Mortal Kombat X – dix de chute mortelle

Mortal Kombat X – dix de chute mortelle

Depuis sa première édition, Mortal Kombat est le jeu de baston pour les gens qui ne savent pas jouer aux jeux de baston. Dès sa naissance en salle d’arcade, il a attiré un public aux deux mains gauches, qui ne parviendra jamais à sortir un Dragon Punch de sa vie. Mortal Kombat ouvrait grand la fenêtre du bourrinage, donnant ainsi une fierté certaine aux joueurs arrivés jusqu’au cinquième stage du mode solo à l’aide de coups de pied sautés. On entendait ainsi ce genre de discussion technique « Pour Johnny Cage, tu attends qu’il se rapproche et tu lui fais un coup de pied haut ». Double Flawless Victory garantie et « attends, pousse-toi, je vais te faire la fatalité ».

Avant Mortal Kombat, on voyait des combattants défaits avec la tronche en puzzle (comme dans Street Fighter II) et on ne s’imaginait pas une seconde les envoyer à la mort (à l’image de cette scène de Bloodsport, émouvante et légèrement raciste anti-asiatique – on ne voyait pas le mal à l’époque). Mais voilà qu’après avoir foiré notre coup en essayant de faire « la glace » au lieu des coups de pied sautés, Kano nous… arrache le cœur ! La première fois que ça nous arrive, on ne pense même pas à remettre une pièce dans la borne : on est mort.

Depuis ses origines, Mortal Kombat régale par son cynisme et son ultraviolence. Jusqu’à la plus extrême boucherie que joueurs et spectateurs identifient forcément comme du second degré. Même si une fatalité placée contre votre adversaire peut susciter un sentiment d’humiliation, Mortal Kombat en fait tellement dans le démonstratif qu’il ne génère pas de malaise. Tant dans le gameplay que dans l’apparence, Mortal Kombat est un spectacle qui s’assume. Et pourvu que ce soit encore le cas avec ce dixième volet disponible sur consoles de nouvelle et ancienne génération ainsi que sur PC.

Mortal Kombat X 3

Quel plaisir de retrouver les gloires originales du Mortal Kombat. Sonya, Kano, Sub-Zero, Scorpion, Johnny Cage, Liu Kang, Raiden et même Goro (si votre version du jeu vous y donne droit). C’est comme si on ne les avait jamais quittés, tant ils font partie du patrimoine vidéoludique, au même titre que Ryu, Ken, Chun-li et leurs collègues de Street Fighter. Le casting de Mortal Kombat est riche et même triplement riche, puisque chaque combattant dispose de trois styles à déterminer avant le match. Déjà tenté dans Mortal Kombat Deadly Alliance, entre autres, ce système procure des variantes de coups (spéciaux) et fera le bonheur notamment des joueurs accros à un seul combattant.

Une fois les personnages sélectionnés, la mise en scène commence. Les deux adversaires se toisent avant de s’éloigner à la manière d’un duel au far west. Ensuite, un chargement rapide fait le lien avec l’arène, dans laquelle chaque personnage fait son show. Oh surprise ! c’est du français qui sort de leur bouche, et du français bien doublé qui plus est. Seul le commentateur garde, heureusement, ses annonces en anglais, dont les fameuses « Bidule wins, FATALITY ! ». Dans un français parfait, les deux rivaux se chambrent aussi de manière spécifique à leur interlocuteur. Johnny Cage n’aura ainsi pas les mêmes mots pour Sonya que pour Goro, l’une étant plus attachante que l’autre (quoique avec quatre bras…). D’une manière générale, Mortal Kombat continue à soigner son histoire, notamment dans son mode scénarisé.

Le mode histoire est une succession de scènes légèrement interactives (avec quelques QTE pas bien méchants) qui se terminent par un affrontement – la diplomatie connaissent pas. Le premier héros à l’honneur est Johnny Cage, qui apparaît aux côtés de Sonya dans une ambiance de film d’action américain. Puis, l’atmosphère se fait mystique avec l’entrée en scène de Raiden et ses « potes » dieux. Le déroulement du scénario est agréable et la réalisation digne d’un bon film de genre. Les combats proprement dits ont aussi le bon goût de débuter sans raccord ni chargement.

