3D Streets of Rage 2

3D Streets of Rage 2

Streets of Rage 2 débarque en version remastérisée sur 3DS, le temps de se remémorer l’époque où Sega tentait de faire la nique à Nintendo. En 1991, la Super Nintendo jouissait d’une exclu qui faisait pâlir de jalousie les joueurs sur Megadrive : Final Fight. Ce savoureux beat’m all issu du catalogue arcade de Capcom narguait la concurrence avec une version séduisante de l’opus original. Pour contrer son rival, Sega a proposé à ses fans une autre exclusivité qui allait relancer la guerre des 16 bits : Streets of Rage. Sensiblement semblable au poulain de Capcom, il allait même pousser le vice jusqu’à proposer un mode deux joueurs, dont Final Fight avait été amputé pour la version salon. En 1992, Streets of Rage 2 allait enfoncer le clou. 23 ans plus tard, cette suite renait de ses cendres, ironie du sort, sur une console Nintendo. Après Sonic, Out-Run et tous les autres, un nouveau symbole de la concurrence qui a alimenté notre passion à la fin du dernier millénaire capitule pour servir l’ennemi.

Sur les épaules de Streets of Rage 1er

Début des années 90, Streets of Rage 2 sur Megadrive allait faire un carton. Le 1er avait emballé les foules et tous les possesseurs de Megadrive voyaient en lui le potentiel pour contrer Nintendo. Avec le deuxième opus, ce sentiment allait être renforcé. Désormais, vous aviez le choix entre quatre personnages au lieu de 3 et les graphismes avaient subi un joli lifting. En gros, tout le monde était content et Sega faisait illusion avec ses titres « coups d’éclat » parcimonieux mais efficaces.

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Et aujourd’hui, on en fait quoi ?

Le lifting qui nous occupe n’a pas à rougir de son âge. Le défi de l’aventure consiste à traverser huit stages et à affronter tous les voyous de la ville au service du syndicat du crime afin de sauver la peau de votre ex-compère (issu de S.O.R. 1) : Adam Hunter. Le malheureux a été kidnappé par l’infâme Mr X. Ainsi, les rescapés du premier épisode, Axel et Blaze, font équipe avec Skate et Max. Chacun des quatre belligérants adopte un style de combat et un look différents. L’esthétique du jeu respire l’arcade à travers les décors tout en villes néons, en complexes industriels désaffectés et à travers une salle d’arcade bien mal famée. Le dress-code des personnages tantôt punk, tantôt catcheur habille lui aussi l’univers d’une touche typiquement nineties.

Un soupçon de fighting game…

La particularité de Streets of Rage 2 réside dans la variété des coups disponibles pour chaque personnage. À l’instar de Street Fighter 2 par exemple, chacun peut réaliser une palette d’attaques uniques. Alors que la concurrence proposait pour le plus souvent des simples coups de pied, coups de poing et projection, SOR 2 offre la possibilité de réaliser des coups spéciaux.

Dans le premier épisode, le coup spécial unique permettait d’appeler la police qui allait nettoyer la zone. Ici, on parle carrément de dragon punches et autres variantes d’attaques spectaculaires.

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Sur votre 3DS, les touches sont donc bien sollicitées, puisque 3 boutons permettent d’attaquer, de sauter et de déclencher le coup spécial. En combinant les actions, vous aurez même le loisir de déclencher des combos. Ceux-ci vont d’ailleurs s’avérer de plus en plus nécessaires pour vous défaire des hordes d’ennemis à vos trousses. Enfin, vous avez également la possibilité de donner un coup en arrière en pressant la gâchette R.

Pour revenir aux subtilités du gameplay, il est bon de savoir que chaque attaque spéciale vous pompera directement de l’énergie vitale. Tout est donc question d’équilibre et de dosage. Favorablement, des pommes et autres casse-croutes directement issus des poubelles bien fraîches apparaissent pour éviter la fringale. Sinon, des combinaisons plus exigeantes vous permettent de déclencher d’autres attaques qui ne sont quant à elles pas énergivores. Enfin, des armes pourront être ramassées pour tabasser l’ennemi avec un peu plus de brutalité s’il le faut. Bref, un panel de possibilités, tout cela dans un beat’m all, ça offre des perspectives plutôt excitantes.

Revenons à nos fighters

Les personnages cités plus haut ont donc leurs propres caractéristiques en termes de coups et de look, mais ils ont aussi un style de combat propre. Adam incarne le combattant classique et équilibré ; Blaze est plus véloce et vicieuse ; Max s’impose comme le catcheur puissant et lent ; Skate quant à lui est le plus rapide mais le moins puissant. Au milieu de cette belle mixité du coté éclairé de la force, l’ennemi n’est pas en manque. Ainsi, vous affronterez successivement des boxeurs thaïs, des loubards des bas-fonds pour ensuite provoquer des robots ! Cette éclectique palette d’adversaires peut paraitre décousue mais la sauce prend bien et si l’on y ajoute chaque boss de fin de niveau, le casting a franchement une belle gueule.

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Le petit plus 3D : hot or not ?

Revient maintenant la question de l’intérêt de l’implémentation de la 3D. Après les précédents petits bijoux d’adaptation qu’ont été les œuvres récentes d’AM2 (Out-Run 2, After Burner 2, …) on pourrait commencer à se lasser du principe. Toutefois, le léger plus apporté par la 3D fait mouche à nouveau. Sans forcer, cet ajout met en évidence tout le joli travail d’époque sur les scrollings parallèles sur plusieurs niveaux. Ainsi, les décors d’avant-plan et d’arrière-plan entrent dans un champ visuel terriblement mis en évidence, sans fatiguer l’œil et sans trop perturber les habitudes des vieux brisquards. Le risque eût été de vouloir en faire trop, en plaquant de la 3D à tour de bras ; encore une fois, l’intelligence des équipes d’AM2 a eu raison de l’euphorie du gadget.

Quelques modes de jeu et des musiques

Parmi les modes de jeu disponibles, j’aime retenir l’original. Le reste relève de l’anecdotique mais certains y trouveront peut-être du plaisir. Notamment avec le mode « casual » qui une fois lancé, fait en sorte que l’ennemi meure dès qu’il touche le sol. Il est aussi possible d’entamer une partie deux joueurs en simultané. Pour cela, connectez-vous en local avec un autre pote lui aussi détenteur du jeu, vous ne le regretterez pas… mais bon, pas de pote, pas de duo. Les beat’m all, c’est toujours mieux à deux mais il faut trouver un partenaire compatible…

Concernant les musiques, le compositeur Yuzo Koshiro et ses mélodies Megadrive déchirent tout. Les sons électro et punchy emballent complétement l’expérience et rappellent que la 16-bits de Sega était une des plus mélomanes de l’époque.

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Conclusion

Streets of Rage 2 s’est imposé en 1992 comme un chef-d’œuvre dans son genre. Deux décennies plus tard, l’hommage d’AM2 à cette pépite vidéoludique rend à l’histoire du jeu vidéo une dose de simplicité avec quelques ingrédients qui font légitime la perte de quelques-unes de nos précieuses heures pour faire ou refaire cette expérience qui, quoi qu’on en dise, appartient à une époque révolue. Ce beau jeu a pris les rides de ses pixels mais a su rester terriblement jeune dans sa tête…

Note

17/20

Excellente version de Streets of Rage 2, ce titre offre aux gamers d'aujourd'hui une belle opportunité de découvrir ou de redécouvrir un des plus beaux beat'm all de Sega. À tester sans tarder !

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