Red Dead Redemption 2 – Retour de critique

Red Dead Redemption 2 – Retour de critique

Nous sommes le 26 octobre 2018. Le monde du jeu vidéo tremble, après un teasing extrêmement efficace et mystérieux, le monstre est lâché. Red Dead Redemption 2 est enfin sorti. 8 années d’attente, les fans de Red Dead Redemption premier du nom peuvent se ruer dans les magasins afin d’acheter leur précieux exemplaire précommandé. Sorti uniquement sur Xbox One et PS4 (pour l’instant ?), ce ne sont pas moins de 17 millions de copies du jeu vendues dans le monde lors de la première semaine. Chiffre absolument immense et rarement vu dans le monde du jeu vidéo, ce jeu mérite-t-il vraiment toute l’énorme attention que l’on a pu lui accorder ?

Pour ainsi dire, même mon beau-frère qui ne s’intéresse pas aux jeux vidéo et qui vit dans une petite bourgade m’a dit « Eh, t’as acheté Red Dead Redemption 2 ? Il y a 2-3 personnes dans ma boîte qui ont posé leur jour de congé pour pouvoir en profiter, c’est fou ! ». Il est fou en effet de constater que même les gens qui ne s’intéressent pas au monde qui est le nôtre ont eu vent du mastodonte. Il est rare qu’un titre fasse couler autant d’encre à sa sortie : rares sont les jeux qui eurent droit à des tests aussi longs. Que ce soit sur Jeuxvideo.com, Gamekult, Jeuxvideo.fr ou encore Jeuxactu avec son fameux 21/20. Mais est-ce bien raisonnable ?

Plus de 5 mois plus tard, le titre mérite-t-il vraiment toute cette attention reçue ? Ce test a deux principales vocations. Premièrement, tester le jeu de fond en comble, en terminant l’histoire et en explorant à 100% les possibilités du titre. Deuxièmement, tirer une conclusion sur le premier point et voir si le jeu n’a pas au final été surnoté. Que vous soyez un fan incontestable de Rockstar avec votre achat day-one du titre ou que vous soyez un hésitant qui souhaite le prendre en occasion à 30€, asseyez-vous auprès du feu, prenez donc votre bière ou votre whisky et venez admirer l’une des 7 merveilles du monde du jeu vidéo.

Un besoin de perfection omniprésent

Vous teniez à votre mâchoire? Alors quittez immédiatement ce test. Elle se décrochera beaucoup de fois lorsque vous jouerez à ce titre. Le réalisme et ce besoin primordial d’immersion vous transperceront immédiatement. Après une introduction certes un peu longuette pour les désireux d’action et de liberté, vous serez lancé dans cette aventure bluffante. Les premiers détails (et j’insiste bien sur « les » car ils sont nombreux) vous feront comprendre que ce jeu n’est pas comme n’importe quel autre. Vous avez affaire ici à Rockstar, et ses développeurs vous veulent du bien. Accessoirement ils veulent aussi votre portefeuille mais c’est une autre histoire. La première véritable réflexion qui m’est venue en quittant mes premières sessions de jeu est que ce jeu devrait être plus cher que les autres, ou que les autres devraient baisser de prix. Cela paraît inconcevable mais nous y sommes, le jeu vidéo affirme ici une fois de plus haut et fort son statut d’œuvre qui rassemble tous les arts. Un monde brillant et cohérent, des musiques toujours différentes à chaque mission et parfaitement adaptée à la situation (et j’insiste sur ce point), une écriture qui s’inspire des grands classiques du cinéma, un scénario long et prenant bénéficiant d’une excellentissime mise en scène, etc. Il n’y a pas d’hésitation, Red Dead Redemption 2 a pris toutes les qualités de son grand frère pour se hisser au sommet. Il y a 5 mois, nous étions en 2018, Rockstar venait de hisser avec sa poigne d’or la barre que The Witcher 3: Wild Hunt a relevé le 17 mai 2015 en matière d’open world cohérent et travaillé. Rarement un jeu vidéo a pu paraître si crédible. Bourré de détails en tous genres, il va laisser des séquelles dans l’industrie et faire passer un bon nombre d’open world pour des jeux « bons » sans plus.

