Under Night In-Birth EXE:Late

Under Night In-Birth EXE:Late

Réjouissez-vous, amateurs de Versus Fighting en tout genre, car Under Night In-Birth est enfin disponible chez nous dans sa toute dernière version EXE:Late ! Pour ma part, c’est depuis son annonce que je suis avec grand intérêt l’actualité de ce jeu développé par le studio French Bread, connu également pour la série de doujin (jeux indépendants Japonais) Melty Blood. Effectivement, fort de graphismes 2D léchés et d’un système de jeu riche tout en restant accessible, le tout couronné d’un chara-design relativement sympathique, UNIB semblait vraiment avoir tout pour me plaire. Grâce à Arcsys et NIS, le jeu se décide enfin à tourner sur les PS3 du vieux continent, après avoir sévi sur le même support mais également en arcade au pays du Soleil Levant.

UNIB 1Après une intro du plus bel effet nous présentant l’ensemble du casting sur une musique endiablée que ne renierait aucun générique d’anime digne de ce nom, nous voilà face à un menu des plus austères : un mode Arcade, trois modes Versus dédiés respectivement aux combats contre l’IA, au multi ou en ligne, trois modes de jeu en solo (Score Attack, Time Attack, Survival) et la classique mais tellement sacrée salle d’entrainement, UNIB nous propose d’aller à l’essentiel. Non, là où le jeu nous prend par surprise, c’est plutôt sur l’écran de sélection des personnages, proposant un roster de 16 personnages, ni plus ni moins ! Et cerise sur le gâteau, pas de doublons façon Ryu et Ken dans le cast : chaque personnage dispose de sa propre movelist originale et personnalisée, ainsi que de son propre gameplay. Alors bien sûr, on retrouve quelques archétypes classiques propres aux séries de Capcom et de SNK pour ne citer qu’elles (Waldstein, non content d’avoir un chara-design hommage à Ganondorf, est également un immense clin d’oeil aux choppeurs de Street Fighter : Zangief, T.Hawk, Hugo…) mais à l’instar des jeux Arcsys tels que Guilty Gear et Blazblue, les personnages disposent de possibilités de mindgame relativement riches et diamétralement opposées d’un perso à l’autre : si Hyde, le héros du jeu, est un personnage polyvalent et rapide sur le terrain, Akatsuki se consacre quand à lui au pressing constant sur son adversaire. Je ne vais bien sûr pas énumérer tous les types de gameplay du cast, mais citons notamment Seth, un personnage pouvant placer des pièges sur le terrain de jeu afin de zoner; Byakuya, équipé de « pattes d’araignée mécaniques », qui se fera un plaisir de ralentir l’ennemi dans sa toile; et Eltnum, armée d’un pistolet, devra gérer les balles restantes dans son chargeur au cours du combat. Je vous laisse le plaisir de découvrir le reste du roster, surtout que tous les personnages sont charismatiques et intéressants à jouer; je me permettrai juste d’ajouter que j’ai trouvé un soupçon de Persona dans le design général des combattants, sans doute dû aux uniformes que bon nombre d’entre eux portent.

Le jeu se joue sur un système à quatre boutons : A, B, C et D. Si les trois premiers sont consacrés aux coups, repris en Petit/Moyen/Grand; le bouton D est quant à lui dédié aux mécaniques propres à UNIB, ce qui nous amène à parler des différentes ressources mises à disposition des joueurs. Outre la traditionnelle barre de vie, on retrouve la non moins classique barre de EX, permettant de lancer des furies et chargeable jusqu’à deux niveaux. Petite nouveauté, complètement au cœur du système de jeu, on découvre pile entre les barres de EX des deux personnages une jauge nommée GRD. Cette dernière vient largement rythmer les combats, car elle impose aux joueurs d’être offensifs : si vous avancez vers votre adversaire et portez des coups, votre jauge GRD va se remplir. Si au contraire vous subissez un important pressing et êtes obligé de reculer et de mettre la garde, votre jauge va fatalement se vider. Un chrono est présent entre les deux jauges GRD, et à chaque fois que ce chrono effectue un tour complet, le personnage étant en avance sur la barre de GRD se verra passer en mode Vorpal. Ce mode spécial offre deux avantages conséquents aux joueurs : premièrement, et probablement le plus évident, un personnage en mode Vorpal infligera 10% de dégâts supplémentaires sur ses coups. Deuxièmement, le mode Vorpal permet, d’une double pression sur D, d’échanger sa barre de GRD contre de la barre de EX, un moyen redoutable de se refaire un stock de furies sous le stick. Dans le même ordre d’idée, en maintenant D, il est possible de charger sa jauge GRD au détriment de sa barre de EX. Les Parry de Street Fighter 3 et les Just Defend de Garou Mark of the Wolves sont votre plus grand cauchemar tellement vous êtes un sac de la frame ? Pas de panique, dans un soucis d’accessibilité, French Bread a pensé à vous : il est possible d’activer un bouclier en faisant arrière + D, vous empêchant de vous faire gratter, contrairement à la garde traditionnelle, et absorber des coups avec le bouclier vous fera gagner du GRD !

