ZombiU: l’apocalypse selon Saint-Ubisoft

ZombiU: l’apocalypse selon Saint-Ubisoft

Depuis l’annonce de la nouvelle console de salon de Nintendo, Ubisoft apparaît comme le principal soutien extérieur de la WiiU. Avec ZombiU, l’éditeur montpelliérain présente un survival horror intransigeant qui entend exploiter la console et notamment son contrôleur. Prévu pour accompagner le lancement de la machine et même vendu en pack avec elle, ZombiU est la première grosse exclusivité sur WiiU.

ZombiU-survivante« Réveil en sursaut. Recroquevillé sur ce lit froid et dur, j’émerge d’un sommeil sans rêve au milieu d’une pièce sans âme. L’absence de lumière naturelle ne me renseigne pas sur le moment de la journée. Tout à coup, j’entends une voix péremptoire qui semble jaillir de l’intérieur de mon cerveau. Le « Survivant » dit-il s’appeler. Un survivant, voilà ce que je suis devenu moi aussi: un état et plus une personne. Quelle personne sensée voudrait d’ailleurs survivre dans ce monde déshumanisé ?

La voix me donne un ordre que je suis sans discuter. À quoi bon chercher à comprendre ? Machinalement, je prépare mon sac à dos. J’y mets des choses qui font désormais partie de mon quotidien: trousse de secours, fusil à pompe, feu à main, cocktail Molotov, etc. Hagard, je quitte mon abri en serrant ma seringue de virucide au creux de ma main. Un ultime remède contre le fléau qui finira par m’atteindre tôt ou tard, je le sais, comme il a infecté tant de rescapés avant moi… l’un après l’autre. »

They say jump, you say how high

ZombiU-filtreUn infecte virus a ravagé la population londonienne qui n’est plus qu’une horde de morts-vivants. Cette abomination vous a mystérieusement épargné et vous offre la « chance » de sauver votre peau. Réfugié à l’intérieur d’un abri dans les entrailles du métro londonien, vous recevez vos ordres de mission par l’intermédiaire d’une voix sortie de nulle part. Cette voix est celle d’un ancien militaire survivaliste qui s’est longuement préparé à l’apocalypse. Ses indications vous mèneront sur la piste du médecin royal qui tente de mettre au point un remède au désastre. Pour élaborer la panacée, ce docteur s’appuie sur les écrits d’un scientifique du XVIe siècle, John Dee. Ce savant anglais, qui a réellement existé, a prophétisé le malheur qui s’abat actuellement sur Londres. Il aurait aussi caché un code dans sept lettres qu’il envoya au philosophe Francis Bacon et à la Reine Elisabeth. Ce code serait la formule de la panacée, si l’on en croit le médecin de 2012 et un groupe de rescapés, qui se font appeler les « Corbeaux de Dee », dont le but est principalement d’évacuer les personnes encore vivantes.

Les lettres en question sont disséminées un peu partout dans Londres. Pour identifier leur emplacement, vous pouvez chercher à l’aveugle ou compter sur un scanner contrôlé par le Survivant. L’activation de ce scanner nécessite qu’il soit connecté au réseau de caméras de la ville, et c’est vous qui êtes chargé d’effectuer cette opération périlleuse en localisant les boîtes de jonction des caméras. Une fois la connexion établie, la zone est cartographiée sur votre tablette de survie et vous n’avez plus qu’à aller cueillir les précieuses lettres aux endroits indiqués. Bien entendu, tout cela implique de sortir de votre abri… et de vous mettre en danger. Dehors, Londres est devenue un terrain de chasse dont vous êtes la proie. Quoi que vous entrepreniez à l’extérieur, votre premier objectif est de survivre. How long will you survive? vous demande-t-on à chaque début de partie, une question qui a tout son sens.

ZombiU-cricketLâché en pleine apocalypse, votre arme de prédilection est une batte de cricket qui se veut aussi iconique que le pied-de-biche dans Half Life. Celle-ci vous permet de régler leur compte à la majorité des zombies; plusieurs coups de batte sur le crâne et l’affaire est entendue. Mais les choses se compliquent lorsque plusieurs assaillants vous menacent. Dans cette situation délicate, plusieurs choix s’offrent à vous: épuiser les quelques munitions en votre possession, créer une diversion avec un feu à main par exemple, fuir sans vous retourner, et enfin… mourir. Mourir pour de bon, sans possibilité de retour. En effet, dès que votre personnage perd son combat et se fait croquer par un zombie, le jeu sauvegarde automatiquement et vous fait repartir à l’abri dans la peau d’un autre survivant.

