Bombslinger – un pied dans la bombe

Bombslinger – un pied dans la bombe

Avez-vous vu le petit rectangle orange « du belge » dans le coin supérieur droit de l’image ci-dessus ? Il vous indique que le jeu abordé dans l’article est réalisé soit par des Belges, soit sur le sol belge. Dans le cas de Bombslinger, c’est bien le territoire qui est déterminant, car aucun des deux cofondateurs du studio Mode4 n’est belge. L’Italien Andrea Di Stefano et le Hollandais Ferry Keesom ont en quelque sorte nidifié en Belgique, en Région bruxelloise plus exactement, où ils ont même reçu une aide du Fonds flamand de l’audiovisuel (VAF). D’où le petit rectangle orange « du belge », que nous sommes toujours très fiers d’apposer sur un bon jeu.

Bruxelles sous les bombes

La vie de bandit n’est pas tranquille et cela explique sans doute pourquoi les gangsters sont moins nombreux que les fonctionnaires. Mais ce n’est pas ce que vous vous dites au moment de sortir de votre ranch en feu, votre femme mourante dans les bras. Non, si vous arriviez à déserrer les dents, vous ne pourriez prononcer qu’un seul mot : vengeance !

Pour les besoins de votre revanche, vous allez parcourir quatre environnements à la recherche de vos anciens camarades de malheur. Et comme moyen de progression et d’attaque, vous choisissez votre spécialité : la bombe. Cet engin explosif par excellence vous permettra de détruire les obstacles, de pulvériser les ennemis et même d’ouvrir les coffres. En véritable spécialiste, vous n’avez pas besoin d’un manuel pour activer vos bombes : une simple pression suffit à les placer. Et vous déguerpissez ensuite pour ne pas vous faire rôtir par votre propre bûcher.

Bombslinger est un rogue-like qui utilise des niveaux fermés, dont le système crée aléatoirement le plan, les adversaires, les récompenses, etc. Chacun des quatre environnements du jeu se déroule sur un certain nombre de niveaux clos, reliés les uns aux autres. Vous pouvez choisir de les parcourir tous pour ne rater aucun trésor ou, au contraire, d’en éviter une fois que l’accès au boss est ouvert. Mais attention, une fois que vous entrez dans un niveau, vous ne pourrez en sortir qu’à la fin du carnage.

Une autre façon de quitter un niveau…

They call me Mister Boombastic

Le tout premier pas dans le niveau est toujours sans risque, sous la protection d’un obstacle. Après avoir observé les forces en présence ou en y allant comme un bourrin, vous posez votre première bombe. En explosant quelques secondes plus tard, celle-ci a une portée de plusieurs « cases » à la verticale et à l’horizontale. Si une plante (destructible) ou un rocher (incassable) se trouve dans son rayon d’action, la bombe arrête sa portée à cet endroit. Dès lors, si vous placez une bombe et que vous allez vous planquer derrière un rocher ou à une distance suffisante, vous ne risquez rien. L’ennemi qui se trouverait dans la zone explosive meurt en un coup, généralement, ou en deux pour les plus coriaces. À la différence d’un rogue-like très nerveux, Bombslinger se joue donc plutôt posément et l’action débute souvent quand le joueur l’a décidé. On est donc loin d’un rythme frénétique, et je vous avouerais que ça me fait plutôt du bien après avoir joué successivement à Celeste, Octahedron et Splasher !

Dévisser la tête de vos ennemis vous rapporte de l’expérience, laquelle s’accumule jusqu’à la montée de niveau. On vous propose trois choix d’amélioration, par exemple un point de santé supplémentaire, des bombes d’une plus grande portée ou une vitesse de déplacement accrue. Les niveaux montent vite heureusement, car les propriétés de départ sont très faibles : votre héros se déplace aussi vite que le Roi Albert II, ses bombes ont une portée ridicule et il ne peut en poser qu’une à la fois. Pour tout vous dire, les débuts sont laborieux et patauds en attendant de meilleures capacités. Heureusement encore, au fil de vos parties, vous débloquerez des améliorations à activer directement en début d’aventure. Commencer avec un héros rapide, puissant et (pourquoi pas) armé d’un pistolet, ça change la vie !

