Bible Super Nintendo – le pixel sur son 31

Bible Super Nintendo – le pixel sur son 31

Depuis leurs débuts, les éditions Pix’n Love mettent un point d’honneur à publier de beaux ouvrages. Chaque numéro de leur « mook » original arbore ainsi une couverture resplendissante aux couleurs d’un titre de légende. Néanmoins, leur souci de la beauté graphique s’est nettement renforcé récemment, notamment pour leurs désormais célèbres bibles. Et la dernière en date, la bible Super Nintendo, met la barre très haut dans ce domaine.

La bible Super Nintendo est vendue en deux versions : normale et collector. Du moins, elle l’était, car l’édition collector en tirage limité est maintenant épuisée. Quoi que l’on pense de la légitimité d’une double édition, il faut admettre que le travail réalisé ici justifie pleinement l’appellation collector. C’est bien un objet de collection que les plus pressés détiennent aujourd’hui dans leur bibliothèque.

coffret snes

Exploitation commerciale incongrue ou goût des belles choses exclusives, chacun analysera la politique d’édition de Pix’n Love comme il le souhaite. Tout le monde s’accordera pourtant à reconnaître le style avec lequel les collaborateurs de Pix’n Love mènent leur barque rétro. À ce titre, la bible Super Nintendo version collector représente l’apogée de leur maîtrise en la matière. Logée dans un écrin luxueux, elle prend la forme de la console qui repose peut-être encore sous votre télé (cathodique de préférence). Si vous avez choisi d’acheter cette bible, il est vraisemblable que vous en pinciez pour le look de la machine et que vous soyez un brin fétichiste de sa carcasse. Dans ce cas, l’ouvrage vous parlera extérieurement dès le déballage.

Continuons dans la forme avec les illustrations fournies. Sur le thème des séries que tout le monde déteste (… Starfox, Zelda, F-Zero, Mario et Metroid), ces mini-posters glacés sont imprimés recto-verso. Une face pour une capture d’écran pixellisée du jeu concerné, l’autre pour une remarquable réinterprétation graphique de l’univers. Superbes, ces pages volantes sont une merveille à contempler d’un côté comme de l’autre et elles constituent un atout majeur de cette édition collector. Croyez-moi, il sera bien difficile de choisir la face à exposer si vous décidez de placer ces joyaux dans des cadres ou dans la fenêtre du coffret prévue à cet effet.

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Tout cela est bien joli (et ça l’est effectivement), mais l’habit ne fait pas forcément le moine, même s’il est question de bible. Ouvrons donc ce gros ouvrage bien lourd et… admirons encore une fois le travail visuel. La mise en page est, comme toujours, magnifique et les illustrations sont d’une qualité magistrale. On aurait envie de toucher tous ces beaux objets présentés, des accessoires aux consoles en passant par les boîtes de jeux. Après avoir inévitablement feuilleté le pavé, vous aurez constaté qu’une grande partie du contenu est naturellement réservé aux « tests » de jeux, à la manière des autres bibles déjà parues.

Avant ces nombreuses pages de critiques, ce beau livre commence par le commencement : l’histoire de la console. Ce chapitre assez volumineux nous rappelle les moments forts qui ont émaillé la genèse du projet et sa commercialisation. Plutôt agréable à lire, cette entrée en matière ne fera cependant que vous remémorer ce que vous saviez déjà. Peu ou pas de révélations comme le mook nous en donne l’habitude, rien que du déjà lu ailleurs. Cette reconstitution historique m’a moins intéressé que son équivalent dans les bibles Amiga, PC Engine et NES. L’auteur doté d’une bonne plume m’a même agacé en soulignant la supériorité incontestable de la Super Nintendo sur le marché de son époque et quant à sa trace laissée dans l’histoire vidéoludique. Le moindre fan de Sega et de la Mega Drive se sentira bien sûr piqué au vif par cette affirmation gratuite d’une hégémonie qui ne souffrirait aucune discussion. Quoi qu’il en soit, l’écriture soignée compense ce parti pris et l’évocation des péripéties liées à l’hypothétique lecteur CD est digne d’intérêt.

Vient ensuite la présentation des entrailles de la machine et de ses accessoires. Ce chapitre effleure son sujet de manière superficielle et est donc superflu pour la plupart des lecteurs. Qui plus est, la qualité d’écriture recule nettement.