Tous aux abris

De retour à l’abri sous votre nouvelle identité, vous avez perdu le contenu de votre inventaire, ainsi que les compétences développées jusqu’ici. Logique, si votre « vous » précédent avait acquis une certaine maîtrise de la carabine, par exemple, votre « vous » actuel repart de zéro en la matière. Logique mais impitoyable. Lors de votre nouveau réveil, votre premier souci est alors de retrouver votre ancien survivant, zombifié désormais, et de lui faire la peau pour vous emparer du contenu de son sac. Cruelle et ingrate envers votre ancienne enveloppe charnelle, cette exécution met le joueur mal à l’aise en torturant son identification au personnage. En vous privant de votre habitude d’incarner un personnage, ZombiU fait de vous un simple joueur.

ZombiU-abri« Jouer le jeu », voici ce que ZombiU attend de vous. Car si vous espérez qu’il soit un bon FPS, vous allez être déçu. Ne vous laissez pas tromper par sa vue subjective; ZombiU n’est rien d’autre qu’un jeu de survie (un survival horror, comme on dit) au sens strict. Et comme le Survivant vous le dit à longueur de temps, votre capacité à survivre dépend de votre préparation. Une fois que vous aurez accepté cette idée, vous procéderez de la manière suivante: je sors de l’abri en me dirigeant vers mon objectif, je scrute mon environnement de sorte à identifier les denrées et munitions à ramasser (le principe du loot), j’attaque les zombies avec une extrême prudence (un par un, de préférence), je vide mes chargeurs si je suis en danger, et je reviens à l’abri dès que l’occasion se présente pour ranger mon butin et sauvegarder. Une approche méthodique qui est la clé de la réussite, ou plutôt de la survie la plus longue possible. Foncez dans le tas et vous abandonnerez vos survivants les uns après les autres avec le sentiment que le jeu n’en vaut pas la peine.

Au contraire, si vous vous prenez au jeu, vous allez vivre une sacrée expérience. À l’image du rescapé que vous contrôlez, vous allez ressentir une crainte permanente guidant vos pas. Pas une peur d’assister à des scènes horribles et perturbantes, non non, une crainte de mourir en dépit de vos efforts. Frustrant, ZombiU l’est parfois quand il s’acharne sur vous sans vous octroyer de répit. Ne commettez pas l’erreur de baisser votre garde après avoir survécu à une attaque mémorable, le jeu n’attend que ça pour vous terrasser sans pitié. Après avoir appris ce principe à la dure (en mourant une fois de plus), vous serez en état d’alerte permanent et vous éprouverez ce que les développeurs ont voulu que vous éprouviez. Dans cet état d’esprit, vous serez obsédé par la volonté de survivre et rempli de haine contre vos nombreux ennemis.

Un héros du dimanche

Ici, pas de héros emo qui rit au nez des monstres. Non, les survivants successifs sont des humains communs, hommes ou femmes, qui se dépatouillent avec leurs faibles moyens. On les entend sangloter de peur et ricaner sarcastiquement lorsqu’ils décapitent un zombie; on les devine au bord de la folie, leur personnalité résumée à un instinct de survie qui les pousse à se défendre et à se nourrir coûte que coûte. Et le monde que l’on voit à travers leurs yeux n’est pas plus glamour. Londres est devenue une cité fantôme et, si l’on n’atteint pas l’ambiance fantastique d’un Bioshock, l’atmosphère de la ville reste glaçante. Un sentiment de désolation encore amplifié par un traitement de l’image astucieux qui applique un filtre poisseux à l’écran. Effet réussi qui, ne soyons pas dupes, permet aussi de cacher les imperfections graphiques.

ZombiU-discoUne faiblesse technique qui semble le seul angle sous lequel ZombiU est objectivement attaquable. Souvent plongées dans l’obscurité et éclairées à la seule lumière de votre lampe torche, les rues de la capitale britannique dissimulent très bien leurs défauts la plupart du temps. En pleine lumière en revanche, les carences sautent aux yeux. Si certains décors ont fait l’objet d’un grand soin, d’autres ont un aspect générique assez regrettable. Et pour une charmante visite au Palais de Buckingham, combien de couloirs de cave répétitifs. Malgré cette relative pauvreté graphique, on déplore tout de même des baisses de fluidité par moments et des chargements parfois bien longs en plein niveau. Le travail sur le son est, par contre, irréprochable. Sans grandes envolées pompeuses, l’enrobage acoustique frappe toujours juste pour installer l’ambiance désirée. De la plainte d’un zombie au bruit d’un crâne qu’on fracasse, toute la panoplie est présente pour vous faire frissonner. Et il faut bien reconnaître que ça marche, même si le bip de votre radar supplante tout le reste.

