Need For Speed

Need For Speed

Need For Speed ! Ce nom a pour moi une saveur particulière et me rend nostalgique. C’était tout simplement la première fois qu’un « jeu de course » me faisait sortir de mes circuits bien asphaltés pour attaquer le bitume et les trottoirs. Pourquoi ? Parce que la licence alliait parfaitement le côté Jacky Tuning inavouable et course endiablée et laissait une liberté presque totale de création de bolide tant sur le plan esthétique que performance. Mais depuis le premier épisode de 1994 l’eau a coulé sous les ponts et la série a connu des hauts, mais plus récemment, des bas. Est-ce que la mouture 2015 redressera la barre ? C’est ce que nous allons voir !

Ça en a l’odeur et l’aspect, mais pas forcément le goût

Autant mettre les pieds dans le plat directement : le jeu reprend les ingrédients qui ont fait le succès de la série, le tuning, les courses folles en rue au milieu de la circulation, les courses poursuites avec la police, les voitures à acheter et à customiser/booster, l’univers de nuit, l’histoire du jeune loup qui défonce tout, la conduite arcade et les filles qui pourraient se faire tatouer le « Francky Power Approval » mais ça ne fait pas tout. Lors de mes sessions de jeu, j’ai ressenti un manque de jusqu’au boutisme. Je dis pas que le jeu est mauvais, non, il est même assez bien, la conduite est agréable, la caméra un poil flottante est parfaite pour les longs drifts à haute vitesse, ça flatte la rétine, c’est beau, ça brille, l’impression de vitesse est là mais le jeu est trop facile pour peu qu’on investisse son argent sous le capot plutôt que dans la carrosserie et les différents modes de conduite ne servent à peu près à rien. Spécialiser sa voiture dans un unique mode c’est juste se compliquer la vie. En course normale le mode GRIP ne grippe pas assez et on perd finalement plus de temps à prendre ses virages tandis qu’en mode DRIFT on peinera à reprendre l’adhérence après un dérapage – presque – contrôlé. Au final, il faudra, en fonction des qualités intrinsèques de la voiture, régler un poil plus drift ou grip pour en faire une voiture neutre.

Dans le genre inutile, il y a aussi les 5 styles de conduite, à savoir : hors-la-loivitessecustomisationstyle et crew. En fonction de vos actions, vous gagnerez de l’expérience dans chacun de ces styles pour alimenter une jauge d’expérience globale qui, une fois remplie, vous permet de monter de niveau et de débloquer pièces esthétiques, mécaniques et épreuves. On se demandera pourquoi avoir distingué ces 5 styles si ce n’est pour justifier la présence de 5 pilotes pros (qui sont en réalité des « boss ») dans l’histoire.

Pour finir avec la conduite, on va évoquer l’IA qui est UNE VÉRITABLE PURGE ! (Et j’essaye de rester poli, si vous aviez été mon voisin vos oreilles auraient eu besoin d’un grand coup de savon). C’est simple, elle est ultra à la masse et lente quand vous êtes derrière elle et devient d’un coup oppressante quand vous la dépassez et vous pousse bien fort pour passer devant. Le pire c’est quand elle décide de vous rentrer dedans lors les épreuves de drift et annule vos points parce qu’elle vous fait toucher les murs. Ouais. Et certaines épreuves demandent d’avoir le plus gros score après un temps donné, impossible donc de lui laisser prendre de l’avance…

Le retour de la customisation

S’il y a bien quelque chose qui manquait au dernier Need For Speed Most Wanted (celui de 2012 qui aurait du s’appeler Burnout Most Wanted) c’était la possibilité de customiser sa voiture. Tout au plus, on pouvait changer de couleur – au hasard – en passant à la station-service. C’est fini ! On peut de nouveau se payer des kits larges, des gros ailerons et des capots en fibre de carbone qui feront bien tache sur votre peinture brillante. Le choix n’est pas fou non plus, on reste loin de ce que proposait le fameux premier Most Wanted, à mon humble avis la référence des NFS, mais cette édition 2015 apporte quelques nouvelles choses plutôt bienvenues comme la possibilité de gérer la hauteur de caisse globale ou l’inclinaison de la voiture vers l’avant ou l’arrière mais aussi la largeur du train et le carrossage des roues. (Pour les non-initiés, en gros, vous pouvez faire dépasser les roues de la carrosserie et les incliner pour qu’elles forment un genre de triangle). C’est cool, ça fait son effet et en plus de ça on peut même choisir un flanc de pneu custom et on atteindrait la perfection si l’éditeur de peinture était réussi, ce qui n’est pas le cas.