Les tests arrivent ! Et eux sont dans la lignée des bibles précédentes. Une bonne nouvelle ? Pas sûr pour ceux qui se plaignent de leur concision. Personnellement, j’apprécie la formule de l’aperçu global de la ludothèque avec un petit texte descriptif. Dans cet exercice probablement difficile, les auteurs réalisent un boulot fantastique pour décrire en quelques lignes la totalité des titres Super Nintendo. Super Nintendo, mais aussi Super Famicom et Super NES, puisque chaque jeu est présent avec son nom PAL, JAP et US pour autant qu’ils soient différents. Ce petit détail me semble très pertinent dans le cadre d’un ouvrage de ce type.

Pour accompagner le texte et les renseignements factuels, les testeurs attribuent une note aux jeux présentés, ainsi que des étoiles signalant leurs coups de cœur. Cette petite attention rend le listing moins austère et plus subjectif dans le bon sens du terme. Afin de briser la monotonie d’une consultation par ordre alphabétique, la bible propose aussi un index des jeux classés par genre. Un outil très pratique si vous voulez découvrir des titres dans un genre en particulier.

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La patte Pix’n Love est ensuite bien identifiable dans le chapitre suivant consacré aux raretés. Dans un style alléchant, l’auteur de cette partie nous présente les cotes les plus élevées sur le marché de la Super Nintendo. Axée sur le Japon, la terre natale de la console, ce périple est captivant grâce aux détails fournis qui donnent vie aux jeux. On y apprend pourquoi tel titre obscur est valorisé à un montant exorbitant ou comment telle version exotique d’un hit a seulement été tirée à une poignée d’exemplaires. En quelques pages, l’auteur nous rappelle que la valeur ajoutée de Pix´n Love se situe non seulement sur la forme, mais aussi sur le fond.

Des proies pour collectionneurs, on passe à ce qui leur sera toujours inaccessible : les jeux annulés. Certains sont connus, comme Rayman ou le récent Nightmare Busters qu’un éditeur indépendant a finalement publié récemment sur cartouche. D’autres moins célèbres, et pour cause, nous montrent à quel point l’édition d’un jeu vidéo ne tient qu’à un fil, surtout à l’approche d’une nouvelle génération de consoles. D’autant plus si celle-ci s’annonce révolutionnaire, du moins quant au support qu’elle utilisera.

Le dernier chapitre nous emmène dans ce monde délicieux du homebrew. Dans son mook, Pix´n Love garde toujours un oeil sur cette production amateur et son expertise en la matière n’est plus à démontrer. Certes, la scène homebrew est plutôt limitée sur Super Nintendo et les quelques réalisations s’appuient généralement sur des jeux existants. Cela dit, les cartouches en boîte d’un mod de Zelda ou de la version pratiquement finalisée de Starfox 2 ont du cachet. Pour compléter le tableau, les rééditions actuelles de la console sont abordées brièvement.

Pour faire de beaux rêves, je vous conseille d’ouvrir une dernière fois votre bible avant de vous coucher. Aux dernières pages, vous pourrez admirer les formidables images que Pix´n Love gardait en réserve jusqu’ici. Ce sont ces authentiques boîtes de jeu, en version japonaise, qui vous rempliront de bien-être sur la voie d’une nuit douce et apaisée.

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La bible collector contient encore une dernière friandise : une carte de concours pour remporter une superbe console Super Nintendo relookée par Pix´n Love. La chance ne m’ayant pas souri, je n’ai pas eu à me demander si j’allais vous la proposer à mon tour comme lot sur Be-games. La question ne s’est pas posée, ouf ! C’est donc avec l’esprit serein que je vous invite à visiter le site de Pix´n Love pour découvrir les mille et une merveilles que l’éditeur nous a déjà offertes, la bible Super Nintendo étant l’une de ses plus belles pièces.

Réactions

  • Lionheart_mike le 04/07/2013

    Grâce à mon pote Stoney, j’ai eu la chance d’obtenir mon exemplaire de cette fantastique bible, j’ai pu feuilleter quelques pages et je suis aux anges. Tout est fantastique, magnifique et tellement bien écrit !
    Un véritable hommage à cette toute grande console !

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  • Gatchan77 le 04/07/2013

    Achat obligatoire pour moi ! Et j’ai dévoré les 3 volumes sur l’histoire de Nintendo.

