Guntech 2
Un jeu d’arcade aux influences aussi prestigieuses qu’Asteroids et Geometry Wars, ça nous parle forcément. Et puisque ça nous permet de parler de ces légendes, on ne va pas s’en priver.
Asteroids, j’y ai énormément joué sur Atari 2600. Dans mon petit vaisseau, j’ai fait éclater une multitude d’astéroides en corps célestes de plus en plus petits jusqu’à leur destruction totale. Au milieu d’un écran fixe, la principale originalité du jeu réside dans l’inertie du vaisseau qui est autant grisante que dangereuse. Gérer l’accélération et surtout la décélération de la fusée est la clé de la réussite dans Asteroids, bien maîtriser cet aspect est un plaisir simple comme je les aime. Un plaisir que j’ai d’ailleurs retrouvé intact récemment à la Gamescom. Dans la partie rétro du salon allemand, une magnifique borne faisait tourner l’Asteroids original, la version arcade de 1979 avec ses graphismes vectoriels qui font toujours leur petit effet. J’étais donc emballé à l’idée de retrouver cette formule dans Guntech 2, la référence à Geometry Wars ne faisant qu’ajouter encore un peu d’excitation.
Geometry Wars est une pépite créée par le studio Bizarre Creations, qu’on connaît surtout pour ses jeux de course automobiles Project Gotham Racing et, avant ça, Metropolis Street Racer qui était déjà parfait sur Dreamcast. Au départ, Geometry Wars n’est d’ailleurs qu’un bonus dans Project Gotham Racing 2. Son concept magique de twin stick shooter en arène fera ensuite l’objet de titres à part entière sur Xbox 360, DS, Wii et PC. Le but est de survivre le plus longtemps possible en détruisant des formes géométriques qui tournoient autour du vaisseau dans une frénésie d’effets pyrotechniques. Une fois qu’on a goûté à Geometry Wars, on ne peut plus le lâcher ! Les niveaux courts sont d’une intensité folle et la chasse au score est motivante comme jamais. Un bijou emblématique du Xbox Live Arcade ! Précision importante : contrairement à Asteroids, vous ne devez pas vous battre avec l’inertie dans Geometry Wars. Le vaisseau réagit instantanément et se contrôle avec la plus grande finesse. Combiner Asteroids et Geometry Wars n’est donc pas une évidence pour Guntech 2, que nous allons maintenant aborder en détail.
Guntech 2, shoot ’em up à double stick de son état, fait suite à Guntech tout court, qui reprenait le principe du premier jeu de son développeur, Jani Penttinen. Tout ça remonte au temps (béni ?) des dinosaures de l’informatique, l’Atari ST en l’occurrence, sur lequel le développeur finlandais sort Utopos en 1993. Sans quitter son pays natal, Jani Penttinen passe par deux studios encore réputés aujourd’hui, Remedy (Max Payne, Control) et Housemarque (Returnal, Resogun), avant de travailler pour les Américains de Westwood (Command & Conquer). Après une longue pause, c’est avec Guntech qu’il revient dans le monde du jeu vidéo, seul maître à bord de son nouveau studio Utopos Games.
Le jeu est scindé en plusieurs mondes, eux-mêmes découpés en stages indépendants. Chaque stage comporte des objectifs principaux à réussir absolument et d’autres défis accessoires qui font monter le score. Certains objectifs sont obligatoires pour une bonne et simple raison, ils servent à rétablir la situation chaotique dans laquelle se trouve la station spatiale Utopos (un nom qui revient souvent, vous l’avez remarqué). Il s’agit par exemple de récupérer des vaccins pour combattre une épidémie mortelle (bonjour le dépaysement) ou de sauver des scientifiques avant de se barrer vers la sortie du niveau. Peu importe que le temps imparti soit dépassé ou non, le chrono n’est qu’un objectif secondaire, même s’il met un peu trop la pression à mon avis. Au passage, vous amassez de l’argent que vous pouvez dépenser pour améliorer les armes du vaisseau ou carrément changer de véhicule.
Contrairement à Asteroids, les stages ne se déroulent pas dans un écran fixe, mais dans une zone à explorer pour trouver ce que vous cherchez. J’avoue que cette exploration n’est pas ma tasse de thé, d’autant plus que les indications du radar sont peu claires. À mon goût, on passe trop de temps à chercher son chemin avant d’arriver à un endroit intéressant, ce qui nuit à la concentration et au rythme général. Une fois l’endroit stratégique trouvé, on sera souvent attaqué par de nombreux ennemis franchement agressifs. De base, notre vaisseau n’encaisse pas beaucoup de tirs et sa barre de vie se vide aussi quand il heurte une paroi. Or, en raison de l’inertie du vaisseau, il n’est pas simple de se faufiler dans des passages étroits ou de passer des portes au bon moment. Dès lors, même si les niveaux sont brefs et que l’on dispose de trois vies pour les achever, le découragement et l’exaspération viennent souvent malmener l’expérience de jeu. La gestion de l’inertie devrait être aussi amusante que dans Asteroids, mais Guntech 2 nous en demande trop en fin de compte. Les boss, en particulier, semblent se moquer de nous en tirant plein de projectiles à éviter malgré le handicap de réactivité de notre fusée. Certes, on dispose d’armes secondaires puissantes qui tirent droit devant le nez du vaisseau, mais essayez donc de bien vous positionner quand vous essuyez une pluie de projectiles. Le tir orientable avec le deuxième stick est donc bien souvent votre seul recours en dépit de sa faible puissance.
L’influence d’Asteroids est une excellente idée, celle de Geometry Wars aussi, mais les deux ensemble se tirent dans les pattes. Bien que j’adore l’inertie d’Asteroids, je n’ai pas cessé de lui en vouloir et de souhaiter retrouver la réactivité de Geometry Wars qui aurait été mieux adaptée au rythme des attaques ennemies. Je ne me suis jamais senti complètement à l’aise avec la maniabilité et c’est dommage pour un shoot’em up. Le mode arcade dédié au scoring ne m’attire pas non plus pour cette même raison. Peut-être trouverais-je un jour l’équipement et le vaisseau qui me conviennent pour apprécier totalement Guntech 2. En attendant, je me contente de ce petit fix d’Asteroids en essayant de ne pas trop m’engueuler avec ma télé.
Guntech 2 est disponible sur Steam (PC, Mac, Linux), ainsi que sur la gamme Xbox et même le nouveau modèle Atari VCS (on ne sait jamais que cette machine obscure traîne chez vous). De 12,50 euros à 15 euros selon les supports, voilà qui ne coûte pas cher pour retrouver les sensations du grand Asteroids.
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