Tout invite à l’émerveillement, le moteur graphique est sublime. Cet open world est non seulement magnifique et peaufiné mais aussi très généreux. Éternellement en quête de réalisme, le jeu ne faiblit jamais sur ce point. Grenouilles croassant au bord de lacs, oiseaux chantant à la lisière de la forêt, chant du coq au petit matin, brindilles volantes, ruissellement du cours d’eau proche, bruits de chantiers environnants, crocodiles vous observant depuis l’eau et j’en passe. Nous sommes bel et bien dans Red Dead Redemption 2. Bien que le filtrage des textures au sol soit assez faible même sur Xbox One X (seul les yeux avertis et connaisseurs le verront, heureusement), le jeu est d’une beauté incroyable. Partout où vous irez, vous ressentirez le savoir-faire de Rockstar. Les petites activités à faire fourmillent, le monde est riche et il vous invite constamment à sa découverte. Entre toutes les activités de chasse, les défis à accomplir, les cabanes à trouver, les trésors à découvrir, les attaques de fort ou encore la traque d’une tête mise à prix, le contenu ne se moque jamais de vous. Sound design absolument excellent, musiques légères et parfaitement mises en place (et je pèse mes mots), le jeu a véritablement sa place dans le panthéon des open world les plus cohérents et travaillés de ces dix dernières années. Il pourrait même être sur le trône et régner pendant quelque temps selon vos goûts. Il n’y a pas un moment qui n’invite à la contemplation dans cet univers grouillant de détails. Le génie de Rockstar est d’avoir pu prendre un univers déjà bien connu, celui du far-west, et de le faire resplendir. Toutes les balades à cheval nous invitent à l’admiration d’un univers si banal mais pourtant si unique. Le tout est cohérent, varié, crédible et on aime s’y plonger.

Il suffit simplement de se promener dans le camp de la bande de Dutch pour se rendre compte du travail absolument sublime que Rockstar a pu effectuer. Tous les PNJ (personnages non jouables) sont d’un réalisme bluffant, disposant de leur train de vie habituel. Les personnages de la bande ont tous un caractère propre et une écriture soignée (point sur lequel nous reviendrons plus tard). Il est même parfois difficile de croire que l’on est dans un jeu vidéo tant le réalisme est puissant, « heureusement » que les rares bugs sont là pour nous tirer de notre rêve éveillé. Le jeu ne cesse de vous émerveiller. Au début de votre aventure, vous serez bluffé par les détails, puis au fur et à mesure, vous en apercevrez tellement que vous vous y habituerez. Il sera dès lors difficile de passer sur une autre aventure solo aussi immersive. Faire une liste de tous les détails du jeu prendrait une éternité. La découverte du monde se fait au fur et à mesure de l’aventure, le monde et le récit ne font qu’un. Les différents endroits du jeu que vous avez explorés vous laisseront des souvenirs. Qu’il est bon de traîner dans une ville, parler à tous les villageois, voir leur réaction et engager des conversations hasardeuses. Le tout est servi par un réalisme cru, reflet de l’époque violente que fut l’Amérique à cette période, avec quelques accès d’humour.

 

Lentement, mais sûrement

Avant toute chose, il faut savoir que par rapport à beaucoup d’autres open world, le jeu est assez lent. Que ce soit dans sa manière de jouer ou dans son monde en général, une lourdeur générale se dégage. Le jeu a été fort décrié pour cet aspect avant tout. Cette approche de gameplay permet d’apprécier le titre à sa juste valeur. Si le tout avait été cadencé à une plus grande vitesse, la beauté de cet open-world n’aurait pas eu ce charme. Le travail de chaque animation a été rendu impeccable, les chevauchées à cheval peuvent paraître un peu longues au début mais elles serviront sérieusement au scénario en fin de jeu. Très rares sont les jeux qui nous apprennent à prendre notre temps. Cette façon de jouer peut être critiquée, mais elle est maitrisée et l’on en vient à se demander si au final cette lenteur n’était pas la meilleure décision à prendre. Sans un gameplay comme celui-là, il aurait été difficile d’apprécier ce titre à sa juste valeur. Un peu de lenteur dans le monde du fast-food AAA, quel pied.