Quid des combats justement ? D’abord, une confirmation : le jeu est beau ! Les personnages sont réussis (si ce n’est parfois un étrange effet de transpiration) et les arènes présentent une grande richesse visuelle avec leurs animations en arrière-plan qui ne détournent pas l’attention. Avec le dernier Killer Instinct, Mortal Kombat X fait passer un cap technique au jeu de baston – sur les machines de nouvelle génération en tout cas (nous testons le jeu sur Xbox One). De plus, l’animation de la série souvent critiquée pour sa rigidité trouve ici une étonnante souplesse et ne devrait plus gêner les adeptes d’autres écuries du jeu de baston. Fluide et réaliste à sa manière, l’animation fait ressentir les coups avec un impact jamais vu à ce jour. Au service de la brutalité en somme.

Mortal Kombat X 2

Car pour être brutal, Mortal Kombat X est brutal. Les coups claquent, le sang sort des plaies, les os craquent et les cris de douleur sont fréquents. Mention spéciale aux fatalités évidemment et aux « brutalités » – à décocher avec une jauge pleine – qui déplacent les vertèbres de votre adversaire avec élégance. Le bébé de Midway a conservé tout son ADN.

En termes de jouabilité, vous attendiez peut-être l’avis d’un spécialiste… ce que je ne suis pas. Mais comme précisé dans l’introduction, Mortal Kombat, y compris ce volet X, s’adresse aussi aux bastonneurs du dimanche. Pour ceux-là, certaines bases restent identiques : la balayette, les coups de pied sautés, l’uppercut, etc. Néanmoins, après une heure de jeu, n’importe qui pourra expérimenter d’autres techniques. Les coups spéciaux, bien sûr, mais aussi des contres ou des combo breakers, très faciles à comprendre. L’interaction avec les objets du décor se fait aussi sans peine. Bref, on s’amuse directement et on évolue très vite. C’est pas beau ça ?

Le mode arcade est, depuis toujours, symbolisé par des tours dans Mortal Kombat. Comme d’hab’, la tour vous prévient des adversaires qui se dresseront successivement en travers de votre chemin. Des tours, il y en a de plusieurs types : classiques avec plus ou moins d’adversaires, agrémentées de bonus et malus tirés au sort en début de match (rapidité accrue, mollesse, force supérieure, etc.) et vivantes. Par « tours vivantes », le jeu entend des défis qui évoluent dans le temps et débloquent des récompenses à dépenser en accessoires. Bien entendu, vous pouvez aussi aller risquer votre vie dans le mode en ligne, que nous n’avons encore qu’effleuré (avec trois victoires sur quatre matchs, s’il vous plaît ! ).

Le premier contact avec Mortal Kombat X est emballant. Le contenu riche, la réalisation supérieure et l’accessibilité intacte en font un épisode digne de la série. S’il est encore trop tôt pour juger de la pertinence du gameplay à long terme, l’enthousiasme est de mise grâce au cœur de jeu semble-t-il impeccable.

Note : aucun « c » n’a été remplacé par un « k » dans cet article.
Ci-dessous, une petite vidéo maison des premiers combats. Amis button mashers, vous allez vous régaler.

Réactions

  • gazza8 le 18/04/2015

    « aucun « c » n’a été remplacé par un « k » dans cet article. »
    => Bien vu ! Il y a assez d’autres articles qui l’ont fait…

    Concernant les fatalities, l’éditeur (Warner) propose de les acheter (DLC) en version « Easy Fatalities » pour les joueurs qui préférent les réaliser via une manipulation plus simple… No comment :-\

    Source Gamekult :
    http://www.gamekult.com/actu/les-fatalities-a-vendre-dans-mortal-kombat-x-A146233.html

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