The Legend of Zelda – Breath of the Wild

The Legend of Zelda – Breath of the Wild

Dire que la série Zelda marque les esprits est un euphémisme ! Depuis 1986, les aventures de Link en terre d’Hyrule ou d’ailleurs passionnent les joueurs tout en marquant le paysage vidéoludique d’une empreinte forte : que ce soient The Legend of Zelda sur NES, A Link to the Past sur Super NES, Ocarina of Time sur N64 ou encore Twilight Princess sur Gamecube; chaque console de Nintendo a connu au moins un épisode de la série et ces derniers s’inscrivent souvent parmi les meilleurs titres de chaque machine. Après avoir accueilli les portages HD des épisodes Gamecube et le sympathique spin off sauce Muso qu’est Hyrule Warriors, la Wii U s’apprête enfin à nous offrir sa part de Légende. Malgré un teasing maladroit et une absence du jeu sur les salons depuis son annonce, le Zelda de la Wii U a définitivement passé la seconde lors du dernier E3 en se dotant d’un nom, Breath of the Wild, d’une date de sortie, en mars 2017, mais surtout d’une démo jouable sur le salon Américain. Chez Press-Start, bien que nous n’étions pas présents à l’E3, nous avons eu la chance de pouvoir poser les mains sur cette première version jouable directement chez Nintendo !

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Ce fut pour moi l’occasion d’éventuellement chasser quelques a priori sur le jeu. Effectivement, comme cela n’a pas dû vous échapper à la lecture de mes tests, je ne suis pas particulièrement fan des jeux en monde ouvert à l’occidentale, mais il semblerait que les Elder’s Scrolls et autres Witcher aient particulièrement inspiré Aonuma et son équipe de développement. J’avoue d’ailleurs que tout cela a engendré de nombreuses méprises sur Internet, avec de nombreux articles évoquant le fait que Zelda passait enfin au sacro saint « open world »… Non mais sérieusement ? Est-ce que ces gens ont déjà ne serait-ce qu’une fois posé les mains sur un Zelda ? Car depuis le tout premier opus sur NES le monde d’Hyrule est construit sur un principe de monde ouvert à explorer librement afin d’y dénicher les donjons où retrouver les fragments de la Triforce. Et quand bien même l’importance du scénario ait pu apporter une quête principale plus construite entrainant un semblant de dirigisme (je ne comprendrai d’ailleurs jamais pourquoi ce terme a fini par devenir péjoratif dans le milieu du jeu vidéo) le terrain de jeu a toujours été immense et fourni en activités annexes dans les épisodes 3D. Alors non, Breath of the Wild ne « devient » pas le premier Zelda en monde ouvert; par contre l’influence d’un Skyrim peut effectivement se ressentir dans les dimensions pharaoniques annoncées pour le terrain de jeu. Ce point me tracassait fortement en regardant les nombreuses vidéos de gameplay qui ont pu fleurir sur le net après l’E3 : oui, c’est grand, mais… C’est vide ! Est-ce que la lassitude ne pourrait-elle pas s’installer très rapidement ?

