Danganronpa Trigger Happy Havoc :  ma découverte de cette nouvelle vague

Danganronpa Trigger Happy Havoc : ma découverte de cette nouvelle vague

Salut, moi c’est Vega, je découvre…

Mettez-vous quelques secondes à ma place. J’aime les jeux d’action, de combats et de réflexion. Je déteste les longs dialogues et les RPG. À côté de cela, j’ai une addiction pour le cinéma glauque, asiatique et schizophrénique.  À la lumière de ces informations, vous comprendrez mieux pourquoi ma vie de gamer vient de changer. Il y a eu un avant Danganronpa, il y aura un après. Imaginez une seconde que Tim Burton ait décidé de rendre une copie torturée de son Charlie et la Chocolaterie, et que Battle Royale ait été un manga dessiné par Miyazaki. Vous mélangez ces deux utopies, vous en faites un jeu vidéo sur PS Vita, et vous obtenez une des expériences la plus politiquement incorrecte et torturée de l’histoire du jeu vidéo… Vous me suivez toujours ? Alors rideau.

Une intro courte, musclée, rythmée au son électro d’une mélodie pêchue et déjà réussie, vous êtes plongé dans un univers coloré et sexy. Très vite, s’installe ce soupçon de glauquerie incarnée par une  étrange créature qui anime cette courte mise en bouche, une peluche robotisée au visage mi-niais, mi-diabolique. Ensuite, c’est dans la jovialité d’une mélodie candide et enjouée que le contexte de l’expérience qui vous attend se pose. L’établissement scolaire de Hope’s Peak se dresse devant vous comme un bâtiment imposant, arborant des formes robustes, sans manquer de rappeler les plans d’une enceinte pénitencière. Cette école a été fondée pour entretenir l’espoir d’un futur prospère dans le pays. Certes, son  niveau d’exigence rend l’accès à cette élite difficile, mais vous êtes prévenu : seuls les meilleurs resteront.

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Makoto Naegi s’annonce ensuite comme votre guide, l’aventure commence…
À l’instar du destin du Charlie de Roald Dahl, votre héros a été sélectionné par tirage au sort pour fréquenter cette école de rêve. Dès votre arrivée, vous tombez dans un sommeil mystérieux pour vous réveiller dans une classe étrange. Quelques minutes plus tard, vous rencontrez les quatorze autres élèves, qui comme vous, réalisent rapidement qu’ils sont pris au piège. D’autant plus lorsque le personnage machiavélique incarné par Monokuma, cet ours au visage schizoïde, apparait et vous livre ses règles dictatrices. Personne ne sortira de ces murs. Le seul moyen de gagner sa liberté est de tuer un autre prisonnier sans se faire attraper. Dès lors, toute la trame, tout le gameplay et tous vos choix reposeront sur ce vil dilemme : tuer sans être vu, collecter des informations afin de les ressortir au moment le plus opportun, bref, devenir un sniper intelligent, manipulateur et pervers.

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Vous dirigez donc votre dans une vue à la première personne, afin d’arpenter les couloirs de ce lugubre établissement. C’est ainsi que vous bavarderez avec vos condisciples afin de développer des compétences, qui vous seront utiles dans le mode le plus excitant du jeu : Class Trials. Cet essor de vos facultés passe aussi par exemple par l’achat de cadeaux, que vous pourrez offrir à des « alliés » bien choisis, toujours avec des arrières pensées manipulatrices.

Le ton changera rapidement après le premier meurtre, puisque vous vous lancerez dès lors aussi dans un exercice de détective, afin de rassembler preuves et indices pour incriminer le bon élève lors du fameux procès de classe, le bien nommé Class Trial. Ces épisodes pourraient s’avérer lents et redondants mais la mise en scène et le rythme des échanges restent toniques et les différentes révélations mettent les personnages dans des situations inextricables, dont on se demande comment ils vont bien pouvoir répondre sans se morfondre… Ça jase énormément, ça rebondit, ça évolue, et c’est passionnant. J’ai encore du chemin à parcourir mais je le garde pour de longs après-midis ensoleillés au bord de l’eau…

Que retenir de ce genre d’expérience ?

Je connais le jeu vidéo héritier des années 80-90, celui-là même inspiré des références musclées et stéréotypées des Bruce Lee, Stallone and co. Ici, cet opus incarne le fruit d’un mélange culturel entre un cinéma plus intelligent des années deux mille et une philosophie moderne du divertissement. Le plaisir de ne repose plus sur la dextérité mais sur la psychologie d’un panel de personnages intrigants et susceptibles. Les défis comportent leur lot d’immoralité, de folie et d’humour. Personnellement, je dévore cette expérience, entre le bon roman, l’excellent film et le perturbant manga ; la bonne nouvelle, c’est que ceci est un jeu vidéo. Lancez-vous, remettez vos compteurs à zéro et risquez de vous perdre dans ce décor complétement dérangé. Vous découvrirez un univers auquel vous adhérerez, ou que vous rejetterez de plus belle, mais vous appréhenderez ce type de jeu par la grande porte. Et si ce genre vous parle depuis longtemps, vous le dégusterez avec perversité.

Note

17/20

Une façon d'appréhender le jeu vidéo pour ma part inconnue jusque là, qui brille par son intelligence et par son audace en termes de références. A prendre ou à laisser, mais pas de marbre...

Réactions

  • Wil2000 le 17/04/2014

    J’en ai entendu le plus grand bien dans le podcast de « Silence on Joue », et j’avoue que j’ai failli me l’offrir le WE passé, malheureusement c’est typiquement le genre de jeux qui aura du mal à décoller au-delà des cercles de connaisseurs, dommage car c’est typiquement le genre de prises de risques agréables qui changent des productions mainstream qui encombrent les rayons des revendeurs.

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  • LordSuprachris le 17/04/2014

    C’est typiquement le genre de jeu que j’ai envie d’avoir dans ma collection mais que je n’ai jamais le temps de torcher. Du coup, je ne les commence jamais 🙁

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  • Gatchan77 le 18/04/2014

    Il est dans ma liste aussi mais j’ai encore tellement de jeux à faire pour le moment sur Vita.

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