
Bloodborne
Annoncé à l’E3 2014 durant la conférence rie Sony, Bloodborne s’est tout de suite fait remarquer par son ambiance sombre, gothique et malsaine. Venant de From Software, un studio qui a l’habitude de nous proposer des jeux typés hardcore et avec, en prime, Hidetaka Miyazaki (qui avait contribué à la réalisation de Demon’s Souls et Dark Souls) aux commandes, on pouvait s’attendre à du très lourd. Mais qu’en est-il, au final ? Doit-on s’attendre à un simple clône des Souls ? Analysons cela ensemble…
Mettez-vous en chasse
Le jeu débute avec votre personnage (entièrement créé et personnalisé par vos soins) en train de recevoir la « thérapie du sang », en plein milieu de Yharnam, une ville en ruine qui abriterait le remède d’un fléau qui se serait abattu sur ses habitants désormais changés en monstres sanguinaires… Ville dans laquelle vous êtes livré à vous-même dès votre réveil. Comme on en a l’habitude dans les jeux de From Software, le fond de l’histoire ne sera que très peu expliqué, ce qui vous poussera à vous impliquer un maximum dans l’aventure afin de percer tous les mystères qui vous entourent. Pour cela, il vous faudra explorer tous les recoins et trouver les PNJ (Personnages Non-Joueurs) importants qui auront peut-être des choses à vous apporter… Qu’elles soient bonnes ou mauvaises.
Un gameplay aux petits oignons
Votre personnage aura comme principal passe-temps le dégommage de monstres ou d’humains peu amicaux (ou même amicaux, selon vos envies). Ce beau monde n’est cependant pas du genre à se laisser charcuter paisiblement : une maniabilité optimale sera donc de mise ! Bloodborne nous avait été annoncé comme un jeu au gameplay rapide, nerveux et où l’agressivité est la règle numéro 1 pour survivre.
Habitués des Souls, méfiez-vous ! Fini le temps des boucliers pour parer tranquillement avant de contre-attaquer ! Cette fois, la meilleure défense sera l’attaque. En effet, les boucliers font cette fois place aux armes à feu qui serviront à déstabiliser vos ennemis, surtout lorsque vous les shooterez à un moment bien spécifique, ce qui les immobilisera un court instant et vous permettra ensuite d’enchaîner avec une « attaque viscérale » dont les dégâts provoqués sont décuplés. Une prise de risque si vous vous manquez donc, mais le jeu en vaut la chandelle. D’autant que Bloodborne dispose d’une autre nouveauté qui consiste à regagner votre santé perdue pendant un très court laps de temps en contre-attaquant juste après vous être fait blesser par un ennemi. Là aussi, il y a une prise de risques car vous êtes susceptible de perdre plus de santé que d’en récupérer. En dernier recours, il reste la bonne vieille esquive toujours efficace…

Le seul bouclier du jeu est si laid et si peu efficace qu’il nous fait bien comprendre qu’il ne faut pas l’utiliser
Le jeu comprend 10 armes blanches bien spécifiques ainsi qu’une petite dizaines d’armes à feu, sans oublier les torches pour s’éclairer dans les endroits les plus sombres. Contrairement à ce qu’on pouvait croire avant la sortie du jeu, il y a bel et bien de la magie dans Bloodborne. Ceci dit, les compétences magiques seront à trouver au cours de votre quête et auront comme seules « munitions » les balles de vif-argent, initialement prévues pour vos armes à feu. Exit, la barre de magie ! Mais même sans ces compétences, vous pourrez trouver un peu partout différents items ou armes bien utiles comme des cocktails molotovs, des poignards empoisonnés, et bien plus encore…
La notion de poids n’est pas prise en compte dans le jeu. Logique, étant donné que votre personnage ne portera que des tenues légères. Nous avons bien été prévenus que Bloodborne devra se jouer de façon agressive et nerveuse. Pouvait-on avoir un gameplay agressif et nerveux avec un personnage qui pèse 300 kilos? On peut en douter. Il serait donc assez déplacé de critiquer ce point ou de parler de régression. Après, les adeptes des armures lourdes et des personnages au gameplay lourd et lent n’apprécieront peut-être pas mais telle est la philosophie de Bloodborne. Notons qu’il existe une bonne vingtaine de tenues, au total.
Certaines zones de farm vous permettront de gagner de l’expérience et donc des niveaux plus facilement et ainsi passer plus aisément des zones un peu trop ardues, mais libre à vous de ne pas vous pratiquer cette technique.
Next Gen ou presque?
Vous êtes un maniaque du 60 FPS ? Dommage, Bloodborne tourne à du 30 FPS. Mais, rassurez-vous, Bloodborne est on ne peut plus fluide et répond au doigt et à l’œil sans la moindre fraction de seconde de latence. On remarque à quelques rares endroits de légères baisses de framerate mais elles sont si rares et si insignifiantes qu’on peut difficilement les considérer comme un défaut, à moins de vouloir à tout prix la perfection en la matière.
Niveau direction artistique et level design, on peut presque parler de perfection. Les environnements sont d’une beauté à tomber par terre, malgré l’ambiance sombre et urbaine. Le principe des raccourcis à débloquer, grande spécialité de From Software, est à nouveau utilisé à merveille et on se surprend constamment à revenir au checkpoint de départ (symbolisé par une lanterne) d’un environnement, en ouvrant une porte qui était verrouillée auparavant, après avoir exploré et parcouru toute la zone pendant plus d’une demi-heure.
On peut malgré tout regretter que, techniquement, Bloodborne ne fasse pas honneur à cette huitième génération tant attendue. On remarque, ici et là, du clipping d’ennemis, en particulier les plus volumineux qui ont parfois la désagréable habitude de clignoter à une dizaine de mètres de vous à peine. Ces cas extrêmes restent relativement rares mais ces fois-là sont de trop, malgré tout.
On note aussi l’IA qui varie parfois d’une extrême à l’autre. À certains moments, les ennemis vont vous oublier et faire demi-tour en plein combat dès que vous vous éloignerez un peu trop d’eux, ce qui peut être très frustrant pour ceux qui n’aiment pas être snobés… À d’autres moments, certains ennemis vont vous traquer jusqu’au bout du monde tant que vous ne les tuerez pas. Une telle différence de comportement de l’IA est difficilement compréhensible et pourrait presque nous faire demander si ce n’était pas intentionnel de la part de From Software…
Les thèmes musicaux ne se limitent qu’aux combats de boss mais sont magnifiques : parfois épiques, parfois lents et stressants. Sinon, la plupart du temps, vous n’aurez comme bande sonore que le bruit du vent, les bruits d’ambiance et les cris des ennemis, ce qui n’en est pas moins immersif, loin de là !
Chasseur, un boulot à plein temps
Le jeu se termine en une quarantaine d’heures environ, selon la vitesse de progression de chacun et sans compter les donjons calices qui vous permettront, entre autres, de trouver des nouvelles armes et tenues. Ces donjons peuvent être créés au Rêve du Chasseur, votre « domicile », accessible depuis les lanternes. Veillez à ne pas oublier les quêtes annexes que vous pourriez manquer si vous n’êtes pas un explorateur dans l’âme.
Signé : F
Note
18/20
Bloodborne est un produit From Software pur jus qui est parvenu à se démarquer des Souls grâce à ses innovations, et nous offre une longue chasse dans un monde morbide et rempli de mystères. Certaines faiblesses techniques font un peu tache et viennent légèrement baisser la note mais le plaisir de jeu est bien là. Les amateurs de RPG hardcores à l'ambiance sombre et gothique verront Bloodborne comme un must-have.
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