Double écran, double stress

Le radar, c’est l’utilisation première du fameux Gamepad. En scannant automatiquement un périmètre autour de vous, il émet un signal sonore tellement entêtant que vous l’entendrez encore après l’extinction de votre console, je vous l’assure. Et lorsqu’il détecte une présence à proximité, il prend une tonalité anxiogène à laquelle vous ne vous ferez jamais. Le radar est aussi représenté sur l’écran du Gamepad, qui vous sert notamment de carte. Dès qu’un être vivant (ou mort-vivant) est repéré, un point rouge clignote sur la carte. Je vous laisse imaginer le stress lorsque les points rouges se multiplient autour de votre pauvre bougre. Taquin, le radar peut aussi vous effrayer pour rien, et vous serez bien soulagé en découvrant que ces points rouges de malheur sont en fait des corbeaux inoffensifs. Vous vous dites alors qu’on ne vous y reprendra plus… jusqu’à la prochaine fois où vous mouillerez votre pantalon pour quelques rats apeurés.

Le radar vous sert aussi à scanner manuellement les endroits visités pour en déceler les trésors cachés. Cette fonctionnalité que l’on trouvait déjà dans l’excellent épisode 3DS de la série Resident Evil, a l’inconvénient de ralentir la progression. Toutefois, les combats étant moins prépondérants dans ZombiU que dans le titre de Capcom, ces interruptions ne sont pas vraiment dérangeantes, d’autant plus qu’elles ne coupent jamais totalement l’action. À moins de mettre le jeu en pause, vous êtes toujours à la merci des zombies qui se baladent dans le coin. Lorsque vous analysez les environs ou que vous farfouillez dans votre inventaire, vous avez donc constamment un oeil sur le Gamepad et l’autre sur le téléviseur. On n’est jamais tranquille mon bon monsieur…

ZombiU-GamepadLa fonctionnalité tactile du Gamepad est également mise à profit. Pratique pour ranger son inventaire et amusante pour réaliser quelques actions à la main, cette maniabilité est toutefois moins précise pour la sélection des armes dans le feu de l’action. Quitter la télé des yeux pour choisir une grenade, c’est donner la possibilité à un zombie de vous montrer son sourire de tout près. Vu le nombre de boutons sur le Gamepad, il aurait probablement été plus judicieux de leur attribuer des objets ou des armes. Soit, le Gamepad fait ses maladies de jeunesse. Précisons aussi que l’utilisation obligatoire du deuxième écran exclut la possibilité de jouer avec la télévision éteinte. Ne comptez donc pas emporter ZombiU dans votre lit. Tant mieux, ça vous évitera des cauchemars.

Finalement plutôt classique pour le reste, la maniabilité est celle d’un FPS, un peu raide certes. Votre personnage n’a pas l’agilité d’une sauterelle comme Master Chief, et pour qu’il grimpe sur la moindre hauteur, il lui faut une action contextuelle à déclencher au bon endroit de la plateforme. Ce manque de fluidité ne nuit cependant pas réellement à la jouabilité générale qui fait bien son boulot. Avec un peu de maîtrise, on parvient à se sortir de situations très chaudes sans pester contre les contrôles.

« La disparition » ou pourquoi ZombiU et pas ZombieU

En enlevant le « e » final, Ubisoft a tenu à afficher la filiation avec l’un de ses tout premiers jeux: Zombi. Ce titre amputé est en réalité une adaptation du film Zombie, plus connu sous le nom américain de Dawn of the dead. Comme le film, Zombi plante son décor dans un supermarché pris d’assaut par des morts-vivants. Le but du jeu est de trouver la sortie du magasin en évitant toutes ces créatures affamées. Sorti sur CPC à l’origine, en 1986, Zombi est un survival horror qui, comme l’actuel ZombiU, se déroule en vue subjective. Toujours comme son descendant U, il attend de vous que vous dénichiez des denrées utilisables et il vous fait affronter des zombies au corps à corps ou à l’arme à feu. ZombiU reprend quelques ingrédients de son ancêtre et en oublie d’autres, comme la gestion simultanée d’une équipe de quatre survivants. Quoi qu’il en soit, Zombi est une influence naturelle pour ZombiU qui, pour le reste, a de l’originalité à revendre. Notez néanmoins que certains lui trouvent un air de famille avec, d’une part, Condemned pour son aspect survival représenté en vue subjective, et, d’autre part, Dark souls pour son côté impitoyable et son système d’entraide entre joueurs. Pour ma part, la voix du Survivant m’a aussi rappelé celle que l’on entend dans le déjà cité Bioshock, sur un ton nettement plus agressif cependant.

