Devil’s Crush
J’ai les boules qui brillent
Si les mots bumper, rubber, tilt et backglass vous parlent, si vous savez ce que sont des dot matrix, des drop targets ou des multiballs, vous avez probablement passé votre jeunesse la hanche sur un flipper.
Ceux-ci étant à la fois devenus rares, chers et difficilement acceptables par nos chères compagnes, leur pendant virtuel nous permet malgré tout de prendre notre pied, tout en étant plus abordables mais surtout plus fantaisistes.
Et de la fantaisie, ou plutôt de la fantaisy, c’est justement ce qui nous intéresse ici : Devil’s Crush appelé Devil’s Crash au Japon, est la suite d’Alien Crush. Jeu de flipper sorti en 1990 sur la petite (mais tellement attirante) PC Engine, il a été ensuite adapté sur Megadrive, ainsi que sur la Virtual Console de la Wii. Il existe même une grosse repompe opportuniste mais néanmoins très sympathique : Dragon’s Fury également sur Megadrive, par Tengen.
Le suppo de Satan qui vous dévisse la rondelle
Devil’s Crush est un flip particulier : composé de 3 plateaux, il reprend un thème démoniaque, où le plateau est constellé de têtes de squelettes, d’œufs de créatures inconnues et de pentagrammes. Les bumpers (les habituels « champignons » faisant rebondir la bille) sont remplacés par des orcs, des chevaliers ou des moines noirs encapuchonnés. Les targets (cibles sur les flancs du plateau) à abattre sont, quant à elles, pompées sur les têtes d’Alien, si chères au designer H.R. Giger. Enfin, la fin de la rampe de lancement fait passer la bille au travers d’une tête de squelette aux relents de chair, dont l’œil torve suivra la position de votre bille.
Tout amateur de flipper le sait, passer d’un plateau à l’autre demandera une série d’actions préalables : tuer tous les monstres de la zone, abattre toutes les targets sur le flanc, ou ma préférée : heurter le magnifique visage de femme au centre de la table, un maximum de fois. Celui-ci se transformera en femme-lézard aux yeux rougeoyants au fur et à mesure des coups, vous octroyant par là-même l’accès à l’un des 6 stages bonus. Il existe d’ailleurs une légende au sujet d’un 7ème stage bonus caché, accessible en « bloquant » le compteur, soit en faisant 999.999.999 points, mais je n’y suis personnellement jamais parvenu. Malgré tout, je prends toujours autant de plaisir à y jouer, comme si les années n’avaient pas de poids sur ce jeu, signe de sa qualité intrinsèque.
Ready to flip ?
Pour faire une allégorie contemporaine, je dirais que Devil’s Crush est le Dark Soul du jeu de flipper. Il est doté d’une ambiance médiévale unique. Sa prise en main est aisée, il propose un gameplay difficile mais jouissif, et des combos exigeants mais réalisables. Tout en ce jeu vous pousse à réussir un trick risqué pour voir une nouvelle salle bonus.
Vous allez crier quand votre dernière bille tombera dans le playfield arch (a.k.a « le trou en bas ». C’est tout de suite moins classe en français). Vous maudirez la tête de mort qui rira à chaque fois que vous vous rapprocherez plus de votre funèbre destin. Mais quand vous réussirez à faire un score, quand le dernier Moine Noir tombera sous vos coups, ou quand la troisième tête du dragon rendra son dernier souffle, vous comprendrez que ce jeu possède quelque chose que les autres n’ont pas.
Extra Ball
Détail impressionnant, ce médiéflip (et hop, un nouveau mot pour le dico 2013) tourne sur une console 8bit ! Faites une comparaison rapide avec les jeux du même genre tournant sur la NES et la Master System, et vous rendrez compte à quel point ce jeu est une merveille.
Il vous reste deux choix pour goûter à cette perle : trouver une PC Engine d’occasion (relativement difficile) ainsi que sa Hu-card (quasiment impossible actuellement), ou vous prendre une Wii d’occasion (dans les 50€ dans tous les Cash Converters), le jeu sur la Virtual Console, et pour le prix d’un Call of Meskouye ou du dernier Medal of Looser, vous aurez un jeu mythique, qui transpire la passion et le boulot bien fait. A vous de voir, de mon côté mon choix a été vite fait 😉
vega le 12/01/2013
Le genre de souvenirs qui conjuguent deux références de connaisseurs des 90’s : Flipper et PC Engine! Une des seules consoles que je n’ai jamais essayée… Merci pour ce voyage dans le temps 🙂
Wil2000 le 12/01/2013
Il faudra que je te fasse rattraper cette erreur! J’y ai encore joué cet après-midi, quel jeu, mais que jeu!
spacecowboy le 13/01/2013
Un jeu mythique sur son support. Une perle de plus sur PC Engine.
Récemment, j’ai acheté Dragon’s Fury sur Megadrive dont je pensais qu’il était un portage de ce Devil’s Crush. J’en suis très content et j’aurais juré que c’était le même jeu. Tu m’apprends qu’il s’agit d’un gros plagiat en réalité.
Wil2000 le 14/01/2013
J’ai toujours cru qu’il s’agissait d’un plagiat, tellement les différences entre les équipes étaient flagrantes (aucun nom en commun, pas le même éditeur ni le même développeur), mais en approfondissant un peu plus mes recherches il s’agit bien d’un portage et non d’un plagiat, je trouvais ça assez fort que les jeux soient si identiques également 😉
spacecowboy le 14/01/2013
Ah, je n’avais pas la berlue: c’est bien exactement le même jeu. Merci pour la précision, Will.
k0en le 15/01/2013
Je confirme la qualité de ce jeu, j’y joue aussi régulièrement. Et comme Vega la PC-engine, je n’y ai jamais joué à mon grand regret car il y a beaucoup de perles sur cette console !
Wil2000 le 15/01/2013
Tiens, il est justement en vente sur Ebay pour l’instant, ça devient rare ce petit bijou:
http://www.befr.ebay.be/itm/DEVIL-CRASH-PINBALL-NEC-PC-ENGINE-HU-CARD-IMPORT-JAPAN-/170960935743?pt=FR_Jeux_Vid%C3%A9o&hash=item27ce10db3f