The Escapists – L’évasion pas pour les nuls

The Escapists – L’évasion pas pour les nuls

C’est de ma cellule que je vous écris. Matricule 207984, le plus ancien pensionnaire de ma prison. Mes compagnons de galère se font la malle les uns après les autres, tandis que moi, j’ai renoncé…

Pourtant, j’ai essayé de suivre leur exemple. Cela semblait même trop facile, tant le didacticiel m’avait mis en confiance. Et puis, autour de moi, je voyais ces petits pixels qui me semblaient amicaux. Même les gardes me paraissaient détendus, avec leur second degré dans chaque ligne de dialogue. Je me méprenais, car rien n’allait être fait pour me simplifier la tâche.

Cette tâche, celle pour laquelle j’ai signé, c’est l’évasion. Mais la routine m’a écarté de cet objectif. La prison, c’est bien connu, on s’y ennuie la plupart du temps. On passe ses journées à répondre aux appels des gardes, à manger à heures fixes, à faire de l’exercice, à prendre sa douche et à faire son job. Pas de quoi faire un jeu vidéo avec ça…

The Escapists exercice

Certes, après des premières heures très déroutantes, j’ai recommencé ma partie en abordant The Escapists comme il est : un jeu de gestion. J’ai donc tenté d’amadouer mes compagnons en leur rendant quelques faveurs. J’ai aussi accompli mon travail à la laverie comme un employé modèle. Cela m’a rapporté des amis et de l’argent. De l’argent qui se dépense vite, et des amis qui deviennent rapidement des ennemis. Mes efforts s’anéantissaient, mon espoir de liberté aussi.

Stratégiquement, je n’étais pas dans le coup. Aucune solution sophistiquée ne semblant à ma portée, je me rabattis sur la méthode la plus basique : creuser. Mais avec quoi ? Aucun des prisonniers n’avait une bêche ou une pelle à me proposer à l’échange. Heureusement, la cantine était une réserve de cuillères en plastique. J’en stockai quelques-unes, je me créai un mannequin pour simuler une présence dans mon lit et j’étendis des draps aux barreaux pour masquer l’intérieur de ma cellule. Je pensais voir le bout du tunnel…

À la nuit tombée, je déplaçai mon bureau et me mis à creuser. Ma première cuillère en plastique se brisa avant d’avoir percé un dixième de trou, la deuxième aussi. J’avais consommé mes quatre cuillères et je n’étais pas à la moitié d’un trou ! Je replaçai mon bureau et dormis – mal – quelques heures.

The Escapists nuit

Le lendemain, sans raison, je me suis fait tabasser pas d’autres prisonniers. Je me suis réveillé à l’infirmerie, énervé. Décidé à précipiter mon évasion, j’ai foncé à la cuisine voler quelques cuillères en plastique et je me suis caché dans ma cellule pour creuser. Un garde a vu mon petit manège, on a rebouché mon pseudo-trou et on m’a jeté en isolement pendant trois jours.

Tout était remis à zéro, mon évasion était au point mort. En attendant, j’avais passé quelques heures de « jeu » à me plier au quotidien carcéral (appel-repas-job-exercice-repas-appel). Quant au plaisir ludique, j’en ai à peine ressenti. Je conçois la finesse du fond de jeu, mais je ne l’ai même pas aperçue. À ma décharge, il faut reconnaître que, sur Xbox One, l’interface lourde à la manette est handicapante. Plus d’une fois, je me suis trompé de touche au plus mauvais moment, cognant le visage d’un détenu au lieu d’engager un deal avec lui. Coup de matraque, expédition à l’infirmerie et confiscation de mes objets interdits (dont ma lime à l’usage prometteur). Allez garder votre calme après ça !

D’autres joueurs se sont évadés et se sont même amusés à tenter la fuite dans d’autres institutions pénitentiaires plus sécurisées. Pendant que moi, je croupis dans ma cellule, en ayant abandonné tout projet d’évasion… L’échappée belle n’était probablement pas pour moi ; The Escapists n’était pas pour moi.

Note

10/20

Avec son style mignon, ses dialogues ironiques et son objectif clair, The Escapists est trompeur. Si vous ne vous attendiez pas à un jeu de gestion (certes vif), vous risquez de passer complètement à côté de l’expérience et d’abandonner. Alors que d’autres s’accrocheront et approfondiront leurs techniques d’évasion. À ne pas mettre entre toutes les mains menottées.

Réactions

  • Employee 427 le 23/03/2015

    J’avais testé ce jeu avec de plutôt grands espoirs. Et effectivement, j’ai été un peu déçu par deux aspects du jeu :

    a) Il s’agit comme tu le dis d’un jeu de gestion. Je m’attendais plus à un jeu d’action, et mes attentes n’étaient donc pas les mêmes.

    b) Le jeu est extrêmement répétitif. Vous passerez beaucoup de temps à farmer certaines compétences (ce qui est géré de manière hyper rébarbative) pour pouvoir évoluer. De plus, le fait que le jeu se base entièrement sur un cycle horaire rigide et inflexible ne fait rien pour apporter un peu d’air frais dans ce titre qui en manque terriblement.

    Un jeu qui pourrait donc plaire aux joueurs de gestion confirmés, mais selon moi peu accessible aux simples amateurs du genre.

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  • Aerticum le 23/03/2015

    Je suis d’accord avec mes collègues pour le côté rigide et rébarbatif, mais d’un autre côté, en prison, ça se passe comme ça.

    J’ai pas joué au jeu, je l’ai découvert en regardant les deux seiaons de TheFantasion974 sur Youtube, et franchement, j’ai aimé regarder le jeu, mais à savoir si j’aimerai y jouer… Je ne sais pas. J’attendrai une promo pour craquer et tenter de m’évader

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    • spacecowboy le 25/03/2015

      « Je suis d’accord avec mes collègues pour le côté rigide et rébarbatif, mais d’un autre côté, en prison, ça se passe comme ça.  » Voilà pourquoi je me demande si on peut faire un jeu vidéo avec ça. À mon sens, le jeu aurait gagné à se montrer moins rigide sur ces aspects répétitifs, tout au moins dans la première prison.

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  • Ender le 23/03/2015

    Si comme moi vous préferez construire les prisons que s’en échapper. Je vous conseil Prison Architect : http://www.press-start.be/2015/02/mise-a-jour-carcerale/

    Plus serieusement, j’avais vu une vidéo de gameplay du jeu. Je trouvais le principe sympa mais cela avait l’air tellement répétitif que je n’ai jamais pensé à l’acheter.

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