F1 2018 : Toujours plus intense

F1 2018 : Toujours plus intense

Cette année encore, Codemasters, désormais épaulé par Koch Media, publie sa copie de sa célèbre licence F1. Comme chaque année, tels des politiques, les développeurs nous promettent les mêmes avancées : toujours plus beau, toujours plus réaliste, plus poussé que jamais et avec toutes les licences officielles. Ces promesses ont-elles été tenues et si oui, dans quelle mesure ?

The Official Video Game

Avec F1 2018, nous sommes en présence du jeu officiel de la catégorie reine du sport automobile. Toutes les écuries, tous les pilotes et tous les circuits du championnat 2018 sont présents et modélisés le plus fidèlement possible. Enfin presque, les véritables amoureux de ce sport remarqueront très vite que les modèles utilisés pour certaines voitures datent du début de la saison et regretteront de ne pas voir le nouveau museau de la McLaren ou les rétroviseurs accrochés au halo de la Ferrari. Nous venons de le citer, le halo est LA nouveauté visuelle de cette année, cet arceau en forme de tongue se veut être une protection contre les débris pour la tête des pilotes. Nous n’évoquerons pas les polémiques qu’il suscite sur les forums spécialisés mais saluerons plutôt cet effort d’authenticité de la part des développeurs aidés par la FOM (Formula One Management), organisme gérant les droits de la Formule 1 qui a confié à Codemasters des chiffres réels sur les performances des voitures.

En parallèle au championnat 2018, des voitures rétro seront de la fête (comme en 2017 et 2013). Dans sa grande mansuétude, Codesmasters propose d’intégrer d’office toutes les voitures rétro de F1 2017, y compris la McLaren MP4/4 de Senna qui était en DLC de pré-commande et y ajoute quelques modèles dont la Brawn GP, cette voiture née sur les cendres du projet Honda qui deviendra par la suite Mercedes avec le succès que l’on sait. À cela s’ajoutent quelques variantes des circuits que nous connaissons déjà. Nous aurions apprécié, comme en 2013, retrouver d’anciens circuits. Enfin, dernière touche pour être toujours plus authentique, la version française du jeu a débauché Julien Febreau, commentateur de Canal+ que les habitués connaissent bien. Malheureusement, nous pouvons sentir qu’il lit un texte et qu’il est loin de son improvisation de commentateur. Pire, on sent que certains mots ont été enregistrés séparément et collés ensemble.

Plus vrai que nature

Dés les premiers tours de roue, il est indéniable que F1 2018 fait un pas en avant plus grand que ceux connus par le passé. Des dires des développeurs, « presque tous » les éléments de la voiture sont simulés et un travail considérable semble avoir été fait du côté des amortisseurs. Nous sentons la route comme si nous y étions, les transferts de masses dus aux changements de direction sont plus sensibles que par le passé et les vibreurs qui bordent la piste, que nous pouvions prendre sans modération, deviennent nos pires ennemis comme nos meilleurs amis selon leurs formes et dimensions. Les pneus aussi ont subi un lifting, puisque la température de ceux-ci est divisée en deux éléments : la surface de la gomme et sa carcasse. La température de la seconde étant plus stable et plus importante, puisqu’une gomme trop froide ne se plie pas et ne donne pas d’adhérence en virage, il faudra faire d’autant plus attention pour garder les pneus à température.

La gestion de l’ERS sera aussi de la partie cette année. Depuis l’introduction de l’ère hybride, chaque voiture récupère l’énergie du turbo et au freinage pour la stocker dans des batteries et la réutiliser plus tard sous forme de puissance supplémentaire, avec parcimonie puisque vos batteries ne sont pas sans fond. L’audio n’est pas en reste dans ce F1 2018. Les devs ont bossé dur en allant sur les circuits enregistrer les F1 en bord de piste pour rendre au mieux chaque moteur et la spatialisation du son. Ainsi nous pouvons, en théorie, nous localiser à l’oreille par rapport aux autres voitures et aux murs. Dans la pratique, rien ne change si nous ne jouons pas avec un casque surround sur les oreilles. Un équipement souvent onéreux qui s’ajoute au Tobii Eye Tracking capable de capter le regard pour ajuster l’angle de caméra mais tout aussi optionnel. Ces prouesses techniques sonores sont par contre ternies par des bugs. Sur certaines voitures, le son crache atrocement au passage de vitesse. Il reste aussi possible d’utiliser des commandes vocales pour communiquer avec les stands.