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Une fois la manette en main, nous avons eu la possibilité de jouer à deux démos distinctes et la première nous larguait sur Hyrule, non loin des ruines du Temple du Temps. Armé d’une épée, d’un bouclier et d’un arc à flèche, libre à Link (et donc à nous) de vagabonder dans la vaste zone de jeu afin d’en découvrir les nouvelles mécaniques : assaut de camps de gobelins, exploration de forêts, crapahutage au coeur de montagnes enneigées, nul doute que cette démo libre mise entre les mains de différents joueurs permettrait de dresser de nombreux profils comme s’il s’agissait d’un test de Rorschach interactif et ludique ! Lors de cette partie libre, j’ai pu m’essayer au tir à l’arc, descendre le flanc d’une montagne jonché sur mon bouclier, affronter des gobelins, tenter de construire un pont ou encore nager pour traverser un lac tout en testant les limites de la jauge d’endurance de Link. Car cette jauge, introduite dans Skyward Sword, marque son grand retour dans Breath of the Wild, en régissant de nombreuses actions de Link : courir, sauter, grimper aux arbres, escalader une falaise, nager; tout cela puise dans la jauge d’endurance du héros. Gare à la noyade si elle venait à tomber à zéro au milieu d’une étendue d’eau ! Petit reproche d’ailleurs, face à ces nombreuses actions possibles et réalisables, la configuration des touches accueille de nouveaux boutons et rend l’expérience moins instinctive même pour un habitué de la série : le saut est désormais réalisable à tout moment et se voit attribuer une touche dédiée, de même que la course, et la configuration « classique » de Zelda s’en retrouve chamboulée, nécessitant un léger temps d’adaptation. À propos d’ergonomie, les raccourcis pour naviguer rapidement dans l’inventaire sont également confus et un passage par le menu pause plus classique sera peut être bien plus efficace pour changer d’arme en cours de jeu.

Après nous avoir laissé expérimenter librement dans la zone de jeu, direction la seconde démo, nous laissant découvrir les vingt premières minutes du jeu en accompagnant le réveil de Link. Ambiance semie futuriste au programme, en voyant notre Hylien émerger d’une sorte de caisson d’hibernation pour ensuite recevoir une pierre Sheikah magique à la forme rappelant fort le Gamepad de la Wii U ! On aide Link à sortir de la grotte où il s’est réveillé pour découvrir l’immensité du monde d’Hyrule. Oui, ce plan où le jeu prend un instant le contrôle du personnage pour mieux nous laisser admirer le vaste paysage entièrement explorable a de quoi donner le vertige et n’aura pas manqué de me filer la chair de poule ! Plus scénarisée, cette démo nous prenait un peu plus par la main afin de nous emmener à la rencontre d’un PNJ arborant une barbe touffue. Oui, je l’avoue, un instant j’ai bien cru que ce brave homme me donnerait une épée en prétextant qu’il était dangereux de se promener tout seul par ici ! Nouveauté bienvenue, des dialogues à choix multiples apparaissent dans la série, laissant d’ailleurs supposer que le mutisme de Link prend fin vu qu’il nous incombe de choisir ses répliques ! Très rapidement, l’homme nous confie une torche et nous narre le mal qui s’est emparé du monde, répandu par une créature ressemblant à Ganon alors montrée en train de propager son aura maléfique autour du château royal. La démo s’est achevée, comme la première, au bout de vingt minutes. J’ai vu poindre sur l’écran le fatidique « Thanks for Playing » alors que j’allais franchir la porte de ce qui se présentait comme le premier « Donjon » du jeu sans même pouvoir découvrir quel genre de puzzles Nintendo avait bien pu nous concocter pour ce nouveau Zelda !

