Divinity : Original Sin : Enhanced Edition : le portage qui vous fait du bien

Divinity : Original Sin : Enhanced Edition : le portage qui vous fait du bien

Présenté à la presse dès la Gamescom 2012, Divinity : Original Sin m’avait déjà marqué à l’époque. Il faut dire que j’avais terminé le magnifique Divinity 2 : Ego Draconis quelques mois plus tôt et voir deux nouveaux jeux de la saga annoncés pour « les neuf à douze prochains mois » avait de quoi me rendre joyeux 🙂 Finalement, le jeu a accumulé beaucoup de retard et après une campagne kickstarter réussie pour assurer la fin de son financement, il est sorti sur PC il y a un peu plus d’un an. Mon vieux laptop ne pouvant le faire tourner dans de bonnes conditions, ma détresse n’a eu d’égale que l’attente d’un portage sur consoles. Elles ont toutes deux pris fin ce 27 octobre 2015, date de sortie de cette « Enhanced Edition » (édition améliorée pour ceux qui ont du mal avec la langue de Shakespeare). Sortir un jeu sur Xbox One le même jour que le très attendu Halo 5 : Guardians était un calcul risqué mais malgré l’impatience d’enfin jouer au dernier né de chez 343 Industries, la galette n’a pas encore vu le mange-disque de ma console, accaparée par Original Sin. Vous l’avez déjà compris, c’est un très bon jeu que nous avons là, laissez-moi vous expliquer pourquoi.

Le scénario en béton

Une distribution "Red Hat" pour combattre le mal ^^

Une distribution « Red Hat » pour combattre le mal ^^

Marque de fabrique de la série depuis le premier opus, Divine Divinity, le scénario à lui seul mérite que l’on se lance dans le jeu. On est pris d’emblée par une intrigue d’apparence assez simple mais dont les mystères s’éclaircissent et s’assombrissent au fil de votre progression. À partir de là, plus moyen de lâcher la manette, on VEUT savoir ce qui se cache dans l’obscurité de Rivellon, qui sont nos amis et qui sont nos ennemis, pourquoi et contre quoi on se bat. D’une simple enquête sur un meurtre empreint de magie, vous devrez démêler les fils d’un complot qui menace la survie même du monde.

La progression est très libre, les quêtes annexes se mêlant intelligemment à la trame principale, dévoilant ainsi chaque fois un coin du voile sur les événements qui se trament à Cyséal, la ville de départ de vos investigations, ses environs directs et les villages voisins. Nulle obligation de les faire pour progresser dans le jeu ou comprendre l’histoire mais avouez que c’est quand même plus agréable d’explorer le jeu de fond en comble quand chaque chose que vous y faîtes a une importance plus ou moins grande. Même la pièce de théâtre à interpréter peut vous faire gagner de l’expérience et dévoiler un petit coin de mystère une fois assemblée au reste du puzzle. Il n’y a pas de mur invisible ou de PNJ infranchissable pour limiter votre zone d’exploration. Si vous allez trop loin, vous risquez de rencontrer des ennemis trop puissants pour être vaincus. L’apprentissage dans la douleur en quelque sorte.

Discussions, choix moraux et conséquences

Le repos du guerrier

Le repos du guerrier

Comme l’artwork du jeu le laisse présager, vous dirigez deux personnages principaux dans Divinity : Original Sin. Assez tôt dans le jeu, vous pourrez recruter jusqu’à deux compagnons d’arme pour vous aider dans votre quête tout en les aidant dans la leur… ou pas en fait. Le titre vous laisse totalement libre d’être serviable ou égoïste, pragmatique ou idéaliste, intimidant ou conciliant, bourrin ou subtil. Bref, si vous voulez jouer un paladin loyal bon, c’est possible mais si vous avez envie d’être un enfoiré de première catégorie méprisant envers les autres, c’est possible aussi. Et j’avoue que ça procure un certain plaisir de pouvoir dire à un PNJ de la boucler et qu’on fera les choses à MA manière, que ça lui plaise ou non 🙂 Non mais ho, c’est qui le boss ici ? Et si vous avez un pote pour jouer en coopération, c’est encore plus jouissif!

Une compétence permet eux deux héros principaux de discuter avec les animaux.

Une compétence permet aux deux héros principaux de discuter avec les animaux.

Bien sûr, les autres protagonistes, amis comme ennemis, ne sont pas des agneaux dociles qui vont obéir sans discuter. En fonction de leur personnalité et de la vôtre ainsi que des caractéristiques liées au charisme (intimidation, bluff, empathie, …), des désaccords surviennent assez fréquemment, menant à des « batailles sociales » entre deux intervenants. Celles-ci sont réglées par des « pierre – papier – ciseaux » successifs jusqu’à ce que l’un des deux personnages ait rempli une jauge de points, chaque manche accordant plus ou moins de points en fonction des compétences de chaque personnage et de l’action tentée (convaincre, amadouer ou intimider). Jouer les gros durs avec une femme face à une troupe de bandits surarmés est plus difficile que d’amadouer un barman. Une fois ce « conflit » réglé, plus moyen de changer d’avis ou de forcer l’autre à le faire, la décision est permanente. C’est un principe amusant… sauf quand vous perdez quatre « duels » d’affilée alors que vous êtes sur le point de convaincre un groupe d’orcs d’aller siffler là-haut sur la colline, provoquant au final la colère de leur chef et déclenchant un combat difficile.

