
Les bons voeux (en retard) de Lancelot’s Hangover
Pour rappel, Lancelot’s Hangover narre le périple du chevalier Lancelot, à qui Dieu en personne confie la mission de trouver le Saint-Graal et d’y verser de la bibine pour organiser la plus grande fête que l’Angleterre ait jamais connue, ledit Saint-Graal se trouvant dans un royaume où tous les hommes sont gays et les femmes se laissent pousser les poils des aisselles – la France.
Cette fresque chevaleresque qui place la vérité historique au sommet de ses priorités et s’abstient de tout écart avec cette authenticité pour créer un quelconque effet comique, a manqué sa date de sortie ! Une main sur le cœur et l’autre sur son verre de bière, le créateur de Lancelot’s Hangover nous avait promis une sortie en 2017. Ô le vil scélérat que ce Jean-Baptiste de Clerfayt, un jeune homme dont nous ne pouvions soupçonner l’esprit de supercherie, lui qui se présentait toujours en public avec le sérieux d’un politologue interviewé par la RTBF un soir de débâcle électorale du parti autrefois dominant.
Au sein de sa caste de bonimenteurs (les développeurs de jeux vidéo d’aventure), Jean-Baptiste de Clerfayt s’excuse maladroitement pour ce retard immonde et se refuse à cet acte de contrition que lui impose son éducation catholique. Écoutez-le seulement balbutier des remords dans cette vidéo, à partir de la minute 13:32. Mais existe-t-il encore d’honnêtes gens dans ce monde, je vous le demande !
Malgré cette introduction à charge, permettez-moi cependant, Mesdames et Messieurs les jurés, de prendre la défense du susnommé Jean-Baptiste de Clerfayt. Cet homme n’est mû que par la volonté de bien faire, par l’envie de vous faire marrer dans les meilleures conditions. Comment le blâmer alors, lui qui ne recherche manifestement que le bonheur de ses congénères, en Belgique et au-delà ?
Figurez-vous que notre meilleur représentant national du genre est lui-même joueur de jeux d’aventure. Avec son œil de jeune professionnel, il repère désormais les bonnes idées chez les autres, cette feature qui fera de Lancelot’s Hangover un million-seller. Dernièrement, le développeur montois a ainsi joué à Thimbleweed Park et en a tiré quelques enseignements pour parfaire son propre jeu. Le titre revival de Ron Gilbert l’a bluffé par la construction de ses énigmes, impossible de ne pas s’en inspirer. Messire de Clerfayt a donc retravaillé cet aspect décisif de tout bon jeu d’aventure, pour tirer le meilleur de Lancelot’s Hangover. Chers joueurs impatients, votre attente sera donc récompensée au centuple !
Dans l’intervalle, les souscripteurs à la campagne Kickstarter ont déjà pu admirer l’évolution du jeu. La nouvelle démo présente une nouvelle zone, Redemption Land. Il s’agit d’un parc d’attractions pour fervents catholiques ou touristes égarés. C’est drôle, ça fait sourire à chaque réplique, on reste dans le ton qu’on aime dans Lancelot’s Hangover. Outre cet humour indispensable, la démo nous jette les améliorations en pleine figure. L’interface est devenue beaucoup plus graphique, tant pour l’inventaire que pour le choix de dialogues. Dialogues qui sont maintenant mis en scène dans un style plus dynamique : les textes sont présentés dans des sortes de phylactères accompagnés d’une vignette du personnage aux expressions changeantes. Plus moderne et dynamique, Lancelot’s Hangover se bonifie clairement avant sa sortie. Patience donc, c’est pour votre bien.
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