Certains personnages combattent aux cotés d'un familier.

Certains personnages combattent aux cotés d’un familier.

Maintenant que ces petites subtilités techniques sont connues, penchons-nous sur les possibilités de gameplay. Comme cité ci-dessus, on retrouve trois niveaux de puissance des coups, A B et C pour Petit, Moyen et Gros coup, sans distinction particulière entre les poings ou les pieds. Chaque personnage dispose de ses coups propres, spéciaux ou normaux; mais on retrouve un système de Chain Combo universel : en enchaînant rapidement A, B et C, on déclenche un enchaînement Petit/Moyen/Gros (un peu comme dans Darkstalkers), duquel on peut ressortir soit avec un coup normal supplémentaire (un second Gros coup par exemple), soit avec un coup spécial voire même avec une furie si la barre de EX le permet ! Parlons-en d’ailleurs des furies : pas besoin de bourrer les quarts de cercles à l’infini, car les coups spéciaux se déclinent eux aussi en trois niveaux. Prenons le quart avant d’Akatsuki par exemple : en validant la manip’ avec A, le personnage va envoyer un Lightning Shot (une boule de feu) assez lent. En la validant avec B, la boule sera plus rapide, façon Street Fighter en somme. S’il la valide par contre avec C, c’est là que les choses deviennent marrantes : si Akatsuki ne dispose pas d’assez de barre de EX pour balancer une furie, le résultat sera identique au Lightning Shot moyen. Si par contre il dispose d’au moins une demie barre, la pression sur C activera la version EX de sa boule de feu, tenant plus de la furie digne de ce nom qu’autre chose ! Toujours en partant sur un exemple d’Akatsuki (oui, je l’avoue, j’ai eu un coup de coeur pour ce personnage, qui est d’ores et déjà mon Main sur UNIB !), il est possible de canceler/annuler un coup spécial par sa version EX, ce qui permet d’envoyer un Lightning Shot faible et de le faire suivre par la boule en furie, et les deux boules feront combo entre elle si elles touchent l’adversaire ! Petites particularités du gameplay, adoptées par l’ensemble du cast : la chope/déchope se fait sur A + D, une pression sur B + C déclenche un coup spécial (un peu à l’instar de la TOP Attack dans Mark of the Wolves) et il est possible de lancer un coup en plein Dash en appuyant sur C dans sa lancée. Si tout cela a l’air un peu technique au premier abord, j’insiste sur le fait que Under Night In-Birth est réellement un jeu très simple d’accès et très agréable à prendre en main. D’ailleurs, il embarque une mécanique venue tout droit de Persona 4 Arena, l’auto-combo : en enchaînant plusieurs pressions sur A, chaque personnage effectuera une phase prédéfinie enchaînant plusieurs coups normaux, un coup spécial et le confirm par une furie pour peu que la jauge de EX le permette !

UNIB 3Tout cela se traduit par un rythme de jeu assez nerveux et un plaisir immédiat le pad en main, tant le jeu se montre accessible tout en sachant récompenser les plus méticuleux. D’ailleurs, l’IA du mode Arcade propose un challenge intéressant sans se montrer purement et simplement dissuasif (oui Street Fighter 2X, c’est de toi que je parle); et le Netcode est assez propre : sur les quelques combats que j’ai pu disputer en ligne, aucun problème de lag ne s’est fait ressentir; et même en affrontant des Japonais. Préparez-vous mentalement par contre, car la plupart des joueurs que vous rencontrerez en ligne disposent d’une très nette longueur d’avance sur les matchups, et vos nerfs seront mis à rude épreuve si vous n’avez pas de garde d’acier !

Pour finir, et bien que nous en ayons déjà parlé ensemble en abordant le casting du jeu, la direction artistique de UNIB est particulièrement léchée : le chara-design est superbe, la bande originale endiablée à grand renforts de riffs de gratte efficaces, et certains niveaux sont purement et simplement magnifiques, bien que l’on puisse rapidement constater qu’ils disposent d’un rien moins de soin dans leur réalisation que les personnages. Des personnages dont les différentes animations sont très réussies et particulièrement fluides, permettant d’appréhender très rapidement les différentes frames d’un mouvement.

