Maskmaker

Maskmaker

Après avoir exploré de façon originale les tribulations d’un pêcheur dans A Fisherman’s Tale, le studio Innerspace VR s’invite en réalité virtuelle sur PS4 et PC dans une quête d’identité à travers Maskmaker. C’est donc armé du PSVR que nous allons plonger dans le quotidien d’un fabricant de masques qui n’a pas que son visage à cacher.

A maskmaker’s tale

Alors que vous entamez votre aventure dans une ruelle anonyme, un papier accroche votre regard. Un apprenti est recherché pour la boutique de masques. Le temps de rejoindre l’enseigne, vous constatez à travers les rideaux fermés qu’une dispute s’y est déroulée à travers des visions fantomatiques. Une fois entré, d’autres visions (et voix) vous narrent les traditions autour des porteurs de masques de la ville. Vous comprenez assez vite que, derrière cet accessoire de carnaval, se cache un enjeu plus grand qui a dû être l’objet des disputes entre l’ancien tenancier de la boutique désormais abandonnée et son apprenti précédent. C’est alors que des voix fantomatiques que l’on attribuera très vite aux masques vous accueillent dans l’espoir que vous soyez celui qui devrait ramener sa superbe au magasin et comprendre les enjeux de la création de masques.

L’aventure est divisée en deux parties. La première vous permettra d’écumer l’atelier pour tailler, colorer et assembler les différents masques sur base de patrons que vous découvrirez dans l’autre partie de l’aventure. En effet, lorsque vous revêtirez l’une de vos créations, vous serez transporté dans une autre dimension qui variera en fonction de la couleur arborée. Vous entamerez alors l’exploration de zones variées et plutôt agréables à traverser où différents ingrédients pourront être collectés. Vous rencontrerez d’autres mannequins porteurs d’un masque qui, une fois observé via votre longue-vue, deviendra disponible à la construction, pour autant que vous soyez en possession des éléments nécessaires à sa fabrication. Ainsi, retirer votre masque vous ramènera instantanément à l’atelier et en porter un nouveau vous mettra dans la peau du mannequin précédemment observé, ce qui permet d’accéder alors à de nouveaux endroits inaccessibles auparavant. Certaines énigmes ou mécanismes vous demanderont un peu de réflexion mais l’histoire reste assez linéaire que pour vous empêcher d’incessants changements.

Il y a des visages plus beaux que les masques qui les couvrent

Les décors sont loin des canons du réalisme actuel mais permettent des balades contemplatives au bord de la mer, dans des marais ou encore à flanc de montagne. Certaines énigmes vous demanderont de jongler entre les masques ou encore d’assembler certains mécanismes. Vous croiserez aussi certaines statues qui vous demanderont de prendre la même posture qu’elles afin de les activer et ainsi pouvoir accéder à la tour principale de la zone qui vous permettra d’en apprendre encore plus sur ce qu’il se passe entre l’ancien maître et ce monde. Vous serez constamment guidé ou briefé par de nombreuses voix-off appartenant aux masques ou à l’ancien maître. L’aventure n’est pas foncièrement difficile et, comme dit plus haut, permet des va-et-vient logiques entre les phases de création et d’exploration.

On est loin de la difficulté d’un jeu comme Myst qui nous catapultait dans un endroit complexe où chaque mécanisme demandait des connaissances en physique appliquée (j’exagère mais vous voyez l’idée, j’espère). L’aventure n’est pas là pour frustrer le joueur par sa difficulté mais bien pour lui raconter une histoire. Elle est certes répétitive entre fabrication et simple exploration, mais offre son lot de décors agréables et reposants car vous ne croiserez que peu d’êtres vivants. De plus, l’aventure s’avèrera un peu plus longue que celle de la plupart des « petits » jeux VR, avec entre cinq et dix heures pour la conclure.

Tout esprit profond a besoin d’un masque

Les commandes permettent des déplacements libres, alors soutenus par un halo sombre dont vous pourrez personnaliser l’effet afin de contrer la fameuse cinétose, ou vous pourrez vous téléporter sur de courtes distances et vous tourner selon un angle lui aussi réglable. L’accent a été mis sur l’accessibilité pour qu’aucun joueur ne soit écarté. Autant dire que je fais partie de ceux qui regardent à deux fois avant de se lancer dans une course folle en VR, donc ces réglages sont plutôt bien vus (et bienvenus).

Beaucoup reprocheront à Maskmaker le peu d’énigmes, de longues phases d’exploration peu haletantes et l’absence d’une vraie possibilité de création de son masque, mais son statut de jeu à prix serré fait passer la pilule d’une durée de vie plus courte. Vous l’aurez compris, je suis bon public face à un jeu qui prend le risque de ne se baser que sur un concept d’apparence simple pour porter une narration plus longue. Si ce n’est pas l’indispensable qui doit figurer dans votre bibliothèque de jeu, il distillera malgré tout un charme mystique et reposant, bienvenu quand on recherche un peu d’originalité et d’évasion.

Note

14/20

Un jeu dirigé par un concept intéressant qui se joue comme un conte interactif entrecoupé de phases d'artisanat ou d'énigmes. L'aventure se veut accessible et offre son lot de mystères derrière le masque. Les joueurs en quête de challenge ou de questionnements métaphysiques seront laissés pour compte, mais ceux qui cherchent une expérience en réalité virtuelle rafraîchissante en auront pour leur investissement.

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