Et si on laissait sa chance à la série The Last of Us ?

Et si on laissait sa chance à la série The Last of Us ?

La chaîne de télévision américaine HBO vient d’annoncer l’adaptation de The Last of Us en série télé. Une bonne nouvelle pour les nombreux fans d’Ellie et Joel qui se réjouissent de retrouver leurs héros dans un autre format. Néanmoins, cette annonce n’est pas du goût de tout le monde.

Il ne faut pas lire trente-six pages de forum ou deux cents commentaires pour les trouver, ces avis a priori négatifs sur le bien-fondé de l’adaptation à venir. Les jeux de Naughty Dog ne seraient pas assez matures sur le plan de la narration, les ficelles de l’histoire seraient trop pompées sur des œuvres antérieures, le scénario n’aurait pas assez d’épaisseur pour une série télé, etc. La personne même de Neil Druckmann, directeur créatif sur The Last of Us, hérisse les plus pessimistes ; il n’aurait pas le niveau pour faire autre chose que du jeu vidéo…

Pourquoi sommes-nous si durs avec les créateurs de notre loisir préféré ? Et surtout, comment ignorons-nous les spécificités de la narration dans un jeu vidéo ? Un jeu vidéo n’est pas une série télé ni un film et c’est tant mieux. Souvent, il est vrai que les ambitions narratives doivent se plier aux impératifs ludiques, rien de plus naturel en somme. Est-ce toutefois une raison pour contester le talent des scénaristes qui, précisément, doivent composer avec des contrariétés que ne connaissent pas leurs collègues du cinéma ou de la télé ?

Évidemment, chacun a le droit d’avoir son avis sur le scénario global de The Last of Us. En revanche, il est difficile de nier l’existence de scènes poignantes et la richesse de la relation entre les deux principaux protagonistes. Tiens tiens, HBO est justement la championne des relations entre les personnages de ses séries ; repensons seulement à Six Feet Under ou aux Soprano. Et puis, la chaîne américaine ne laissera pas Neil Druckmann se débrouiller seul, puisqu’elle lui adjoindra des pointures maison qui ont œuvré notamment sur Game of Thrones et Chernobyl. Difficile de faire mieux comme gage de qualité.

Crier au génie dès à présent serait aussi ridicule que de décrier le projet d’emblée. Mais permettez-nous de nous tenir à l’écart du camp du dédain envers les créateurs qui nous font vivre des moments de jeu si intenses. Si nous, les joueurs, n’osons pas valoriser notre passion, qui le fera ?

Réactions

  • Mr Mandale le 30/11/2020

    Je pense que le problème vient surtout de l’accueil qu’a pu réserver une certaine partie de la communauté des joueurs à The Last of Us 2 car l’annonce de la série était globalement mieux perçue avant la sortie du jeu, et que ça soulève une toute autre question : où se trouve la limite entre la vision d’un auteur et les attentes du public ? Cette limite justifie-t-elle d’aller jusqu’à salir le moindre produit estampillé TLOU ? Pourquoi oublie-t-on toujours la majorité silencieuse pour ne retenir que les mécontents ? Pour ma part je regarderai cette série avec plaisir et prendrai le temps de faire TLOU2 quand toute cette histoire puérile sera passée et que je serai parvenu à oublier les nombreux spoilers que des petits malins se sont amusés à diffuser en masse pour je cite « prévenir le public qu’il doit rester loin de cette immondice »…

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  • spacecowboy le 30/11/2020

    Vu le succès énorme de TLOU2, c’est finalement normal de trouver des gens mécontents. Pourquoi pas d’ailleurs, on attend tous quelque chose de différent dans une suite. Mais je suis d’accord avec toi sur le respect de la vision de l’auteur ; c’est comme si, au-delà d’une certain succès commercial, une partie du public semblait s’approprier un jeu au point de se considérer comme la gardienne du temple pour une suite ou une adaptation en série en l’occurrence.
    Pour ma part, j’ai l’habitude de prendre un jeu pour ce qu’il est, sans me demander ce que j’aurais voulu qu’il soit a priori. Ça me paraît la meilleure manière de me plonger dans la vision des créateurs. Quitte à ne pas aimer ce qui est finalement proposé, la question n’est pas là.

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