Vous aurez envie de pêcher tous les poissons du jeu

Le titre n’est pas difficile, en 50-60h de jeu (le temps de finir juste l’aventure principale), vous aurez entre 40 et 50 morts au compteur. Cela aurait pu être un reproche mais le jeu ne vise absolument pas la difficulté exacerbée à tout prix. Le titre vous veut du bien et vous faire passer de bons moments, sans vous prendre la tête avec une difficulté qui aurait pu être de trop. Les Gunfights sont intenses, plus encore lorsque vous affrontez des ennemis de la bande. Un détail impressionnant et déjà présent dans Red Dead Redemption 1 concerne la localisation des balles, encore améliorée ici. Lorsque vous tirerez sur un ennemi, ce dernier va réagir en fonction de la zone où il recevra le tir. Le très bon sound-design des armes accentue la sensation de tir qui émane de vos échanges de balles. Jouissives, les gunfights endiablées vous donneront une furieuse envie de trouver les meilleures armes à équiper. Elles sont en bon nombre et la personnalisation de celles-ci est suffisante.

Le jeu vous semblera peut-être un peu ennuyeux au commencement, il se veut lent et progressif. Les récompenses sont assez avares mais logiques. Au début de votre aventure, vous jouerez par plaisir de la découverte, l’envie de voir ce que ce monde si beau a à vous offrir. Ce n’est pas le scénario qui vous accrochera mais ce monde si bien constitué, puis la tendance s’inversera, ce monde si beau est propice à cette histoire prenante. Au fur et à mesure de votre progression, vous aurez envie de voir la suite des péripéties de la bande et vous comprendrez le côté bien plus profond du jeu. Vous aurez fini l’histoire principale que vous regretterez d’avoir terminée si vite. Rockstar démontre ici tout son savoir-faire avec un scénario qui monte progressivement, sans aucun véritable excès. Vous apprécierez tellement le personnage d’Arthur Morgan que vous jouerez pour le comprendre dans ses choix. L’aventure terminée, la relecture de certains événements n’en sera que plus plaisante.

Toute votre vie de gamer, vous avez aimé chasser dans un jeu et vous sentir tel un loup solitaire rôdant dans les bois pour sa survie ? Red Dead Redemption 2 vous donnera l’occasion de chasser plus de 200 espèces d’animaux différentes. Alligators, ours noirs, grizzlis, panthères, lions, renards, biches, buffles, loups et j’en passe, vous avez de quoi faire. La chasse a elle aussi été très soignée, à un stade encore jamais vu dans un jeu vidéo. « Oh chouette, ça va me donner envie de confectionner tout un tas de vêtements pour mon personnage et d’améliorations d’inventaire ! Allons-y ! »

Vous vous décidez d’aller chasser une biche afin de vendre sa peau, avoir des venaisons pour vous nourrir, obtenir de la graisse animale pour vos huiles, etc. Vous traquez la bête et arrivez à lui loger une flèche dans le thorax, elle s’effondre. « Victoire! », pourriez-vous penser. Non. Rockstar a pensé à tout. La bête se relève, ensanglantée, se met à courir en hurlant et finit par s’effondrer. Vous la verrez en état de choc au sol, titubant, il ne vous reste plus qu’à l’achever. Bravo, vous êtes traumatisé. Ce fut l’histoire d’une brève chasse d’une minute trente.

Ah bon ?

Un scénario servi avec de grands personnages

D’emblée, nous savons ce qui est supposé se passer durant cet opus puisqu’il se déroule avant le premier. Et c’est ce qui est le plus intéressant, qu’a-t-il bien pu se passer avant Red Dead Redemption 1 ? Plongé dans l’Amérique à la fin du XIXe siècle, le personnage que l’on incarne est Arthur Morgan, membre de la bande de Dutch et prêt à tout pour elle. L’importance du récit est servie par le lien qui attache Arthur à Dutch Van Der Linde et à la bande. Ils sont une famille, ils tiennent ensemble coûte que coûte et Dutch est un leader extrêmement charismatique en plus d’être un personnage parfaitement écrit. L’équipe de Rockstar est passée maître en matière d’écriture et cela se ressent. Les personnages sont écrits avec finesse, tous intéressants à leur manière.

