ndlr)

Note

10/20

Quelle déception car hautes étaient mes espérances et bonnes mes premières impressions… Mais ce Rayman Adventures se dégonfle très rapidement et finalement il parvient à rendre répétitif et sans saveurs une licence marquée par son petit grain de folie permanent flirtant avec les ténors de la plate-forme… Cela me fait du mal de coter si bas un jeu qui a une maniabilité impeccable (oserais-je dire la meilleure sur smartphone) mais qu’est-ce que la technique sans talent et fond... Même s’il est gratuit, je le déconseille à ceux qui ont joué aux épisodes précédents sur mobile. Pour les autres, dites-vous que c’est une démo gratuite et foncez étancher votre soif d’aventure nomade avec les épisodes Jungle Run et Fiesta Run, vendus à petit prix…

Réactions

  • Aerticum le 07/01/2016

    Je pense que les autres sites qui l’ont déclaré jeu de l’année (2015) ont du se magner de faire leur « test » pour en parler au moment de la hype et n’ont pas du jouer aussi longtemps que toi ou moi, parce qu’on ne voit pas les niveau doublons rapidement. (Ouais, j’ai parfois eu des niveau exactement les mêmes).

    Mais là ou je doute de leur impartialité c’est qu’à la sortie le jeu ramait du cul sévère, et pourtant j’ai un Galaxy S6 quoi, un des smartphone les plus puissant du moment. 😐

    Enfin, ça a été drole un moment, mais ouais, pas assez de contenu… Et le payant, pas besoin si on est patient (j’en suis à 8h pour un oeuf)

    Répondre

Laisse un commentaire

* champs obligatoires