Des options de départ bien utiles

Bombez-moi ce torse

Oui un pistolet, et même un fusil tiens ! Le bombslinger range parfois son sac de bombes pour devenir un gunslinger. À condition qu’il trouve une pétoire sur son chemin ou qu’elle fasse partie de son équipement de départ. Hélas, le héros perd son âme en abusant de ces facilités. Concrètement, sa jauge de « spirit » se vide rapidement quand il abuse du colt. On ne peut donc pas mitrailler dans tous les sens, loin de là, malgré les recharges de « spirit » que vous rechercherez bientôt comme un toxicomane. Ah et le fric, parlons-en ! Chaque environnement a son magasin qui échange votre pognon contre des améliorations, aléatoires à nouveau. Coup de bol, les ennemis ont souvent de l’oseille sur eux, même les animaux (normal sans doute en pleine ruée vers l’or). Parfois, ils vous lâcheront aussi un petit cœur de santé ou ce fameux « spirit ». La chance est donc un critère important de votre réussite, car la génération aléatoire peut vous fournir les bonus dont vous avez justement besoin… ou pas.

C’est ainsi qu’une clé pourra glisser dans votre poche à l’occasion. Un passe-partout plutôt, qui ouvre n’importe quel coffre sur votre route. Généralement, ces petits trésors sont généreux et vous apportent des capacités hautement pratiques, comme la possibilité de sauter au-dessus des obstacles « comme un ninja ». Équipé comme jamais à la Maître Gims, vous serez en bonne posture pour franchir les quatre environnements. Mais pour cela, il faudra battre les boss !

Avant de passer au stage suivant, l’un des deux boss par environnement vous attend avec ses coups fourrés. À vrai dire, les boss ne sont pas très difficiles à décoder, ni à vaincre. En revanche, leur style et leur animation sont admirables ! Même si chaque aspect graphique du jeu est soigné, les boss ont une nette longueur d’avance. Après avoir compris leurs attaques au fil des parties, on les considère même comme une récompense. D’autant plus grâce la musique qui les accompagne, toujours entraînante après des heures de jeu. La bande-son de Bombslinger en général est d’ailleurs plus qu’agréable. Elle nous est offerte par Ashton Morris, dont vous pouvez écouter la guitare électrique bien sale ci-dessous.

Même si Bombslinger est clairement orienté solo, le studio Mode4 a coupé court aux sempiternelles demandes des fans de Bomberman. Oui, il y a bien un mode multijoueur ! Ce sera à celui qui tuera le plus d’adversaires ou qui restera vivant à la fin de la manche. Classique donc, mais les quelques événements prévus en cours de partie plairont aux inconditionnels de Hudson Soft. Il va de soi aussi que ce mode est idéal pour une petite partie en vitesse sur Switch. Un Joy-Con par joueur et jusqu’à quatre participants, le système fonctionne très bien et ne pose aucun problème de maniabilité, puisque Bombslinger n’utilise pas les diagonales toujours délicates à trouver avec ces schtroumpf de mini-manettes.

Bombslinger est disponible sur PC via Steam et sur Switch via le Nintendo eShop, au prix de 12 euros.

 

Note

16/20

Un rogue-like posé, ça change ! Ne craignez toutefois pas de vous ennuyer avec Bombslinger, l’action a beau être réfléchie, elle n’en est pas moins amusante. Mignon tout plein sur PC comme sur Switch, le jeu ne vous lâchera pas de sitôt et peut parfaitement se relancer des semaines et des mois durant. À 12 euros, on a rarement vu un poncho aussi seyant !

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