F1 2015 – Renouveau ou mise à jour ?

F1 2015 – Renouveau ou mise à jour ?

La Formula 1, la catégorie reine du sport automobile ! Un sport qui fait rêver les amoureux de courses automobiles depuis des années. Mes plus vieux souvenirs remontent à la lutte pour le titre entre Michael Schumacher chez Ferrari et Jacques Villeneuve sur sa Williams, juste avant les années Schumi-Hakkinen. A l’époque où les pubs pour des cigarettiers étaient légions sur les monoplaces. Alors, oui, c’était en 1997 et les plus anciens doivent rire en pensant aux années Senna, mais vous parlez à un jeune né en 89 dont la première expérience d’un jeu de course remonte justement à l’excellent Formula 1 sorti en 96 sur PS1 qui était pour moi le seul bon jeu de la franchise jusqu’à ce que Codemasters nous ponde F1 2010 et ses suites. Et en parlant de suite, F1 2015 vient de sortir et il est temps de savoir si il s’agit d’un renouveau ou d’une simple mise à jour.

De belles promesses…

Quand j’ai reçu le communiqué de presse annonçant F1 2015, j’étais tout fou, j’avais hâte ! Sorti plus tôt dans l’année, un nouveau moteur de jeu, l’Ego Engine 2, qui promet d’être plus souple pour les développeurs et ainsi pouvoir sortir plus facilement des patchs équilibrant le jeu afin qu’il reflète les performances réelles des voitures de la véritable réalité vraie, plus de vie lors des weekends de courses, des vidéos d’intro des circuits, des podiums, la grille d’avant-course, une physique encore augmentée, une meilleure modélisation des pneus, tant sur l’usure visuelle que sur la gestion de la chaleur et de l’usure, meilleure gestion des dégâts, une meilleure IA, etc, etc…

 … mais un manque de jusqu’au boutisme

Alors oui, les promesses ont été tenues, il y a des podiums, de la vie autour de la course, des jolies cinématiques ça et là, c’est ce que les fans demandaient et ça aurait pu être génial si tout ça servait à quelque chose ! Ouais, ce ne sont que des cinématiques, rien n’est interactif, et on aura vite tendance à vouloir les passer sauf que… toutes ne sont pas skipable. Personnellement, j’espérais mieux ! J’avais imaginé des podiums interactifs, un système où les touches correspondraient à une action, où pouvoir créer et personnaliser son propre pilote et ses expressions, que les grilles de départ pourraient être l’occasion de répondre à des interviews qui, en carrière, pourrait jouer un rôle sur l’avenir de votre pilote, à l’image de ce qui a déjà été vu dans Fifa (je crois). Sauf que non ! Cette avant-course vous servira simplement à choisir la stratégie de pneus à appliquer. F1 2015 a en fait été amputé de la majeure partie de ses modes de jeu et même de sa safety-car qui a tout bonnement disparu ! Et on attend toujours le tour de chauffe et le tour d’honneur…

Et le retrait le plus important n’est autre que le mode carrière lui même… Impensable, hein ? Avant, vous commenciez par créer votre pilote, un nom, une nationalité, un casque, c’est tout, il était tout le temps masqué, mais c’était vous ! Ici, sans doute à cause des cinématiques de podium ce ne sera plus le cas, c’était peut-être trop compliqué d’ajouter un créateur de personnage. Codemasters l’avait annoncé et parlait de jouer un championnat avec un pilote sous licence et là, naïf que je suis, j’avais espéré suivre un pilote donné dans son évolution au sein de la discipline, mais ça non plus. Quand vous décidez de faire un championnat, en fait, vous avez juste le droit de prendre n’importe quel pilote de n’importe quelle écurie (ah ouais, exit aussi le test des jeunes pilotes censé vous donner accès à votre première écurie) et de rouler bêtement.

Hélas, ce n’est pas tout ! Le manque de personnalisation est partout, jusque dans le format désiré des weekends de course. Vous aurez le choix entre trois : le weekend abrégé, 15 minutes d’essais, un tour de qualification et 25% de la durée réelle de la course, le weekend normal, 30 minutes d’essais, qualifications courtes, course de 50% et enfin le grand weekend qui lui correspond à des essais d’1 heure, des qualifications complètes et une course de 100%. C’est vraiment pas terrible, j’aurais aimé avoir 30 minutes d’essais, des qualifications complètes pour avoir le plaisir de me débattre pour me qualifier pour les différentes sessions et une course de 25% histoire de dire de pas y passer ma vie et faire plusieurs weekends de course vite fait sur une après-midi comme c’était possible dans les anciens opus. Ici, tout ce qu’on peut personnaliser, c’est les aides à la conduite, encore heureux. Et si tout ça ne vous a pas encore dégouté de rouler en championnat, dites-vous qu’il n’y même plus les minis défis en essai servant à acquérir une amélioration sur la voiture. Navrant.

