C’était sans conteste l’un des jeux les plus attendus de ce début d’année 2018. Ni no Kuni II : L’avènement d’un nouveau royaume nous a en effet bien fait attendre en étant repoussé à plusieurs reprises. Mais le voilà ! Ce deuxième opus est-il une réussite et surtout fait-il aussi bien voire mieux que son prédécesseur (qui était juste un pur chef-d’œuvre) ? Réponse en test.

Bon retour à Carabas

Le début du jeu prend place dans un monde qui n’est pas sans rappeler le nôtre, où un personnage, Roland, semblant être le président des Etats-Unis se retrouve plongé dans un autre univers après une mystérieuse explosion. Si ce n’était pas suffisant, il rencontre le jeune Evan qui s’apprête à être sacré Roi de Carabas, mais voilà il y a un coup d’État. Nos deux protagonistes n’ont d’autre choix que de s’enfuir. Après un tragique événement, Evan prend la décision de créer son royaume aux millions de sourires. Il sera sans grande surprise épaulé par son nouvel ami Roland.

Paradoxalement, ce qui agace et fascine dans ce Ni no Kuni II, c’est ce traitement enfantin, mièvre, naïf. Certains moments peuvent paraître terriblement utopiques, mais on ne peut qu’approuver. Côté trame scénaristique, le jeu ne traîne pas dans d’interminables cinématiques et on se retrouve directement aux commandes du personnage de Roland. Si l’intrigue s’épaissit au fil de l’aventure, force est d’admettre qu’on est loin de la magie, de la surprise, de l’émerveillement que suscitait l’histoire de Ni no Kuni premier du nom. D’autres raisons expliquent cela, les personnages principaux sont nettement moins attachants. Difficile de passer après le duo Oliver/Shizuku. La fée était juste drôle, charismatique, piquante et j’en passe. Et même si la naïveté d’Evan fait écho à celle d’Oliver, il semble manquer quelque chose. Dans cet ordre d’idées, certains de nos compagnons d’aventure ont l’air de ne pas avoir leur place, on ne ressent pas forcément de consistance ou d’implication.

Vous avez dit facile ?

Du côté du gameplay, autre déception pour ma part : la disparition des familiers. Les « capturer », les utiliser au combat, s’en occuper dans la ménagerie, les faire évoluer, c’était juste génial. Les combats étaient d’ailleurs l’un des points forts du jeu. Malgré tout, Ni no Kuni 2 s’en sort très bien en proposant une alternative dynamique, simple et efficace qui fonctionne. En effet, nos personnages sont plutôt bien équipés : trois armes à courte portée qui accumulent de l’énergie pour permettre de lancer des attaques spéciales encore plus puissantes, une arme à longue portée ainsi que les sorts qui nécessitent évidemment des PM. La grande nouveauté provient surtout des mousses, de petites créatures qui entrent en combat avec nous. Ils possèdent de nombreuses compétences et on peut donc constituer son équipe idéale en variant les possibilités. Pour les collecter, il faudra soit faire des offrandes à des statues, soit les cuisiner auprès de Mamie Gretchen.

Encore une fois, pour faire ça, pourquoi ne pas garder le système de familiers ? Bon, j’arrête, il est temps que j’en fasse mon deuil. Revenons à nos combats, si le tout est facile à prendre en main et immersif, un gros problème se pose : la difficulté. Où est-elle passée ? Disparue avec les familiers 😀 ? Si je suis du genre à préférer l’histoire et les quêtes à la difficulté, il y a des limites. Aucun challenge ! Le plus ridicule réside dans les combats de boss, juste inutiles tant il est trop facile et rapide de les remporter. Même les monstres maléfiques qui sont censés être puissants ne poseront pas de problème pour peu que vous ayez le niveau requis.

Des nouveautés royales

Une fois passée la déception, place au contentement avec deux nouveautés qu’on ne peut que valider. Premièrement, le titre nous propose un autre système de combat : les batailles. Lors de moments clés ou de quêtes, notre roi Evan devra prendre la tête de ses bataillons et avancer en combattant des ennemis, monstres, … Si le système est simple, il fonctionne du tonnerre ! En plus d’être intuitif tout en demandant de la réflexion, il permet d’éviter d’avoir trop de répétitions. Les possibilités sont énormes et il est impossible de s’ennuyer aux manettes de Ni no Kuni II.

Autre grande nouveauté : le mode royaume. Evan, privé de son royaume de Carabas, décide d’en créer un nouveau, Espérance, qui prônera des justes valeurs. Et c’est là qu’on entre en action car un royaume, ça ne se construit pas du jour au lendemain (ou presque). Pour le faire fonctionner correctement, il sera nécessaire de recruter des personnes compétentes pour venir vivre et travailler à Espérance. Pour cela, il faudra entreprendre des quêtes, y compris celles du contemaitre.

De plus, pour optimiser les capacités des sujets d’Evan, il est très important de placer ces derniers dans des fonctions qui leur correspondent. Si cela peut sembler compliqué au début, encore une fois Level-5 gère et propose un système facile d’accès et addictif. On y revient souvent et il n’y a rien de plus cool que de voir son royaume prendre de l’ampleur. Ne négligez surtout pas cette partie, elle a une incidence considérable sur votre jeu. En effet, dans le mode royaume, on construit de nouveaux bâtiments qui permettent de produire des ressources ou de l’argent, mais le plus important ce sont les recherches qui facilitent grandement l’aventure. Il est possible d’apprendre de nouveaux sorts, de fabriquer du très bon équipement ou encore de cuisiner les mousses.

On l’aura compris, il y a un nombre incalculable de choses à faire dans cet univers, pas de quoi s’ennuyer. Et surtout, prenez le temps de regarder autour de vous, le jeu est d’une beauté à couper le souffle, ce serait dommage de ne pas en profiter