Final Fantasy Crystal Chronicles Remastered

Final Fantasy Crystal Chronicles Remastered

Autant annoncer la couleur directement, bien que je sois fan de Final Fantasy, il m’arrive d’être déçu par certaines itérations de la franchise. Si on ne peut pas tout apprécier, cela me fait malgré tout bizarre de coucher sur le papier des mots peu flatteurs autour d’un FF, surtout quand paradoxalement je gardais plutôt de bons souvenirs du titre en question quand il est sorti à l’époque.

Une équipe d’aventuriers prêts à en découdre !

Petit rappel, et loin de moi l’envie d’encore vous bassiner avec mon amour véritable pour Final Fantasy VII, mais cet opus majeur a marqué un important tournant dans l’histoire de la saga de Squaresoft. Car avant FFVII, la célèbre série de J-RPG était l’apanage des consoles Nintendo, jusqu’à l’apparition de la Playstation de Sony sur le marché et du choix de Nintendo de conserver un support cartouche pour sa prochaine console, la Nintendo 64. Si des premiers tests ont bien été effectués, résultant en un prototype de Final Fantasy 64 aux airs de FFVI polygonal, le septième opus verra pourtant le jour sur la console à disques de Sony, avec les résultats que l’on connait tous. Final Fantasy avait fini par déserter les consoles Nintendo, qui avaient pourtant jusqu’ici accueilli chaque épisode et spinoff de la saga.

La démo technique du prototype de Final Fantasy 64.

La sortie en 2003 de Final Fantasy : Crystal Chronicles sur Gamecube était donc un évènement en soi : après de longues et prolifiques années sur consoles Sony, FF revenait « à la maison » avec un spinoff construit entièrement autour de la compatibilité de la Gamecube avec le Gameboy Advance visant à proposer une expérience axée sur la coopération jusqu’à quatre joueurs. Crystal Chronicles marquait également les premiers pas de Final Fantasy vers l’Action RPG en faisant fi des combats au tour par tour, et le jeu avait été assez bien accueilli à l’époque, non sans pointer du doigt les conditions requises pour organiser une partie en équipe de quatre aventuriers. Si le jeu était bien jouable avec une manette Gamecube en solo, le jeu à plusieurs nécessitait obligatoirement un Gameboy Advance et le câble permettant de le relier à la Gamecube par joueur.

Le jeu était d’ailleurs vendu en bundle avec le fameux câble !

Ce concept novateur mettait en avant l’action désormais en temps réel du titre, avec l’écran de la télé en tant qu’écran principal suivant le groupe d’aventuriers tandis que les écrans de chaque GBA affichaient les statistiques de chaque joueur, tout en lui permettant d’accéder instantanément à son inventaire sans interruption de l’action. Malheureusement, il fallait donc parvenir à réunir quatre joueurs, quatre GBA et quatre câbles pour pouvoir profiter pleinement de ce Crystal Chronicles. Rares sont donc les joueurs à avoir pu jouer au jeu tel qu’il avait été pensé par les équipes de Square Enix, aussi l’annonce d’un portage sur Playstation 4 et Nintendo Switch mettant à profit les fonctionnalités online des consoles avait tout de la grande idée.

Aperçu de l’écran du GBA pendant une partie.

Car ne nous voilons pas la face, parcourir Crystal Chronicles en solitaire pouvait souvent se montrer laborieux, la saga n’en était qu’à ses balbutiements dans les combats en temps réel et le champ des possibles restait assez rudimentaire : se déplacer ou réaliser une action – nous immobilisant systématiquement le temps de son exécution. Frapper, se protéger, lancer un sort et utiliser un objet, tout se fait avec un unique bouton dédié, au joueur d’utiliser les gâchettes de sa manette / son GBA pour faire défiler les différentes actions possibles. Comme le jeu devait être entièrement jouable avec un Gameboy Advance en guise de manette, le gameplay de Crystal Chronicles est assez basique. Jouer en équipe visait à enrichir ces bases en poussant les joueurs à coopérer pour progresser, à un tel point que jouer seul au jeu ne représente pour ainsi dire aucun intérêt.

Combat de boss en équipe !

Malheureusement pour ce portage, son plus grand attrait d’antan est désormais révolu : si Square Enix a toujours été un éditeur tiers en soi, cela n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui et la série Final Fantasy est particulièrement bien représentée sur la totalité des supports disponibles. Le jeu qui représentait le retour inespéré de la franchise sur console Nintendo à l’époque en est presque devenu un « non-évènement » aujourd’hui, rejoignant lui aussi les rangs des anciens épisodes de Final Fantasy portés sur les consoles actuelles. De même, après s’être cherchée pendant plusieurs années, la série est désormais bien ancrée dans le genre du Action RPG, comme peuvent en témoigner des titres tels que Final Fantasy XV et le remake de Final Fantasy VII. Dur dur de revenir aux premiers balbutiements de Crystal Chronicles qui restent, je le rappelle, pensés pour fonctionner en jouant avec un Gameboy Advance : en ayant été imaginé autour de cette compatibilité GC/GBA, ce spinoff de Final Fantasy est tout simplement figé dans son époque.

La carte du monde où les joueurs choisissent leur prochaine destination.

On aurait pu légitimement penser qu’y jouer en ligne nous permettrait d’enfin nous adonner dans de bonnes conditions au mode multijoueur en coopération de Crystal Chronicles ; il n’en est pourtant rien car le matchmaking du titre opère des choix assez archaïques qui viennent plomber la promesse initiale du portage. Il est en effet impossible de lancer une partie avec des inconnus, le mode online de Crystal Chronicles nous impose de jouer avec un groupe de joueurs figurant dans notre liste de contacts. Square Enix a pourtant eu la bonne idée de proposer gratuitement une démo téléchargeable du jeu qui permet de jouer avec des amis ayant eux aussi installé la démo – voire des amis possédant le jeu. Malgré certaines limitations de contenu aisément compréhensibles, cette démo suggérée à des amis peut adoucir la frustration initiale de ne pas pouvoir lancer à tout instant une session en ligne avec des aventuriers de tous horizons, mais elle ne l’efface jamais vraiment.

En mode solo, un Mog vous aidera à progresser.

Techniquement parlant, le portage est assez propre et rend honneur à la direction artistique signée Toshiyuki Itahana. Si ce nom ne vous dit rien, il s’avère que l’homme a déjà travaillé par le passé avec le directeur du projet Crystal Chronicles, Kazuhiko Aoki, sur Final Fantasy IX – ce qui explique beaucoup de choses sur les similitudes visuelles entre les deux jeux. La bande originale signée Hidenori Iwasaki revisite avec brio le travail de la compositrice Kumi Tanioka – qui pour l’anecdote a également travaillé quant à elle sur Final Fantasy XI, achevant de donner à Final Fantasy Crystal Chronicles ce charme typique des épisodes lorgnant vers la fantasy médiévale.

Note

12/20

Final Fantasy Crystal Chronicles est un pur produit de son époque et compte tenu des choix opérés sur son mode en ligne (restant le principal attrait de ce portage), peut être aurait-il dû le rester. À ne recommander qu'aux vieux briscards ayant pu s'accommoder des contraintes liées à la version Gamecube, qui souhaitent revivre cette aventure un peu plus facilement.

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