Dino Crisis : un retour vers le passé

Dino Crisis : un retour vers le passé

Comment ? Qu’est-ce que vous dites ? Opportunistes, nous ? Il est vrai qu’avec la sortie de Jurassic World au cinéma (que je vous recommande d’ailleurs chaudement d’aller voir, si ce n’est déjà fait), il peut sembler un peu facile de proposer un article sur la saga Dino Crisis ; mais après tout il faut bien l’admettre : toutes les occasions sont bonnes pour parler du jeu préhistorique de Capcom ! Alors branchez votre Playstation, affûtez la Dualshock, et surtout si quelque chose vous poursuit : courez !

Fin des années 90, la Playstation première du nom n’est pas loin de dominer le marché console et Capcom, maître de l’horreur lors de l’âge d’or du Survival, propose un jeu des plus intéressants, transposant le concept de sa saga fétiche Resident Evil dans une sorte de Jurassic Park.

Petite futée...

Petite futée !

Vous incarnez Regina, rouquine de choc envoyée avec son équipe sur l’île Ibis afin de retrouver le docteur Kirk, porté disparu après un accident survenu dans le centre de recherche se trouvant sur l’île. Bien vite, vous découvrirez que l’accident, dû au caractère instable des sujets de recherche, a créé une brèche spatio-temporelle ayant mystérieusement peuplé l’île et le complexe de dinosaures.

Dans les grandes lignes, le jeu se joue comme un Resident Evil, avec ses énigmes et allers-retours caractéristiques. La peur et la tension sont créées par 1° le « peu » de dinosaures que vous croiserez, et 2° l’obligation de conserver au maximum vos munitions. En effet, les bestiaux étant plutôt résistants, le jeu réussissait à vous faire redouter de croiser le moindre reptile et vous retrouver incapable de l’affronter. De plus, ils apparaissent aléatoirement dans les différents couloirs du complexe : il n’est pas rare de passer dix fois par le même endroit sans encombre, pour y trouver un vélociraptor bien décidé à faire de vous son déjeuner au 11ème passage ! Fort heureusement le level-design propose des alternatives à l’affrontement, avec des rideaux de sécurité à abaisser, des passages via les conduits d’aération du centre afin d’éviter un couloir infesté de vélociraptors… Petites originalités du titre, il est parfaitement possible de perdre son arme après s’être fait bondir dessus par un dinosaure, et notre héroïne peut tout à fait saigner suite à une morsure : faute de pansement sous la main, l’énergie vitale de Regina diminuera jusqu’au moment fatal dans ce cas !

A l’instar, encore une fois, de Resident Evil (et plus particulièrement du 3e opus, Nemesis), vous croiserez un ennemi récurrent avec qui chaque rencontre, chaque affrontement, fera battre la chamade à votre petit coeur de gamer ; il s’agit du T-Rex. Je garde d’ailleurs un souvenir particulier de chacune de ses apparitions, vous obligeant la plupart du temps à fuir in extremis dans des séquences particulièrement bien mises en scène !

Le jeu est assez gore.

Rex ne veut pas qu’on le nourrisse, il veut chasser !

Le jeu comportait quelques défauts relativement handicapants, dont le principal était les problèmes de caméra, impossible à contrôler qui plus est ! Il n’est pas rare en effet de perdre de vue votre adversaire, car en fonction de votre placement dans la zone de jeu, la caméra aura jugé nécessaire de changer d’angle, vous obstruant la vue plutôt maladroitement. La réalisation globale proposait, contrairement aux Resident Evil et leurs décors pré-calculés sur lesquels les personnages étaient incrustés, un jeu entièrement en 3D temps réel mais beaucoup plus monotone et parfois un peu « baveux ».

Un an après le très sympathique Dino Crisis, Capcom (qui nous a bien habitués à rimer avec suites) rempile et nous propose Dino Crisis 2 ! Regina est cette fois-ci envoyée en mission à travers le temps pour retrouver les survivants d’un nouvel accident dû aux recherches sur la Tri-Energie. Elle sera accompagnée principalement d’un dénommé Dylan, que vous incarnerez également. Contrairement au premier opus, Dino Crisis 2 s’éloigne quelque peu des carcans du Survival Horror pour proposer un jeu bien plus orienté action, au gameplay particulièrement nerveux rejoignant un peu l’esprit que nous retrouverons plus tard dans Devil May Cry.

N'allez pas dans les hautes herbes !

N’allez pas dans les hautes herbes !

Outre ce changement de rythme de jeu et l’apparition d’un second personnage jouable (en alternance, vous ne choisirez pas ici d’incarner soit l’un soit l’autre à la manière de Resident Evil), cet opus apporte également plus de variété, aussi bien en environnements qu’en dinosaureS (oui, avec un S majuscule histoire de marquer le coup, vous croulerez sous les adversaires, qui crouleront sous vos balles cette fois-ci !), et vous traverserez dans des decors pré-calculés (un retour en « arrière » proposant des graphismes bien plus fins) une jungle, une ville abandonnée, un complexe de recherche et une base sous-marine. Une plus grande variété de séquences également, avec des passages en shoot’em up ou encore de plongée sous-marine particulièrement oppressante. Bref, les reproches faits au premier opus sont ici balayés en proposant un jeu quelque peu différent mais tout aussi plaisant et plus accessible qui rencontrera un succès mérité !

L'excellent segment aquatique du jeu.

L’excellent segment aquatique du jeu.

C'est un... Dinosaure ?

C’est un… dinosaure ?

Malheureusement, bien que la saga ait connu une suite, nous ne saurons jamais ce qu’il advient de nos héros après le twist de fin de Dino Crisis 2. Effectivement, Dino Crisis 3 se déroule en 2548, à bord d’un vaisseau spatial à la dérive, infesté de créatures mutantes ressemblant plus ou moins à des dinosaures, et propose de ce fait de nouveaux protagonistes n’ayant strictement rien à voir avec Regina ou Dylan. Je ne m’étendrai pas très longuement sur ce troisième opus car je n’ai jamais eu l’occasion de m’y essayer, toujours est-il que sa direction artistique tranche allègrement avec ce à quoi Capcom nous avait habitués. Un pari risqué qui n’aura pas porté ses fruits, car mis à part un spin-off jouable au Guncon sur Playstation 2 du nom de Dino Stalker, la saga s’est, à l’instar de ses antagonistes, finalement éteinte après ce troisième épisode atypique.

 

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