En fait, si vous avez lu des aperçus d’avant la sortie du jeu, ou même d’autres tests que celui-ci, c’est le reproche qui revient le plus souvent et c’est justifié. C’est juste l’enfer de personnaliser sa carrosserie. Autant changer la couleur n’est pas trop compliqué malgré ces curseurs à déplacer (on aurait quand même préféré une palette de couleurs à l’ancienne), autant mettre des vinyles s’avère frustrant. Entre le fait qu’on a vite fait une fausse manip’ tant l’interface est peu intuitive et la difficulté de les placer et d’en changer la taille, seuls les plus courageux iront au bout de l’opération. Personnellement, je me suis contenté de changer la couleur des peintures de carrosserie proposées par défaut dans le jeu. Pour le reste, c’est du classique, on fait défiler les éléments dans un menu classique, on observe les changements et on valide.

Une histoire toujours plus inutile

Comme déjà dit, dans ce Need For Speed vous incarnerez encore et toujours le jeune loup aux dents longues, vous débarquez en ville, vous vous faites des potes qui ont un garage et participent à des courses de rue, de là, sans raisons apparentes, ils vous font de la place dans le garage pour y stocker vos voitures (au nombre maximum de 5) et vous proposeront des courses afin d’atteindre et de battre des pilotes renommés. C’est tout, voilà. De là, on se fait littéralement spammer d’appels et de SMS d’invitations à des courses, ce qui pourra parfois s’avérer particulièrement pénible. PIRE : quand vous relancez le jeu après une pause, vous recevrez à nouveau ces appels déjà reçus et vous devrez aussi subir de (trop ?) nombreuses cinématiques mêlant images 3D et acteurs réels. Ces derniers, entre leur jeu et le doublage français sont hyper caricaturaux, « wesh mon pote, t’as vu » et au final, on en profitera pour aller aux toilettes ou répondre sur Facebook, parce que le jeu se joue totalement en ligne avec des vrais gens présents sur la carte ce qui ne permet pas de mettre le jeu en pause. Ouais. Bien ouéj EA !

Et à côté, il reste quoi ?

Si les interactions avec les vrais joueurs sont quasiment inexistantes tant le jeu n’est pas pensé pour ça (j’vous raconte pas la mauvaise expérience de foirer une mission qui me demandait de gagner une course quand mon petit frère avec une voiture deux fois plus puissante m’a laminé alors qu’il l’avait déjà réussie), vous pourrez toujours vous amuser à chercher les collectables disposés ça et là sur la carte, des pièces gratuites pour vos voitures en passant par les zones de donuts et les zones de photographie, pas franchement folichon et ça n’offre pas de rejouabilité si ce n’est d’aller battre les records de vos amis réels via le système speedwall et les 3 défis quotidiens visiblement répétitifs.

Côté technique

Techniquement le jeu est beau, y’a pas à dire. Un filtre sepia/vintage « à la Kung Fury » recouvre le jeu du début à la fin. Entre cache-misère et astuce de filou pour mieux gérer la transition entre la 3D et les images filmées, ça rend assez bien et ça colle à l’ambiance de nuit pluvieuse permanente. Certains effets sont même assez bien pensés comme cet obscurcissement de la vue à la sortie d’un tunnel (un peu comme le flash lumineux quand on en sort en plein jour mais à l’inverse, de nuit). Au contraire, d’autres sont mal venus comme cet éclair bleu qui balaye l’écran après avoir fuit la police et qui, s’il arrive en plein virage, peut vous ruiner une bonne course. J’ai aussi assez souvent remarqué des chutes de framerate et, plus rarement, un peu de clipping de texture. On pourrait aussi pointer du doigt les dégâts trop pauvres qui se contentent d’abîmer un peu le capot et le pare-choc et, parce qu’ils m’ont vraiment excédé, ces bugs d’IA. J’ai participé à un sprint avec un boss absent, la course suivante, il était là, mais avec 500m d’avance. Après avoir perdu, j’ai recommencé la course et j’ai commencé collé à son pare choc, logique. Il m’est aussi arrivé de démarrer à 90° par rapport à la route…

Note

12/20

Un chouette NFS, mais avec un semblant de trop peu. Remettre d'anciennes choses au goût du jour et faire passer ça comme du neuf aurait pu le faire si ça avait été fait jusqu'au bout et sans essayer de rajouter trop de choses inutiles.

Réactions

  • cyborgjeff le 07/03/2018

    Et au jour d’aujourd’hui… il y a mieux que cet épisode en course de voitures tunées ?

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