L’art du combat

Le premier combat du jeu.

Le premier combat du jeu.

Les combats, parlons-en justement. Part importante de la grande majorité des jeux de rôle, ils ne sont pas très nombreux mais généralement inévitables. Pas de rencontres aléatoires pendant que vous explorez un donjon ou fouillez une forêt, les ennemis sont à peu près tous visibles à l’écran, ce qui peut vous permettre de vous préparer et d’organiser votre stratégie. Les affrontements se déroulent au tour par tour de façon tactique, chaque personnage, ami comme ennemi, disposant d’un certain nombre de points d’action pour se déplacer, attaquer, lancer un sort ou utiliser un objet de l’inventaire. Vous n’êtes pas obligés de tous les dépenser à chaque fois, les points économisés pouvant être reportés au tour suivant pour effectuer plus d’attaques ou vous déplacer plus loin.

Vous avez la possibilité de voler tout ce que vous trouvez... tant que personne ne vous voit.

Vous avez la possibilité de voler tout ce que vous trouvez… tant que personne ne vous voit.

Particularité du titre, ces confrontations ont lieu directement sur la carte du monde et l’environnement joue un rôle important. En effet, les murs, arbres et barricades font office d’obstacles aux déplacements ou aux lignes de vue, les sols enflammés ou toxiques provoquent brûlures et empoisonnements, les tonneaux explosifs font des pièges très efficaces lorsqu’ils sont utilisés à bon escient. Savoir utiliser la zone de combat à son avantage peut réellement transformer un combat bien hardcore en une balade champêtre, avec un petit bémol sur le côté un peu aléatoire, voire injuste, de certaines attaques censées toucher à 90% qui échouent avant de voir la cible au bord de la mort infliger deux coups critiques consécutifs…

De même, une bonne analyse des adversaires peut vous simplifier la vie en révélant leurs forces et faiblesses. Contre un squelette, une grosse massue fait plus de dégâts qu’une épée. Contre une goule, évitez le poison qui les soigne et préférez une bonne vieille boule de feu. Les flèches envoûtantes sur quelques orcs peuvent donner lieu à des scènes cocasses où la moitié d’un régiment combat l’autre moitié pour vous mais sur un seigneur nécromancien, ça passe moins bien. Apprendre à connaître son ennemi avant de se ruer bêtement à l’attaque vous évitera bien des « Game over ».

Une réalisation dans la moyenne haute

Divinity Original Sin Enhanced Edition Xbox One

J’avoue, j’ai forcé pour produire ce bug amusant 🙂

Plutôt beau à sa sortie sur PC, Divinity : Original Sin conserve tout son charme dans son portage sur consoles. Le résultat d’ensemble flatte la rétine, que l’on soit dans une ville, sur la plage, en forêt ou aux tréfonds des catacombes d’une église abandonnée et hantée par de sombres spectres. Les jeux de lumière sont très réussis et dynamiques. Les effets de particules sont également très bien rendus à l’écran. Ça peut sembler anodin mais c’est le genre de petit détail qui marque une différence avec la génération précédente de consoles. Alors oui, on pourrait ergoter sur certaines textures qui manquent un peu de finesse ou quelques bugs de collisions entre personnages mais ni les uns ni les autres ne gênent l’expérience de jeu.

Les différents menus et interfaces ont été correctement adaptés pour une jouabilité à la manette, sans simplifier ni dénaturer le jeu comme c’est parfois le cas lors de portages PC vers consoles. On retrouve facilement ce que l’on cherche à faire, l’inventaire, l’équipement et la gestion des caractéristiques et compétences des héros sont on ne peut plus accessibles. Le seul bémol concerne le journal des quêtes, pas toujours très clair à comprendre. Une distinction plus claire entre les missions terminées et celles toujours en cours n’aurait pas été du luxe.

Note

19/20

Divinity : Original Sin est un des jeux que je voulais absolument faire un jour dans ma vie et je n’ai été déçu à aucun moment. Certes pas parfait, il n’en reste pas moins un des meilleurs titres actuellement disponible sur le marché, à moins d’être totalement réfractaire aux RPG qui mettent l’accent sur l’histoire et la réflexion plutôt que sur le combat à outrance. Je vous encourage sans hésiter à vous procurer ce petit bijou des Gantois de Larian Studios, en attendant fin 2016 et la sortie du deuxième volet, dont la campagne kickstarter est déjà une très belle réussite. J’en salive déjà :)

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