Injustice 2 – Legendary Edition

Injustice 2 – Legendary Edition

Si vous êtes un lecteur fidèle de Press-Start, il n’a pas dû vous échapper que je suis un adepte du jeu de combat. En général, je me frotte à tout ce qui peut me passer sous la main dans le genre et je suis les annonces et autres actualités Versus Fighting avec le plus grand intérêt. Sauf… sauf pour Injustice 2 ! Car très vite la communication autour du titre s’est axée sur un point qui, à mon sens, n’a absolument pas sa place dans le domaine de la baston : la montée en niveau des personnages et l’obtention de pièces d’équipement venant influer sur les statistiques des personnages. C’est dommage, le premier opus m’avait laissé un plutôt bon souvenir en redynamisant la formule Nether Realm par l’introduction d’une garde sur arrière, des interactions avec les éléments du décor variant selon les personnages joués et pouvant influencer le déroulement des matchs ou encore la possibilité de Hit Confirm les coups en EX pour safiser l’utilisation de sa barre. Bref, le jeu était frais et innovant, et sa mécanique d’interactions avec l’environnement avait même été reprise dans Mortal Kombat X. Mais malgré ces bons moments passés sur Gods Among Us, le second Injustice m’a très rapidement désintéressé. Oh, il y a plusieurs raisons à cela, que ce soit une lassitude de voir les super-héros sur-représentés dans la pop culture actuelle ou l’impression lors des trailers de voir un titre moins nerveux que son prédécesseur, mais la principale raison reste cette sombre histoire d’évolution et d’équipement.

« Every battle defines you », ne manquait pas de scander Nether Realm à chaque fois qu’ils communiquaient sur le jeu. Malgré la promesse d’un mode compétitif ne tenant pas compte de ces changements de statistiques, l’accent était réellement placé sur cette feature de loot et de progression entraînant deux craintes : quid du sacro-saint équilibrage d’un jeu de versus ? N’est-ce pas la porte ouverte aux micro-transactions permettant d’obtenir le meilleur matos sans transpirer ? Vu cet accent, un simple constat s’est imposé très rapidement au joueur que je suis : Injustice 2 ne vise pas un public habitué des jeux de combat. Ce n’est pas un mal en soi, nombreux sont les jeux de baston à lorgner sur un nouveau public afin de faire vivre la communauté, mais l’appel aux débutants se fait ici sur une mécanique qui va tout simplement à l’encontre de la logique même du jeu de combat et du jeu de versus. Suite à la lecture du test de Gatchan, j’ai rapidement décidé de passer mon tour sur Injustice 2…

Comme à leur habitude, les petits gars de chez Nether Realm nous proposent une version définitive de leur titre en embarquant dans une réédition au sobriquet farfelu – ici Legendary Edition – l’intégralité des DLC sortis depuis le jeu de base. Et s’ils n’avaient pas été nous dégoter des guests de choix nés de la plume du duo Eastman / Laird, il y a fort à parier que j’aurais également passé mon chemin sur la réédition complète de Injustice 2. Mais voilà, les Tortues Ninja, ça ne se refuse pas ! Et c’est donc porté par l’espoir de maîtriser les combos de Leonardo sur le bout des doigts que je me suis finalement lancé dans l’aventure. Malheureusement, la douche fut très rapidement froide ! Notre ami Gatchan a plutôt bien résumé le contenu embarqué par le jeu lors du test de la version « vanilla », et les seuls ajouts de cette Legendary Edition sont les personnages sortis en DLC pendant l’année séparant la sortie des deux versions. Comme dans les habitudes de Nether Realm, ces personnages supplémentaires piochent aussi bien dans le lore de base du jeu (des personnages DC Comics donc) que dans les guests stars de luxe : Sub Zero et Raiden emboîtent le pas à Scorpion et revêtissent leurs plus beaux costumes moulants pour rejoindre le casting de super-héros et super-vilains, tandis que Hellboy et les Tortues Ninja se jettent dans la bataille directement depuis leurs univers respectifs. Un peu à l’instar des variantes de personnages introduites par MKX, ce sont bien les quatre chevaliers d’écailles qui seront jouables, disposant chacun de leur propre movelist.

