Insurgency
Adaptation officielle d’un énième mod d’Half-Life, Insurgency est un titre uniquement multi débarqué sur Steam il y a un peu plus d’un an, suscitant l’engouement des fans de la première heure et autres amateurs de FPS/simulation. Si l’on peut se douter que ces derniers ont été servis, le poulain de New World Interactive convaincra-t-il tous les as de la gâchette ?
Zéro concession
Dès nos premiers pas, on se rend compte que le jeu ne nous fera pas de cadeau. Pas l’ombre d’une map pour indiquer les éventuels ennemis repérés par nos alliés, aucune trace d’un HUD pour nous rappeler le nombre de balles dans notre chargeur, les premières parties se résumeront surtout à tenter d’oublier tous ces réflexes venus des FPS classiques (notamment cavaler de la zone de spawn au point à capturer, mouvement vous menant 9 fois sur 10 à une mort certaine, fauché par la balle d’un tireur embusqué). Seul cadeau fait au public casual, la santé remonte automatiquement pour peu que l’on se camoufle quelques secondes. Ouf.
Heureusement, une fois que l’on adopte cette nouvelle habitude d’avancer au ralenti, puis de se planquer aussi sec derrière un muret avant de taper un sprint jusqu’à une position plus adaptée à notre arsenal, l’atmosphère d’Insurgency prend le dessus. On stresse au moindre bruit un peu suspect, on mate l’écran des scores avec appréhension en espérant ne pas découvrir que l’on est le dernier espoir de sa team, les yeux s’arrêtent de cligner et la main posée sur la souris est fébrile, prête à abattre n’importe quel inconnu rencontré au détour d’un couloir. Et croyez-moi bien que les petits corridors fourbes, les zones de couverture ou les falaises abritant un sniper sont tous légion dans les maps du jeu !
L’autre avantage de ce côté hardcore, c’est l’épuration de la communauté. Ici, personne pour pourrir le canal vocal en insultant tous ses équipiers, tout le monde semble très concentré dans la partie, et malgré l’un ou l’autre joueur absent à déplorer, ce petit monde semble prêt à accueillir n’importe quel débutant sans péter un plomb. Ça change après une journée à s’être fait insulter en russe sur Counter-Strike.
You shot him down, bang bang
L’un des autres points forts d’Insurgency, c’est sans conteste son éventail d’armes et d’améliorations. En naviguant entre les différentes classes du jeu, c’est toujours un plaisir de sortir un nouveau flingue que l’on n’avait pas encore testé. Mitraillettes, fusils d’assaut en passant par les snipers et les shotguns, chaque pétoire est adaptée à un environnement particulier et vous offrira un nouveau feeling.
Cependant, malgré toutes ses qualités, le titre manque de fun. Entre l’entrée en matière austère, la sobriété extrême de l’HUD et la totale incompréhension des premières parties (voire au-delà), il est difficile de prendre réellement son pied en solo. Et la possibilité de rencontrer l’un de vos proches amis avec lequel vous enchaînez régulièrement les parties classées sur CS : GO est proche de zéro, le jeu n’ayant pas connu le succès d’un Chivalry : Medieval Warfare (lui aussi adapté d’un mod) ou d’un ArmA, tous deux assez largement au-dessus du million d’unités vendues. Pourtant, pour peu que l’on y mette vraiment du sien et que l’on accepte de se faire rosser les quelques premières parties, la rudesse de l’épreuve procure un certain plaisir, à la manière d’un Dark Souls ou d’un Rogue Legacy. Le joueur est alors isolé du monde extérieur et n’entend plus que les impacts de balles, les bruits de pas et n’a d’yeux que pour les objectifs à protéger ou prendre d’assaut.
Note
14/20
Insurgency, c’est le moteur Source qui crache tout ce qu’il a dans le ventre, l’impression d’être envoyé au Vietnam et un gameplay exigeant rigueur et adaptation, mais qui saura ravir les plus hardcore et courageux d’entre nous. Personnellement, je ne pense sortir la création de New World Interactive qu’entre deux roustes sur Counter-Strike, histoire de changer un peu. Avant de ragequit à cause de ces salauds de snipers planqués sur ces foutues collines !
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