Si tous les personnages ont une très bonne écriture, deux ressortent particulièrement : Arthur et Dutch – Arthur est certainement le personnage le mieux travaillé de tous les jeux Rockstar. Découvrir toute la complexité de ces deux-là n’a pas de prix. Les scènes de Red Dead Redemption 1 gagnent une profondeur infinie et quel plaisir de connaître la réalité des événements. Lorsqu’un scénario est bon, c’est qu’il est si complexe que même en se faisant spoiler, vous serez tout de même surpris. Et là est la magie de ce jeu. Nous avons là un jeu sans grand excès, mature, qui souhaite vous raconter une histoire dans un monde magnifique. Red Dead Redemption 2 est ce genre de jeu qui vous fera revenir sur Youtube dans un an afin de revoir les scènes mythiques.

Poursuivie par la Pinkerton (le gouvernement), la bande de Dutch devra trouver des combines pour survivre dans ce monde hostile aux bandits. La mise en scène frôle la perfection à certaines occasions et le jeu réussit toujours à nous surprendre. Même un frileux des jeux vidéo pourrait passer un moment exceptionnel, il suffit de ne pas être impatient et d’aimer les récits matures et bien ficelés. L’histoire démarre très lentement, la séquence d’introduction faisant environ 1h30 pourra en rebuter plus d’un s’ils s’attendaient à de l’action instantanée. Le scénario principal ne se déclenchera qu’après certaines péripéties. Si l’histoire n’est pas tout le temps passionnante, cela se rattrape par les quêtes secondaires loin d’être fedex. Ces dernières sont bien écrites et il est toujours agréable de tomber sur l’une d’elles, nous racontant leurs histoires variées.

Les deux personnages principaux de cet opus. Dutch au milieu, Arthur à gauche.

Les ajouts par rapport à Red Dead Redemption premier du nom sont très sympathiques. La possibilité de parler avec tous les personnages du jeu permet de s’ancrer dans le personnage. Mieux encore, les scènes aléatoires que l’on peut créer peuvent mener à des scènes très drôles. Entre provocations et discussions, les quelques situations hasardeuses accentuent la crédibilité de cet univers si bien ficelé. Souvent, il nous sera proposé de faire des choix tout au long de l’aventure, des choix légers certes, mais qui sont très bien accueillis. RDR1 ne s’est pas voulu réaliste et lent, la grande différence est surtout à ce niveau-là et comme dit précédemment, c’est un vrai plaisir.

 

Sadie Adler est un personnage très charismatique en plus d’être réussie

Une hype finalement justifiée ?

Ces prochains paragraphes seront plus subjectifs, il s’agit là d’un avis critique quant aux avis de certains sites tels que Gamekult.com, Jeuxactu.com ou encore Jeuxvideo.com.

Finalement, après avoir terminé le jeu et lu de fond en comble les notes des sites de presse, il semble que les avis sur le jeu sont finalement compréhensibles. Rockstar est un studio créateur de hype, ils savent comment procéder parfaitement afin de faire monter la sauce progressivement. La campagne marketing du jeu fut un franc succès et le jeu s’est vendu par palettes. Studio déjà connu pour avoir fait beaucoup de bons jeux dont l’excellent Red Dead Redemption 1, il est normal que le deuxième ait reçu un tel accueil, sachant que Rockstar avait l’air de pousser la barre bien plus loin. Le jeu a repoussé les limites sur beaucoup de points, jamais un open world n’aura été aussi beau et bien travaillé.

Il est difficile de mal noter Red Dead Redemption 2. Il a bien sûr des défauts, comme tous les jeux du monde. Mais le jeu pullule de tant de qualités qu’il est difficile de lui attribuer une note juste « bonne ». Comme cité précédemment, le défaut le plus remarqué parmi les joueurs et les testeurs est la lenteur. Gamekult note 8/10 et précise : « après 50 heures passées en compagnie de la bande, on n’aura jamais réussi à se défaire de cette impression de lourdeur déjà présente dès les premiers chapitres » pour finir sur « cela dit, pas sûr que marteler la touche de sprint d’un bout à l’autre de la map pour atteindre une vitesse à peu près décente soit une mécanique tout aussi pertinente aujourd’hui« . Ces propos complètent ce qui a déjà été précédemment expliqué sur la lourdeur du titre.