Mais voilà, au risque de me répéter, nouveaux personnages mis à part, le contenu du jeu est similaire à celui de la version sortie en 2017. Pour ce qui est du jeu en solo, il faudra se contenter du mode Histoire et des variantes de gameplay du mode Multivers. Pas de mode Arcade proprement dit, et vu le tollé envers Capcom pour l’absence d’un tel mode dans Street Fighter V (finalement corrigé en ce début d’année 2018 via la mise à jour gratuite Arcade Edition – disposant d’un soin tout particulier qui plus est), j’ai vraiment du mal à comprendre la décision de Nether Realm. Certes, en fouillant bien dans les parcours proposés en Multivers, on finira par tomber sur quelque chose qui y ressemble très fortement, mais suis-je le seul à trouver qu’il n’est pas normal de devoir fouiller dans les moindres recoins du jeu pour pouvoir affronter l’ordinateur sans subir de règles farfelues ou devoir repasser par l’écran de sélection des personnages entre chaque match ? Seule nouveauté bienvenue par rapport à Injustice premier du nom, le mode entraînement contient une série de défis qui – contrairement aux défis Starlab du premier opus – permettra d’apprendre à jouer son personnage de façon assez poussée.

Sauf que la sauce ne prend pas. Même en tentant de faire abstraction du système d’évolution des personnages (chose assez difficile à faire d’ailleurs vu la manie du jeu à constamment nous rappeler d’aller ouvrir des lootboxes et modifier l’équipement de nos personnages), il y a quelque chose qui cloche dans Injustice 2. Le rythme de jeu est assez lent sans se vouloir posé, les personnages ont l’air figés et rigides et ça se ressent tristement dans la prise en main. Vous me direz, c’est la formule Nether Realm qui veut ça… Objection ! En journaliste consciencieux, j’ai relancé respectivement et Injustice 1 et Mortal Kombat X pour comparer, et l’un comme l’autre offrent un feeling bien plus plaisant une fois le stick sur les genoux. Injustice 2 souffre bel et bien d’un rythme de jeu à la baisse, achevant de retirer le peu de plaisir que j’ai pu y trouver à jouer Sub Zero avec une vraie garde ou balancer des planches de skate sur mon adversaire via la furie des Tortues Ninja. Pas que je veuille achever un tableau déjà terne, mais la modélisation des personnages laisse à désirer en retirant tout charisme au casting, l’atmosphère globale du jeu se veut sombre au détriment de la lisibilité (ou de la variété des niveaux proposés) et l’habillage musical plombe les rixes plus qu’il ne les rythme…

Note

10/20

Définitivement, Injustice 2 est un mauvais jeu de combat. Mou et rigide, il est qui plus est plombé par des ambitions de progression des personnages malvenues dans un style de jeu reposant sur un équilibrage léché et une sorte de symétrie entre les adversaires. Privilégiez-lui Marvel vs Capcom Infinite ou Mortal Kombat X, selon que ce soit l'univers comics ou le gameplay Nether Realm qui vous ferait hésiter à passer à la caisse.

Réactions

    • Jérémy Laitem le 15/05/2018

      Je pense simplement que notre ami Gatchan est moins exigeant que moi et c’est tout à son honneur ?

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    • Johnny Ofthedead le 16/05/2018

      En tout cas pour le peu que j’ai pu y jouer tantôt (et honnêtement j’aurais pas eu envie d’y jouer plus longtemps), j’ai vraiment trouvé ça très mauvais moi aussi…

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      • Mass le 16/05/2018

        Tu dis ça parce que t’es neul ?

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  • Tatsumakisen72 le 15/05/2018

    Fuiiii, heureusement que j’ai pas lu ça avant de l’avoir acheté, sinon je serais passé â côté d’une excellente suite du 1. Soit, chacun ses goûts ma foi.

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