Hyrule Warriors – l’ère du Fléau

Hyrule Warriors – l’ère du Fléau

« Voici l’autre histoire des prodiges et d’un petit gardien qui remonta le temps, tous unis pour affronter le Grand Fléau. »

Attendez, comment ça « l’autre histoire » ? Il n’avait pas été annoncé que le jeu devait justement être l’histoire qui raconte les événements de l’ère du fléau ? Eh bien, oui et non. Hyrule Warriors est une version alternative dans laquelle les Prodiges sont simplement mieux préparés à affronter Ganon et empêcher la catastrophe que nous connaissons dans Breath of the Wild (BotW). Pour y parvenir, Link est accompagné d’un adorable petit gardien qui remonte le temps.

Soyons clair dès le départ, le jeu n’est pas une simple copie paresseuse de Breath of the Wild. Il est évident que ce Hyrule Warriors reprend les codes de ce qui constitue l’univers de BotW, à savoir l’intrigue, les personnages, les décors, les ennemis et même la plupart des compétences. Cependant, le gameplay est quant à lui totalement remanié puisqu’il s’agit d‘un jeu appartenant au genre musô. Il ne s’agit donc pas d’un immense monde ouvert, contemplatif, avec plein de sanctuaires à explorer ou d’énigmes à résoudre. Non non, c’est de la baston.

C’est du musô ! Mais du bon !

Dès le début de la partie, nous entrons dans la peau de Link qui a pour mission de nettoyer les plaines d’Hyrule. Celles-ci sont évidemment infestées par les monstres de Ganon, mais il n’est pas du tout compliqué d’arriver au bout de ces hordes puisque Link déglingue littéralement tout sur son passage. Une petite pirouette à l’épée et voilà une vingtaine de monstres qui s’envolent vers d’autres cieux.

Il faut le dire, la difficulté n’est clairement pas le but du jeu. Tout est vraiment très rythmé entre des combats éclairs, de la musique épique et puis, la fluidité de mouvement de Link qui lui permet de traverser les plaines en un rien de temps. Pour batailler, c’est assez simple : la touche attaque, la touche attaque spéciale et le combo attaque-encore-plus-spéciale. Bien évidemment, il y a aussi le bouclier et l’esquive en cas d’imprévu, mais sans jauge d’endurance, il suffit de foncer dans le tas et de tout détruire. Cerise sur le gâteau, Link est équipé de sa fidèle tablette Sheikah pour accéder aux compétences qui lui sont propres. À cela s’ajoute la possibilité de détenir les quatre baguettes des sorciers élémentaires afin de lancer une attaque magique dans la limite d’une jauge de magie.

Bref, l’ambiance dans l’Ère du Fléau, c’est un peu Veni, Vidi, Vici. Merci, de rien, au revoir messieurs-dames.

Bien entendu, il ne s’agit pas de ne faire que ça (enfin si, un peu quand même). Il y a aussi des éléments de stratégie consistant par moments à changer de personnage ou bien à les envoyer accomplir une mission particulière pendant que vous êtes occupé à terrasser des hordes à l’autre bout de la carte.

De nombreux personnages jouables !

Cette fois-ci, nous pouvons jouer jusqu’à 18 personnages, dont Link (sans blague), Zelda, Mipha, Revali, Daruk, Urbosa, Impa, Noïa, Sidon, Yunobo, Teba, Riju, Kohga, le roi, les grandes fées et les créatures divines.

Chaque personnage est doté d’une série de compétences qui lui sont propres. Par exemple, Link est un personnage de force brute, Impa se bat à distance à l’aide de talismans et Zelda se sert des techniques de la tablette Sheikah. C’est assez agréable de constater que chaque personnage a été travaillé afin d’offrir un style de combat très personnalisé. Cet aspect-là permet de varier le plaisir au sein d’un concept aussi répétitif que le musô.

Ces personnages, nous pouvons les améliorer de plusieurs façons :

  1. En fusionnant les armes collectées afin de les rendre de plus en plus puissantes (il n’y a pas de durabilité sur les armes).
  2. Le gain de niveau se fait de deux manières : soit en jouant, soit en achetant les niveaux contre des rubis auprès d’un entraineur. Ceci se justifie par la nécessité de mettre à niveau un grand nombre de personnages.
  3. En débloquant des récompenses sur la carte contre des ressources. Ces récompenses peuvent être une nouvelle compétence d’attaque ou encore l’ajout d’un contenant de vie.

Attention que si nous pouvons choisir la tenue de Link, cela n’a aucune incidence sur la performance du personnage. Ces tenues sont purement esthétiques.

Enfin, il est possible de jouer à deux joueurs par écran partagé, mais c’est assez déconseillé, car il est difficile de repérer le personnage au milieu des cadavres qui volent dans tous les sens. Bref, l’expérience de jeu n’est pas très bonne quand on n’a que la moitié de l’écran à disposition.

Une carte à compléter

La carte est très familière, car elle est identique à celle de Breath of the Wild bien que le système fonctionne différemment. Il n’est plus question d’un monde ouvert à visiter durant des heures avec notre imagination pour seule limite. À la place, il sera nécessaire d’augmenter le niveau de contribution dans chaque région en venant en aide aux habitants. Grâce à cela, nous pouvons rassembler et améliorer suffisamment d’alliés pour gagner la guerre contre Ganon.

