Super Mario 3D World + Bowser’s Fury

Super Mario 3D World + Bowser’s Fury

Profitant des nombreux événements autour de son anniversaire, Mario bénéficie lui aussi d’un portage Switch de l’un de ses succès sortis sur la Wii U, une des consoles Nintendo les plus boudées par les joueurs. Notre plombier moustachu profite de ce lifting pour nous apporter une belle surprise sous la forme d’un jeu avec une extension qui vient presque éclipser l’original tant la proposition d’un open world tient la route. Mais n’allons pas trop vite en besogne et analysons la situation.

It’s-a-meee, Mario

Autant le dire tout de suite, je suis de ces personnes visées par la réédition d’un succès Wii U car j’ai moi aussi boudé cette console. Une énorme lacune comblée grâce à ce test. J’ai pu donc découvrir le jeu avec un regard neuf et comprendre les mécaniques propres au monde des chats et ses tuyaux transparents. Par contre, ne comptez pas sur moi pour vous narrer les différences ô combien cruciales entre le nombre de pixels du saut de Luigi ou encore la vitesse de course de Toad. Non seulement, on s’en cogne complètement et puis on est ici pour parler de cette nouvelle version Switch.

Je parlerai brièvement de Super Mario 3D World pour ceux (et celles, bien sûr) qui, comme moi, seraient amenés à parcourir le jeu pour la première fois. Viendra ensuite le tour de Bowser’s Fury, la véritable bonne idée de cette réédition, qui ouvre l’univers de Mario vers une variante fort intéressante.

It’s-RE-meee, Mario

C’est bien connu, tout est bon dans le Mario et il n’y avait aucune raison de bouder son bonheur en voyant arriver ce Super Mario 3D World sur Switch. Si chaque épisode possède son pouvoir emblématique, celui du chat est certainement le plus exploité dans cet opus ainsi que dans son contenu additionnel. Mais commençons par le début.

Bowser a donc décidé de mettre la main sur de mignonnes fées qu’il va enfermer dans des bouteilles et disséminer à travers les douze mondes du jeu. Mario utilisera donc la traditionnelle carte parsemée de niveaux à traverser où se nichent trois étoiles vertes et un tampon (une image à collectionner et/ou utiliser dans un mode photo anecdotique mais qui a le mérite d’exister). Le nombre d’étoiles vertes vous débloque l’accès à certains bonus au détour du chemin ou simplement à la suite de l’aventure. Le jeu est jouable jusqu’à quatre joueurs en local ou en ligne. Le joueur peut choisir d’incarner Mario, Luigi qui possède un plus grand saut, Peach qui peut ralentir sa chute en planant ou Toad qui court plus vite. En solo, le joueur peut aussi facilement changer de personnage entre deux niveaux.

Cet épisode est sûrement le plus complet au niveau des pouvoirs disponibles même si la véritable star est féline et déguise chaque détail, de la Bille balle chat au redoutable Meowser. On y retrouve des jackpots, des maisons ou des niveaux de Toads, des combats de boss, des tuyaux transparents et j’en passe. Le tout est très beau et les affolés du framerate devraient être ravis de savoir que ce Super Mario 3D World est impeccable du point de vue des standards techniques actuels. Chaque niveau propose son lot de challenges et/ou énigmes et le seul défaut de l’aventure serait peut-être sa facilité, mais il semble que c’était déjà le cas avec l’opus Wii U (oui, j’avoue, je suis allé me renseigner…).

Comme je l’ai dit, il y a peu à dire, si ce n’est qu’il s’agit d’un portage en place qui n’a pas dû trop s’adapter au nouveau support puisqu’à part une ou deux features différentes entre la mablette Wii U et l’écran tactile de la Switch, le substrat était déjà bien riche. Le véritable changement se situe donc dans l’inattendu Bowser’s Fury qui vient, sous ses airs d’extension trop courte, bousculer les codes si chers à Mario. Je vous le dis d’avance, je salue Nintendo d’avoir osé insuffler un vent d’open world (mécanique surexploitée et pas souvent dans le bon sens du terme) qui apporte une nouvelle approche des aventures de notre moustachu préféré.

Nom di dju, ce kaijù

Ainsi donc, Bowser est attaqué par une substance sombre qui le plonge dans un état monstrueux, proche de Godzilla (à défaut d’Iowa). La narration nous tire donc dans un univers en véritable 3D là où l’épisode précédent se cantonnait à des angles de vues et des profondeurs. Très rapidement, un énorme et effrayant Bowser surgit au loin dans une magnifique introduction qui jettera les bases des futurs affrontements avec en toile de fond, la chasse aux astres félins (au nombre de 100) et la défaite du fléau qui s’abat sur votre ennemi de toujours.