Contenu et carrière

F1 2018 propose peu ou prou la même recette qu’en 2017. Nous avons déjà mentionné les F1 rétro mais pas encore les modes de jeu. Ceux-si restent classiques : le grand prix, le multi-joueur qui propose cette année un mode classé (qui ne fonctionne malheureusement pas sur PC) avec un rang de fairplay attribué à chaque pilote pour laisser de côté les joueurs confondant le circuit avec une piste de bowling, le mode épreuve qui propose régulièrement une course scénarisée en rapport avec le championnat en cours, un mode chrono et la carrière. Cette dernière a été étoffée et propose quelques nouveautés comme l’introduction d’interviews survenant après certaines séances. Les réponses que nous donnerons aux questions sont chronométrées (il faudra donc être spontané) et influeront sur la perception que les équipes ont de nous, certaines préférant une grande gueule et d’autres un pilote sage et appliqué. Dans les faits, malgré le chrono, il ne sera pas compliqué de faire monter sa personnalité dans le sens voulu. Ces réponses peuvent aussi affecter le moral des départements de développement qui pourront faire grimper ou baisser le prix et la qualité des évolutions.

La partie recherche et développement a aussi été revue. Différente pour chaque équipe et masquée en partie par une sorte de « brouillard de guerre ». La vraie nouveauté par rapport à l’an dernier se situe dans le changement de saison qui a une chance de faire évoluer la réglementation et de rendre caduques les évolutions apportées à la voiture. Le but sera d’économiser les points glanés pendant les essais, au travers des différents programmes, pour adapter ces évolutions à la réglementation suivante. De quoi chambouler la hiérarchie et relancer le championnat. Nous aurons aussi la possibilité, grâce à de bons résultats, d’augmenter notre valeur et de négocier un contrat à la hausse en y ajoutant des bonus comme le gain de points de développement supplémentaires. Comme le veut la réglementation officielle qui tend vers l’économie, nous aurons aussi la lourde tâche de ménager les composants de notre moteur qui sont en nombre limité par saison, sous peine d’être pénalisé sur la grille de départ. Encore une fois, F1 2018 fait un pas vers le réalisme puisque la boîte de vitesse du vendredi entre en jeu, comme dans la vraie vie, pour économiser la boîte qui fera la qualification du samedi et la course du dimanche.

Techniquement réussi

En mettant de côté les bugs audio sur certaines voitures, il est indéniable que F1 2018 est une réussite technique. Nous avons eu la chance de le tester sur une PS4 classique et sur un PC équipé d’un Core i7 4×3.4Ghz et d’une GeForce 970. Dans les deux cas, F1 se montre très beau, bien que le PC soit logiquement un cran au dessus. Encore une fois, le pas franchi par rapport à l’année passée est considérable tout en restant stable et en offrant un framerate constant. Toutes les images de cet article sont tirées de la version PS4. N’oublions pas de parler de l’IA qui ose attaquer le joueur bien plus qu’avant en restant à l’extérieur d’un virage et en faisant parfois des erreurs de pilotage, mais qui continue par moments à se montrer trop agressive au point de faire des queues de poisson.

Note

17/20

Véritable évolution, F1 2018 ne se limite pas à une mise à jour du contenu du jeu, mais constitue un vrai pas en avant en termes de simulation. Incontournable pour le vrai fan de F1, il est aussi un bon épisode pour celui qui souhaite découvrir la série.

Réactions

    • Vincent Moureau le 30/08/2018

      Franchement je doutais du marketing du jeu, ils disent la même chose tous les ans, mais là, y’a un vrai plus. Johnny Ofthedead a test aussi, j’pense qu’il doit etre d’accord 😀

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    • Johnny Ofthedead le 30/08/2018

      Je n’ai eu le temps de jouer qu’une petite demi-heure donc j’attendrai avant de me prononcer mais du peu que j’ai vu, ça a l’air de sentir très bon en effet !

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  • Bernard Bette le 30/08/2018

    Je n ai pas.encore le jeux . On peut tous régler sur la voiture ou pas ? (Quand je parle set up, est il au mm niveau qu i racing ou rfactor … )

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    • Vincent Moureau le 30/08/2018

      Non, il n’est pas au niveau des monstres de la simulation que tu cites 😉 Tu peux régler beaucoup de chose mais pas autant qu’iRacing ou rFactor

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    • Kevin Mich le 30/08/2018

      Bernard Bette ce qu’il faut savoir sur le jeux de f1 cest qu’il est destine pour tout publique donc il reste accessible a tous que sa soit au niveau de la conduite ou des reglages. Une peu comme forza

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