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  • LordSuprachris le 04/07/2013

    Ce bouquin a l’air vraiment bien foutu (comme la plupart de ce qui vient de chez Pix ‘n Love) mais le prix est toujours un frein pour moi 🙁 Je comprends qu’ils ne peuvent pas sortir ce genre de bouquin moitié moins cher mais c’est un peu rédhibitoire…

    « Cette reconstitution historique m’a moins intéressé que son équivalent dans les bibles Amiga, PC Engine et NES » ==> C’est aussi normal, la Super NES et ses petites histoires sont quand même plus « connues » que la PC-Engine ou l’Amiga, il y a forcément moins de découvertes. Je n’ai pas lu la Bible Amiga mais c’est certainement le bouquin de la série qui m’en apprendra le plus.

    « soulignant la supériorité incontestable de la Super Nintendo sur le marché de son époque et quant à sa trace laissée dans l’histoire vidéoludique. » ==> C’est pas faux non plus, la Megadrive existait à peine au Japon, il n’y a que dans certains pays européens et en Australie (territoires « un peu » délaissés par Nintendo) où Sega a su tirer son épingle du jeu 😉

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    • spacecowboy le 04/07/2013

      La partie historique contient moins d’anecdotes que dans les autres bibles. Or, c’est justement ce que j’aime dans le style Pix’n Love. Et puis, je compare avec des machines connues quand même. L’Amiga n’était pas une machine obscure chez nous. Et la NES, je n’en parle même pas.

      La Super Nintendo s’est un peu mieux vendue que la Mega Drive, mais le match était quand même serré, principalement en Europe et aux Etats-Unis. Puis, le succès commercial ne fait pas tout dans une analyse a posteriori. Sinon, comment va-t-on évaluer la Wii par rapport aux PS3 et Xbox 360 ?

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      • LordSuprachris le 05/07/2013

        Certes, mais il y a quand même moins de sites web ou de magazines actuels qui parlent de l’Amiga que de la Super Nintendo, ce qui permet à la bible Amiga un de faire découvrir plus de choses. C’était pas une machine obscure à l’époque mais ajd, il faut bien reconnaître qu’elle est beaucoup moins « suivie » 😉

        Après, pour la comparaison SNES/MD, le fait de dire que la SNES était supérieure n’est pas forcément un parti pris éhonté. Si à l’époque je m’amusais autant sur les deux (j’avais la chance de faire partie du club très réduit des possesseurs des deux consoles), il faut bien admettre qu’aujourd’hui je prends beaucoup plus de plaisir à ressortir une SNES qu’une MD. Et je ne pense pas être un cas isolé quand on voit la branlette sur les jeux SNES par rapport aux jeux MD…
        Sinon, 58 millions de SNES pour 32 millions de MD, c’est pas vraiment serré comme écart 😉 C’est clair que ça ne fait pas tout (sinon la ps2 serait la meilleure console de l’Histoire…) mais disons que ça aide à mesurer le succès d’une machine 😉

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  • spacecowboy le 11/07/2013

    Je connais le magazine anglais Retro Gamer, qui est excellent lui aussi et très riche en anecdotes en effet. Les magazines de cette qualité sont quand même bien meilleurs que la majorité de ceux qu’on lisait durant notre enfance.

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  • Trunks le 12/07/2013

    Perso, autant j’aime la présentation et je trouve que ça fait classe dans une collection Retro gamer, autant je trouve le contenu pauvre et pas spécialement accrocheur. Et quand on voit la place que prennent les mini tests de jeux, c’est pas fait pour arranger la chose. C’est juste un ressenti personnel mais pour le prix, je suis très déçu, je l’avoue. C’est déjà la deuxième fois d’ailleurs, la bible Amiga ne m’a pas non plus laissé un très bon souvenir pour les même raisons.

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  • spacecowboy le 12/07/2013

    C’est tout le problème de ce genre d’ouvrage. Les bibles Pix´n Love sont des livres coûteux qu’on ouvre finalement rarement pour leur recueil de critiques, qui est largement la partie la plus volumineuse. Néanmoins, j’adhère à la formule de la bible exhaustive en un volume. Si on cherche des critiques plus élaborées, il y a bien mieux sur Internet, c’est sûr. Mais il m’arrive de sortir une de ces bibles pour explorer relax une ludothèque au hasard.

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