La musique, ça s’écoute

Une nouvelle façon d’écouter du jeu vidéo a vu le jour. Elle consiste à naviguer entre les bandes originales de grands titres via un player en streaming. L’idée est à la mode, vous payez un abonnement et à vous la catalogue de séries télé ou d’albums musicaux. Sauf qu’en l’occurrence, l’abonnement est gratuit et ne nécessite qu’une inscription au remarquable site Abandonware France. Cette légende du web, qui met à disposition des jeux vidéo tombés dans le domaine public, lance maintenant sa plateforme « Biiper ». Le répertoire s’étoffe tout doucement et contient déjà des perles universelles. Du rétro cheap (Castlevania, par exemple) aux morceaux chantés (Bastion, entre autres), Biiper deviendra vite un rituel qui vous accompagnera au boulot ou pendant vos révisions. Il assouvira aussi vos envies de dégustation du patrimoine, grâce notamment à la possibilité de faire des recherches par compositeur (bio comprise).

La musique, ça se partage

Si vous ne savez pas quoi écouter, laissez faire les spécialistes. Depuis vingt émissions (tout rond), les « Démons du midi » vous créent des playlists d’enfer. Le format est celui d’un podcast de deux heures qui accumule les morceaux d’anthologie ou les découvertes récentes. Aux platines, un duo d’animateurs bien connus des lecteurs de Canard PC et de Gamekult : Pipomantis et Gautoz. Si vous appréciez leur plume, leur humour et leur sagacité, vous retrouverez toutes ces qualités dans un podcast à la réalisation très pro. Pipo et Gautoz coupent le son… et remettent le son sans jamais se faire huer. Chaque morceau appelle en effet des commentaires, car derrière une musique, il y a un compositeur, parfois un chanteur et… un jeu. Quel régal de les écouter nous conter l’histoire d’une musique et (presque) accessoirement leurs sensations de jeu ! Deux heures par mois, les « Démons du midi » frappent à vos oreilles.

La musique, ça s’adapte

On a tous en tête ces musiques qu’on adore fredonner aux moments les plus incongrus. Qui ne s’est pas fait surprendre à chanter le thème de Zelda à la caisse du supermarché ? Hormis votre bouche (pas forcément habile en la matière), saviez-vous que de vrais instruments peuvent reproduire les musiques que vous aimez ? Oh ! Et que vous pouvez même réarranger les morceaux comme vous les auriez composés vous-même ? Oh ! C’est exactement ce que fait Laurent en réinterprétant des titres de bravoure avec une présence appuyée de la guitare. Toutes ses créations se retrouvent sur la chaîne Youtube de Grospixels, le site de référence sur le retrogaming dont Laurent est l’un des fondateurs. Vous pouvez d’ailleurs en discuter directement avec lui sur le forum de Grospixels (les encouragements, ça fait toujours plaisir aussi…). Entre les thèmes archicélèbres (Super Mario 64) et les morceaux majoritairement oubliés (Leander), Laurent exploite l’énorme potentiel de la musique de jeu dans des remixes tantôt très rock, tantôt plus planants. Sa dernière création relève de cette seconde catégorie : un remix d’un titre nébuleux sur la BO de Dark Souls.

Autrefois, certains testeurs de jeux vidéo s’interrogeaient sur la pertinence de mettre la musique sur le même pied que d’autres critères d’évaluation, tels que les graphismes ou la jouabilité. Cette question ne se pose plus aujourd’hui, la musique est au centre du jeu vidéo et s’écoute même indépendamment de lui. En arrivant à un plafond de sophistication technique, elle s’est aussi débarrassée de toute considération objective. Outre une évaluation éventuelle de la spatialisation des bruitages, on ne parle plus de la musique qu’en termes artistiques et subjectifs. La consécration d’un genre musical à part entière, que les trois initiatives ci-dessus mettent si bien en valeur.

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