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Car je l’avoue franchement, même si j’ai été enchanté par cette démo, j’ai quand même peur de me retrouver face à un jeu qui n’en aurait de Zelda que le nom. Alors oui, les nouvelles possibilités offrent énormément de liberté quant au gameplay, j’en veux pour exemple la zone enneigée de la démo : Link est désormais sensible au froid, et se promener trop légèrement vêtu en plein blizzard fera descendre très rapidement sa barre de vie. Pour se protéger des températures trop basses, trois possibilités nous sont offertes : la première, la plus évidente, et de se procurer des vêtements plus chauds. La seconde consiste à allumer une torche et profiter de la chaleur dégagée par sa flamme tant qu’elle reste allumée. Enfin, la troisième et probablement la plus originale, est de récupérer des piments dans le but de cuisiner un repas épicé pour Link afin de lui offrir un certain temps de protection contre le froid. Nul doute que selon les problèmes rencontrés et l’étendue des solutions proposées, mon expérience Breath of the Wild changera radicalement par rapport à celle de mon voisin. Mais cet Hyrule reste malheureusement fort vide, et malgré les rumeurs laissant sous entendre que Nintendo se garderait justement bien de révéler de nombreuses choses au fil des démos en allant jusqu’à les retirer purement et simplement des versions actuellement présentées à la presse et aux joueurs, je redoute fort d’avoir affaire à un jeu qui se targue de proposer « plus de quantité que de qualité », où la taille de la carte ne serait finalement qu’un argument marketing avant d’être un argument gameplay. Les mini-temples mis à part, jusqu’à présent aucun donjon n’a été présenté; alors que ces derniers représentent une énorme part de l’identité d’un Zelda et contribuent à rendre un opus plus mémorable qu’un autre : seront-ils au programme des nouvelles aventures de Link, ou bien sont-ils jugés trop dirigistes pour les nouvelles résolutions de la Légende ? Des villes et villages se trouveront-ils sur la vaste carte ? Ou même ne serait-ce qu’un simple atelier de forgeron ? Car l’autre nouveauté qui laisse perplexe, c’est l’usure des armes qu’introduit Breath of the Wild : les épées, lances et boucliers voient leur résistance diminuer au fil des coups portés et encaissés, en pouvant aller jusqu’à casser purement et simplement. Ça apporte plus de réalisme certes, et ça s’est traduit pour ma part en un combat contre un groupe de gobelins où j’ai pu voir successivement et mon bouclier et mon épée, se briser face à l’ennemi. Alors oui, dans Ocarina of Time, il y avait l’épée à deux mains Goron qui se brisait après trois coups portés, mais c’était une raison pour se lancer dans la quête de l’épée Biggoron ; oui, dans Wind Waker, on pouvait ramasser les armes de nos adversaires et porter un nombre limité de coups avec ces dernières; mais une fois brisées Link pouvait toujours compter sur sa fidèle épée. Mais ici, pour le moment, impossible de réparer ou consolider notre matériel; et la seule façon de lutter contre cette usure est semble-t-il d’accumuler de très (trop ?) nombreuses armes dans son inventaire afin de remplacer une pièce cassée à la volée. Cette approche plus réaliste a-t-elle réellement sa place dans un Zelda ?

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Malgré ces quelques points qui me chiffonnaient déjà avant même d’avoir pu espérer m’essayer à ces deux démos; finissons sur une note positive : oui, jouer à Breath of the Wild est particulièrement enivrant ! La direction artistique très sympathique, à la croisée d’un Wind Waker et d’un Skyward Sword, fait mouche; la musique bien plus discrète que par le passé mais également bien plus mystique transporte le joueur alors qu’il ne fait plus qu’un avec Link; et on reste face à un Zelda qui n’a pas révélé tous ses secrets. Après avoir pu faire deux fois la démo libre et une fois la démo scénarisée, après avoir été obligé par trois fois de poser la manette face à un écran noir coupant court à mes rêves d’aventures, je n’ai plus qu’une envie en tête : pouvoir jouer à nouveau au dernier Legend of Zelda !

Réactions

  • Johnny Ofthedead le 16/07/2016

    Merci, tu as complètement réussi à éveiller la hype en moi.
    A cause de toi, je vais définitivement devoir m’acheter une Wii U.

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  • Fred le 16/07/2016

    Tel une bifle sur un air de Bruno Mars, ce test me donne envie de voir la suite! Merci le Jérém’!

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  • F le 16/07/2016

    Ca aurait pu me tenter ya 10 ans, mais là, le côté cartoon pas super joli pour un jeu à monde ouvert, ça le fait pas. Malgré ses probables qualités, le côté technique semble un peu trop vieillot pour moi. Pour le reste, l contenu a l’air aussi sympa que classique, mais ce qu’il y a chez la concurrence me tente bien plus. Si la NX vaut le coup et que ce ZBoW est vraiment bien, peut-être le prendrai-je plus tard.

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