Si vous voulez pouvoir faire la course dont vous rêvez il faudra du coup passer par le mode course rapide ou une course personnalisée en multi. Le multi-joueur qui est le seul à être étoffé, proposant plusieurs modes de jeux rapides afin de diversifier vos sessions sans vous prendre la tête à rechercher un lobby daignant démarrer ou que d’autres joueurs se joignent au vôtre. Petite chose appréciable, un mode conditions réelles vous fait revivre le dernier grand prix disputé. Enfin, il y a un mode chrono, le nom parle de lui même, pas la peine d’en dire plus. Exit donc le mode scénario qui vous faisait revivre des situations passées ou fictives, exit le défi de championnat. Même si ces modes ne duraient pas, ils étaient là, et j’aimais les faire une fois de temps en temps. On pourrait aussi citer le championnat pro, présent dans le menu principal comme une tentative désespérée de masquer le manque de mode de jeu alors qu’il aurait aussi bien pu être une option dans le mode championnat normal puisqu’il s’agit bien de ça, un championnat mais sans aucune aide au pilotage et les séances complètes. Notons tout de même que le contenu de la saison 2014 est présent, mais uniquement les voitures et pilotes, les modes de jeux restant exactement les mêmes.

Qui veut rouler vite ménage sa monoplace

Mais au fond, l’important, c’est la conduite, non ? Et qu’est-ce que ça vaut ? Eh bien, heureusement, de ce côté là, tout roule ! Il y a une vraie évolution et on se retrouve avec des sensations telles que décrites par les pilotes depuis le changement de réglementation, c’est-à-dire peu d’appui aérodynamique, le couple instantané sur les roues arrières, beaucoup de patinage à la ré-accélération, des pneus qui se détruisent très vite si on ne s’économise pas… C’est franchement agréable, on y trouve un vrai défi si on veut apprendre à rouler sans les aides. Pour vous donner une idée, pad Xbox One en main, j’ai du mettre l’aide antipatinage à fond alors que je roulais sans soucis sans sur F1 2014. On ressentira aussi la faible aéro des ailerons avant lors des changements de directions rapides et on loupera vite un deuxième point de corde à cause d’une vitesse excessive. Les dégâts ont quant à eux été rendus plus réalistes,  vous pourrez, si vous tirez trop dedans, casser votre moteur ou même crever vos pneus si ceux-ci sont trop usés. RIP mon premier train de pneu que j’ai voulu emmener trop loin…

Pour ce qui est des petites features de gameplay, on remarquera le retour du contrôle d’appui aéro de l’aileron aux côtés du mélange de carburant et du choix de pneu. Pas qu’il ait disparu de la réglementation réelle, juste qu’il fallait l’effectuer aux stands et que forcément, ça faisait quelque chose en plus à gérer de pas facile pour les devs. Les flashbacks ont été retouchés : d’abord, vous pouvez en utiliser un nombre infini et puis lors des replays vous pouvez avoir le point de vue d’autres voitures histoire de bien tout comprendre.

Techniquement pas à la rue

F1 2015 est le premier jeu de la série à sortir sur les consoles de nouvelle génération avec son pimpant Ego Engine 2, même si j’attends de voir à quel point il est modulable et quel soin ils vont porter aux mises à jour (j’attends le modèle de la McLaren avec son museau court et la version B de la Force India). Il faut avouer qu’il est beau et qu’on s’approche du photo-réalisme même si certaines textures comme les carrosseries sont parfois anormalement brillantes et les gouttes de pluie ruisselant dessus sont du plus bel effet. Testé sur PC, là où certains utilisateurs PC n’hésitent pas à évoquer un Batman-gates et des performances en bernes, je n’ai eu aucun souci à faire tourner le jeu à un niveau de graphisme se situant entre haut et ultra avec une moyenne de 70 images par secondes avec i5 poussif et une valeureuse GeForce GTX 770, le tout en 1080p. Mieux : je n’ai remarqué aucun effet de clipping ou de tearing mais il faut avouer que je suis en général plus concentré à regarder là où je pose les roues que loin devant moi.

Je reprocherai par contre la modélisation des pneus, ils avaient promis mieux et… y’a du mieux, mais des mods amateurs faisaient bien mieux que ça, l’usure visuelle n’étant représentée que par deux pauvres bandes plus sombres. Les débris ramassés lors de vos sorties de pistes ressembleront plus à des grosses tâches pixelisées qui partiront aussi vite qu’elles sont venues alors qu’il faut normalement du temps pour les évacuer. Pire, elles apparaîtront parfois sur une roue restée sur la piste propre et l’eau évacuée par les roues avant ressemble plus à un nuage de buée qu’à de l’eau projetée.

Le jeu n’est pas non plus exempt de bugs. J’ai notamment pu expérimenter une erreur des mécanos (on va dire ça) qui m’ont mis le mauvais type de pneu alors que la stratégie devait être automatiquement suivie, la boite automatique qui reste bloquée en deuxième à la sortie des stands, un beau glitch visuel faisant clignoter ma partie lors d’une partie en ligne, surement à cause du lag de l’hôte et pour finir avec les bug graphiques, lorsqu’on vous met les nouveaux pneus aux stands, ils apparaissent usés et deviennent d’un coup tout neuf quand on redémarre. D’accord.

Last but not least, l’IA a été améliorée. Elle reste à mon goût trop facile à battre en difficile et trop difficile en expert, mais elle est désormais plus agressive et n’hésite plus à tenter le dépassement quand il suffisait de se décaler pour la voire piler sur les freins, elle continuera sa manœuvre quitte à provoquer un accident qui se de toutes façons de vôtre faute puisqu’en F1 couper la trajectoire est interdit.

Note

12/20

F1 2015 est pour moi une GROSSE déception, j'en avais attendu trop, comme souvent. Au final il n'est qu'une énième mise à jour tronquée de quelques éléments qui apportaient une vraie variété mais offre néanmoins une très bonne expérience de conduite.

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