Jeuxvideo.com lui a attribué la note de 19/20. Le test est assez long et la rédaction a cité pas moins de 9 points négatifs, concernant notamment le multijoueur. Les trois points les plus importants sont l’IA qui est comme dans tous les jeux d’aujourd’hui, sommaire. Ensuite, le fait que les missions se finissent toujours pas des poursuites à cheval (véridique) et cet aspect de lourdeur général. Ils n’ont pas tort. L’IA n’est pas très fine, mais elle reste cependant « correcte », sans jouer de grands tours en gunfight, elle fait le minimum syndical. Quant à la lourdeur, elle était forcément à évoquer dans leur test.

Et dans le dernier cas, nous avons le site Jeuxactu.com qui lui a décerné un 21/20 et qui a fait beaucoup de bruit avec cette fameuse note. Il est vrai que le jeu est excellent, travaillé et hausse le jeu vidéo en tant que tel, mais 21/20 ? Vraiment ? Dans ce genre de cas, il faut se demander si les rédacteurs n’ont pas simplement profité de cette hype pour faire un test qui ressort parmi tant d’autres, et cela a marché. Tout le monde a eu vent de leur test, mais c’est une autre affaire. Il est dommage qu’un site journalistique ait une telle absence d’esprit critique car aucun jeu au monde ne vaut cette note, rien n’est (plus que) parfait. Il vaut mieux ne pas considérer cette note, car même s’il est impossible d’être totalement objectif, nous avons là un nivellement vers le bas de la critique journalistique. Il ne s’agit pas d’un test mais simplement d’éloges subjectives.

« Arthur, son, look, we’ve got a 21/20! »

Que faut-il en retenir ? Le jeu a ses défauts, l’IA assez moyenne mais cela ne trouble pas l’expérience de jeu, elle n’est pas non plus stupide comme dans Sekiro récemment sorti. Le titre est lent, c’est sûr et certain. Mais c’est un type de gameplay adapté au poil pour ce style de jeu, et c’est sûr que cela n’allait pas plaire à tous. Ne faudrait-il pas qu’une fois un titre de cette ampleur soit moins rapide que les autres ? Le jeu a reçu des milliers d’animations peaufinées pour augmenter ce sentiment de réalisme et sans cette lenteur, il aurait été impossible de profiter pleinement de l’open world du titre. Ces arguments ont déjà été expliqués mais c’est dire à quel point il est important de le préciser. Rockstar s’est embarqué en 2010 dans 8 années de développement, ils savaient ce qu’ils faisaient, sachant qui plus est que leurs jeux font toujours un bruit immense. Tous les tests parlent de bugs ; durant près de 50-60h, il y a eu environ 5 à 6 bugs, ce qui est aujourd’hui extrêmement correct pour un open world de cette envergure. S’il y avait beaucoup de bugs avant, il y en a aujourd’hui beaucoup moins. Le jeu a fait énormément de bruit à sa sortie et c’est désormais totalement compréhensible.

Note

19/20

Red Dead Redemption 2 est un grand cru. S'adressant aussi bien aux fans du premier titre qu'aux néophytes, il vous en donnera pour votre temps et votre argent. Rockstar nous livre un grand jeu et la presse n'a pas eu tort de le noter comme tel. Musiques parfaites, personnages extrêmement travaillés, monde cohérent et incroyablement vivant, scénario et narration inoubliables ; à n'en pas douter, ce jeu restera gravé à jamais dans votre esprit une fois terminé. Merci à vous Rockstar !

Réactions

  • Mr Mandale le 08/04/2019

    Pour ma part ce que j’ai trouvé remarquable c’est qu’ils sont parvenus à faire de ce jeu en monde ouvert une expérience où tu n’as paradoxalement pas envie d’aller te perdre pour préférer ne pas laisser trainer l’histoire.