Vous êtes lâché sur une carte répartie en plusieurs zones (merci le voyage rapide une fois découvertes) en compagnie de Bowser Jr qui a besoin de vous pour calmer son papounet. Il vous suivra à la trace et le jeu vous permettra même de définir son niveau d’aide. Son coup de pinceau permettra de se défaire des ennemis classiques et il pourra aussi donner vie à certains tags disséminés dans le monde. Clown car oblige, il pourra s’envoler vers des pièces ou un astre inaccessible. Un deuxième joueur pourra l’incarner mais sous ses airs de mécanique avantageuse, il devra se cantonner à ce faire-valoir. Vous pourrez librement circuler à pied ou à dos de dinosaure amateur de surf ventral entre différentes zones, qui sont comme plusieurs petits niveaux enchevêtrés les uns dans les autres. Vous pourrez stocker jusqu’à cinq exemplaires d’un des pouvoirs disponibles, parmi lesquels le champignon, la fleur de feu, la cloche de chat, le boomerang, la feuille tanuki et la cloche de chance qui vous transforme en chat qui fait pleuvoir les pièces. Il vous sera possible de passer ainsi d’un pouvoir à l’autre tel un Link qui adapte son inventaire à la situation. Bien vu ! On peut retrouver aussi toute une série de casques empruntés à son grand frère comme les hélices ou le canon. Il y a toujours quelque chose à faire même en dehors des zones peuplées d’ennemis avec le seul but de collecter un maximum d’astres félins afin d’accéder à une giga-cloche qui vous permettra d’équilibrer les forces en vous transformant en énorme Mario-chat et d’entamer un affrontement de géants. Il vous faudra cependant attendre non seulement d’avoir assez de puissances félines pour débloquer le duel suivant (comprenez le bon nombre d’astres trouvés) mais aussi que Bowser se mette en colère, ce qui provoque un changement radical d’ambiance. Mais une explication sur le fonctionnement de la colère de Bowser s’impose.

Courir me paraît une bonne idée

En plein milieu de la carte trône une gigantesque flaque noire d’où Bowser surgira lentement sans script précis mais à fréquence variable. Après une pluie d’un très bel effet sur les personnages, Bowser sort de sa léthargie et tentera à distance de vous pulvériser avec son souffle dévastateur. Vous pourrez soit mettre la main sur un astre félin qui le renverra provisoirement dormir dans sa flaque ou simplement attendre qu’il se calme en profitant du décor pour ne pas vous faire vaporiser. Son souffle pourra néanmoins détruire certains blocs qui réagiront à la colère de Bowser (et il y a même sa tête dessus), donc vous aurez souvent à jouer avec sa position au loin pour bénéficier d’un couvert pendant qu’il fait le ménage. Le plus intéressant étant l’accès à la giga-cloche qui s’active lors de ces phases et qui vous transforme à votre tour en géant. Commence alors un duel où les décors précédemment visités deviennent minuscules et où Bowser s’en prendra à vous de façon de plus en plus élaborée au fur et à mesure des nouveaux affrontements.

On me souffle dans l’oreillette que le 100% de complétion vous donnera accès à un affrontement caché contre un Bowser survitaminé. Étant à peine à la moitié à l’heure où j’écris ces lignes après quelques heures de test, je peux prévoir que les joueurs les plus assidus et chevronnés devraient en avoir fait le tour assez rapidement (et que dire quand les speedrunners vont s’y attaquer) . Cependant, son statut d’extension fait passer la pilule car, après tout, c’était que du bonus !

Quand Nintendo fait du Nintendo

Alors que je voyais cet opus arriver comme une énième réédition d’un ancien titre pompe-à-fric, Nintendo a une fois de plus réussi à attirer l’attention de façon inattendue. Super Mario 3D World est en pleine résolution et fluide, ce qui est sans surprise venant d’un jeu déjà bien en place en 2013 mais la claque que vous met ce Bowser’s Fury, par contre ! S’il y a bien un univers que je ne voyais pas en open world, c’était bien celui-ci et je dois avouer que cette extension (et même ce qu’elle permet d’entrevoir pour de futurs épisodes) a réussi à en garder la substance dans un mix qui tient la route.

Note

16/20

Valeur sûre des amateurs du plombier moustachu, cette version Switch est agréable à regarder et à jouer. Dans le plus pur style Nintendo, le jeu distille ses challenges au fur et à mesure à travers toute une flopée de pouvoirs délirants dans un univers félin. Fidèle aux codes d'un Mario 3D, Bowser's Fury aurait mérité un peu plus de contenu, mais le passage à l'open world rajoute un côté Breath of the Plombier à l'ambiance charmante. Bref, une valeur sûre sublimée par une extension qui tire toute la couverture à elle par sa réalisation surprenante.

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