L’avis du Aum

Comme je l’attendais ce jeu !  J’ai lu, maté des vidéos, vus quelques connaissances se l’offrir en import tellement la hype était là ! J’ai bavé quelques litrons sur ce jeu. Alors finalement, quel verdict ?

Eh bien en soi, un verdict quelque peu décevant pour ma part. Et ce car les promesses ne sont pas au rendez-vous, j’ai la nette sensation de m’être fait avoir, comme avec une pub qui aurait quelque peu exagéré les qualités de son produit. Qu’on se le dise, le jeu n’est pas mauvais, loin de là!  Mes attentes étaient peut-être trop hautes au final… Alors, pourquoi la déception ?

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Première chose à laquelle je suis sensible dans le cadre d’un jeu estampillé NIS : le scénario et les dialogues : alors qu’on nous promet une expérience proche et digne d’un visual novel, on nous donne une petite histoire somme toute ultra classique qui tiendrait sur un bout de PQ. Il s’agit ici de ma plus grande déception concernant le titre. Qu’on soit clairs, je ne regarde pas trop la trame scénaristique d’un jeu de baston en temps normal, sauf pour les jeux tels que celui-ci, Persona 4 Arena ou encore BlazBlue, première déception donc.
Deuxième manquement : l’absence complète de tutoriel ! Alors, personnellement, étant bon consommateur de jeux de combat, je n’ai pas trop de difficultés à appréhender un tel jeu, cependant je trouve dommage de ne pas inviter le néophyte à s’y retrouver. J’ai eu la sensation que ce jeu s’adressait à un public de niche et que c’était très bien comme ça. J’y vois à nouveau un « trou » difficile à pardonner.
Troisième aspect décevant, l’absence de mode défis. A l’heure actuelle, il me semble très peu à propos de faire l’impasse sur un tel mode (entendez par là un mode proposant une succession de combos de plus en plus complexes à réaliser avec votre perso, ce qui permet d’aider à l’appréhender en voyant dans quels types de combos et d’enchaînements celui-ci s’inscrit). Il s’agit ici d’un grand manquement qui n’est que peu pardonnable. On n’avait vraiment pas envie de vous aider à prendre le jeu en mains.

En dehors de ces « petites » déceptions, il faut avouer que nous avons ici à faire à un jeu drôlement bien léché.  Les animations des combats sont de grande qualité et d’une finesse incroyable, bien au delà que ce que proposent les différents environnements dans lesquels vous jouterez. En ce qui concerne les environnements de baston, on ne peut pas dire qu’ils aient été particulièrement soignés, à côté de ce que nous propose BlazBlue dans le domaine, UNIB peut aller se rhabiller (mais nous n’allons pas rentrer dans ces comparaisons, car en fait je ne connais aucun jeu capable de rivaliser avec les décors de BlazBlue… ).
Au niveau du gameplay, le jeu fait son taf, rien d’exceptionnel, si ce n’est cette jauge qui pousse à attaquer : elle rend le jeu oppressant et ultra dynamique ! En cela j’apprécie le travail des développeurs, qui ont eu ici une idée super qui force les joueurs à être actifs.

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Pour conclure, je n’ai pas l’impression d’avoir un mauvais jeu dans les mains, bien loin de là, je pense plutôt avoir eu des attentes qui se situaient au delà de ce que le jeu avait à proposer, et ça le soft n’y peut strictement rien. Je déplore toutefois l’absence de mode trials et de tutoriel ainsi que l’aventure proche du visual novel qui est, selon moi, une vaste blague. J’en ai mal à mon NIS : que s’est-il passé avec le scénar’ ? Et les dialogues ?
Voilà, un bon 14, il aurait pu monter à 17 si je n’avais pas eu l’impression de me faire arnaquer par des arguments de vente ne respectant pas leurs promesses (visual novel, hum)… A vous les studios !

 

Note

15/20

Under Night In:Birth EXE Late est une excellente surprise ! Fort d'une réalisation léchée et d'un casting varié et original, le titre de French Bread offre une excellente alternative aux poids lourds du Versus Fighting, en faisant le choix de proposer un Guilty-like doté de l'accessibilité évidente d'un Street Fighter. Un choix qui séduira sans aucun doute les joueurs avides de nouvelles expériences sans avoir forcément le temps d'appréhender toutes les mécaniques propres aux jeux Arcsys !

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