    L’écriture du scénario et des personnages est tellement bonne que tu en viendrais presque à culpabiliser de les abandonner dans ce sentiment d’urgence pour aller tâter le goujon, et vu que de nos jours les mondes ouverts sont devenus plus des listes d’activités que des aventures scénaristiques solides ça fait plus que jamais plaisir de voir des scénaristes parvenir à prendre le dessus.

    Le saugrenu des événements qui peuvent s’imbriquer l’un dans l’autre est une énorme qualité du jeu. Je me souviens être parti chasser la biche dans les plaines, et manque de bol un cavalier passe derrière moi quand je tire. Il prend peur et se sens menacer, il commence donc à me tirer dessus et bon gré mal gré je riposte. Durant la fusillade arrive une diligence qui commence à accélérer vers la ville la plus proche. Très rapidement ma tête est mise à prix et s’engage une longue chevauchée pour fuir les chasseurs de prime au terme de laquelle j’étais recherché dans trois états avec une prime bien trop chère à payer – tout ça pour une biche, c’était super intense comme partie.

    Répondre
  • spacecowboy le 09/04/2019

    Avec Red Dead Redemption 2, on touche au problème de l’unanimité des critiques. C’est bien simple, un jeu à monde ouvert de Rockstar est inattaquable. La richesse de l’écriture est énorme, le souci du détail est hallucinant et la production est flamboyante. Impossible de négliger de telles qualités, mais, dans mon cas, je ne peux pas m’empêcher de penser que mon jeu préféré de Rockstar, c’est Max Payne 3…

    Et c’est là que ça devient intéressant, car les critiques unanimes peuvent faire croire que le jeu est fait pour tout le monde. C’est faux, j’en suis un bon exemple. Tous les mérites objectifs du jeu ne suffisent pas à compenser mon ennui. Difficile d’expliquer pourquoi, sans doute en partie parce que j’ai été élevé à l’arcade avec une certaine idée du jeu vidéo. Depuis cette époque, j’ai grandi néanmoins et je peux concevoir qu’une émotion de jeu vaut presque autant qu’une mécanique parfaite (récemment, Gris m’a bouleversé sans génie ludique). Mais il ne faut pas me détourner du jeu pur trop longtemps, sous peine de me donner envie de jouer à autre chose. Pas de bol pour une aventure aussi ample que Red Dead Redemption, qui exige une attention quasi exclusive.

    En conclusion, j’aurais été un très mauvais testeur pour Red Dead Redemption 2. Car le jeu n’est pas pour moi, ce qui paraît étrange quand on lit les louanges universelles dans la presse : Red Dead Redemption 2 est à ce point extraordinaire qu’il devrait plaire à tous les joueurs et peut-être même aux joueurs occasionnels. J’y vois néanmoins un bon signe. Un jeu n’est jamais fait pour tout le monde, mais, à l’inverse, il existe des jeux pour chaque goût personnel. Un non-joueur, ça n’existe pas, il faut juste trouver le (genre de) jeu qui lui convient. Et ce ne sera pas forcément le jeu sur lequel toute la presse s’extasie…

    Répondre
    • Mr Mandale le 09/04/2019

      Oui je comprends. Et pourtant au début j’ai eu beaucoup de mal à m’y mettre, la comparaison avec le premier s’imposait d’elle même et venait gangrener mon expérience : je préférais les zones plus arides traversées par John Marston, ce même John que je croisais sans cesse au début et que j’aurais, et de loin, préféré jouer mais non, j’avais ce personnage « buvard » sans grande personnalité. Et c’est là je pense un des autres coups de maître du studio, laisser au joueur tout le loisir d’apprivoiser Arthur que ce soit via les contrôles du jeu ou les possibilités de relooking et personnalisation pour ensuite embrayer sur plus de développement qui, je dois bien l’admettre, aurait moins bien marché s’il était balancé dès les premiers pas dans la neige. Semi spoiler mais je pense qu’il y a prescription désormais, pendant les 15 premières heures je ne demandais qu’à incarner à nouveau John Marston, et quand ce souhait fut accordé ce ne fut pas sans amertume et regrets tant l’écriture de Mister Morgan est réussie.

      Répondre

Laisse un commentaire

* champs obligatoires