Le système de contribution est assez simple. La plupart du temps, il suffira de livrer des ressources pour débloquer une vie, un repas à effet spécial ou encore une nouvelle technique d’attaque. En dehors de cela, il suffit de suivre la campagne de l’histoire ou encore d’effectuer les missions secondaires.

Chaque avancée dans l’histoire principale débloque davantage de points d’intérêt sur la carte jusqu’à la rendre indigeste. En effet, au départ nous n’avons qu’une dizaine de points à compléter, mais cela se transforme rapidement en des centaines de points d’intérêt répartis sur une immense carte. Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver.

Il est peut-être nécessaire de préciser qu’il n’est pas obligatoire de débloquer l’intégralité de ces points pour parvenir au bout de l’histoire. En effet, une moitié suffit pour parvenir à terrasser Ganon et il sera évidemment toujours possible de revenir compléter la carte une fois le scénario achevé. Je tiens à saluer le fait que la motivation scénaristique change après la victoire. Il ne s’agit donc plus de s’améliorer pour sceller le fléau, mais de réparer quelque chose. Je n’en dis pas plus pour éviter de vous gâcher ce moment.

Un gameplay qui se complexifie avec le temps

En dehors des points d’intérêt, nous avons aussi toute une série de missions secondaires à réaliser. Celles-ci sont relativement courtes (environ 5 à 10 minutes) et consistent en des missions d’escorte, des missions chronométrées ou encore avec un certain nombre de monstres à tuer.

En principe, ces épreuves deviennent de plus en plus difficiles au fur et à mesure que nous augmentons de niveau. C’est ainsi qu’à partir d’un moment, nous devons affronter jusqu’à trois Lynels ou des Hinox ou même les deux en même temps (parfois avec un timer). Ces bestioles sont particulièrement difficiles à vaincre en comparaison avec les monstres plus basiques.

Ces missions ne sont pas insurmontables à condition d’avoir fait le nécessaire pour améliorer les personnages. Cela dit, sur la fin, les missions deviennent réellement plus tendues !

Une durée de vie honorable

Une chose est sûre : ce n’est pas du travail bâclé. Le jeu est très complet avec une longue épopée accompagnée d’un grand nombre de cinématiques. Il y a du contenu en abondance bien que cela devienne très répétitif au bout d’un moment. Pour donner une idée, la durée de vie du jeu complété à 100% est d’environ 50h. C’est plus que suffisant pour un jeu de ce genre.

Grâce à la narration autour de tous ces personnages, nous ne voyons pas le temps défiler et nous enchaînons les missions avec un plaisir chronophage.

Scénario warriors : l’ère du débat

L’histoire de l’ère du fléau est vraiment très intéressante dans le sens où elle nous permet de mieux cerner la personnalité des Prodiges et surtout de Zelda. Il faut dire que la princesse souffre d’un profond manque de confiance en ses propres capacités. En effet, son pouvoir sacré ne semble pas vouloir pointer le bout de son nez dans un moment aussi critique que la renaissance de Ganon. Dès lors, Zelda se sent inutile et se morfond dans un autodénigrement continuellement alimenté par un père sévère (père sévère…persévère…tu l’as, Zelda ?).

De plus, nous avons affaire à un nouveau méchant, le dénommé Astor. Il s’agit d’un prophète du chaos qui cherche à provoquer la résurrection du fléau de Ganon. Ce prophète est également épaulé par le Grand Kohga (et ses bananes). Il s’agit donc des deux principaux antagonistes de l’histoire. Je dois dire que le gang des Yigas est hilarant de bêtise et qu’Astor a vraiment le charisme d’un bon méchant.

Tandis que la petite équipe s’efforce de trouver une solution contre le fléau, les Prodiges du futur viennent aider les Prodiges du passé (vous me suivez ?). Ensemble, ils parviendront à changer le cours des événements et déboucher sur un happy end. C’est ainsi que nous assistons notamment à des retrouvailles particulièrement touchantes entre les membres d’une même famille…

Pour le coup, il faut dire que l’histoire de ce Hyrule Warriors divise les fans.

D’un côté, ce jeu a déçu moult joueurs dans le sens où il avait été compris comme étant un véritable prequel à Breath of the Wild. Cette déception est d’abord née d’une présentation ambigüe du jeu, puis accentuée par l’envie de garder un univers parfaitement logique et cohérent. Dans ce cas, cette histoire de voyage dans le temps peut laisser vraiment très perplexe puisque la victoire annule la glorieuse et épique aventure de BotW.

D’un autre côté, il ne s’agit pas du premier « Hyrule Warriors » et ce genre de jeux n’a jamais prétendu être canon dans l’univers. Dans ce cas, il fallait effectivement s’attendre à une réalité parallèle avec une prise de liberté scénaristique. Pour reprendre les propos de mon collègue Mass : « c’est juste un prétexte pour découper des ennemis par paquets de mille ».

Ça veut dire que le jeu compte pour du beurre. C’est un os à ronger. Hyrule Warriors : l’ère du fléau ne comptera pas dans l’histoire de BotW. Il faut l’accepter comme étant un bon divertissement en attendant BotW2. La bonne nouvelle est que le jeu fait très bien son job et qu’il n’y a pas de raison de ne pas l’apprécier selon le genre auquel il appartient, c’est-à-dire de la pure baston.

Note

15/20

Hyrule Warriors - l'ère du Fléau est un très bon musô qui présente une réalité alternative des évènements de l’ère du fléau. Le jeu est très divertissant et permet aux fans de patienter en attendant la suite de Breath of the Wild.

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