Un plaisir solitaire

ZombiU-valiseZombiU est un jeu solo, profondément solo, que l’on ne peut apprécier qu’en faisant le vide autour de soi, voire en éteignant les lumières. Cela peut paraître bateau, mais j’ai la conviction qu’il faille se mettre en condition pour y jouer, sous peine de passer à côté de l’expérience. Ceci dit, même si vous êtes seul devant votre écran (ou plutôt « vos » écrans, il faudra s’y faire), vous avez toujours la sensation d’être connecté à une communauté. À l’image de Dark Souls, ZombiU vous invite ainsi à laisser des messages, certes prédéfinis, aux autres joueurs. Ceux-ci les verront alors dans leur partie, sous la forme de graffitis peints sur les murs.

L’aspect communautaire se montre plus brutal lorsque vous croisez des zombies contrôlés autrefois par d’autres joueurs. On les reconnaît au score personnel qui est affiché au-dessus de leur tête et qui représente leur durée de survie et leur nombre de victimes dégoûtantes.  Lorsque vous reconnaissez un zombie de ce type, pas question de rater l’occasion de le tuer pour fouiller dans son sac, généralement bien fourni. Pour équilibrer la situation, vous-même parfois ne parviendrez pas à retrouver votre ancien rescapé et vous l’imaginerez alors errant dans la partie d’un autre joueur, lequel sera ravi de vous piller votre inventaire abandonné. Avec un peu de chance, votre ancien compagnon vendra chèrement sa peau et en fera baver à ce petit voleur effronté.

L’origine de l’asymétrie

Compte tenu de ces petites interactions intracommunautaires, on s’étonne de l’absence d’un mode multijoueur en ligne. Entendons-nous bien, pareil mode n’est pas une nécessité dans un jeu de ce type, mais puisqu’il y en a un, pourquoi ne pas l’ouvrir sur le monde ? Pas de chance, le mode multijoueur est uniquement jouable en local. Vous devrez donc trouver un(e) ami(e) muni(e) de la nouvelle manette WiiU Pro (livrée dans le pack ZombiU) ou de la combinaison Wiimote+Nunchuck. Ainsi équipé, votre adversaire se mesurera à vous qui tenez le Gamepad. Et c’est parti pour une séance de gameplay asymétrique ! À la manette traditionnelle, le candidat à la survie agit comme dans un FPS, et au Gamepad, le « Roi des zombies » dispose d’une vue aérienne et envoie ses sbires dévorer l’autre joueur. Plusieurs niveaux tirés de l’aventure servent de décor pour des parties traditionnelles de deathmatch ou de capture de drapeau. Comptez sur quelques parties amusantes et bien commentées par un présentateur enthousiaste. Vous abandonnerez ensuite ce mode qui n’est pas d’un grand intérêt, mais répétons-le, ce volet complémentaire ne fait pas partie intégrante du cahier des charges d’un bon survival horror. Si vous souhaitez allongez la durée de vie, qui atteint déjà les vingt heures au premier parcours, envisagez plutôt de recommencer le jeu, et carrément en mode « survie » pour les plus acharnés.

ZombiU-bombeDans ce mode « survie », le principe est un peu modifié puisque vous ne changez pas de rescapé lorsque celui-ci trépasse. C’est bien plus radical: si vous mourez, la partie est terminée sans possibilité de revenir à un point de sauvegarde précédent. Le défi devient alors extrêmement relevé, sachant que le mode « normal » est déjà très corsé. Sur ce point aussi, ZombiU fait son original: pas de checkpoints et une sauvegarde possible uniquement dans votre abri ou un refuge (rarissime), des embranchements de l’histoire définitivement ratés en cas de décès au mauvais moment, évidemment pas de vie qui se régénère automatiquement et surtout peu de munitions à tirer sur les zombies. Bref, c’est la galère, étant donné que ces créatures du diable sont déjà assez résistantes à la base et qu’elles le sont encore bien davantage quand elles portent un casque de policier ou qu’elles dégagent une aura rouge. Puis, il y a aussi les zombies explosifs, cracheurs ou invisibles qui rendent les combats plus variés et plus tactiques que ce que l’on penserait au premier abord.

Note

18/20

Le survival horror sous sa forme la plus pure. Une expérience inédite et inoubliable.

Réactions

  • Lionheart_mike le 25/12/2012

    Merci pour cette brillante analyse de cette nouveauté de la WII U.

    J’ai joué à deux reprises au jeu et autant j’ai pu apprécier ma première tentative que j’ai vraiment détesté la seconde aventure !
    Peut être faudrait il que j’ai l’occasion de tester le jeu un peu plus en profondeur au calme dans mon salon pour apprécier l’aventure à sa juste valeur.

    Je regrette tout de même cette volonté de prolonger artificiellement la durée de vie du jeu en imposant cette difficulté un peu trop punitive.

    Peu importe les défauts de ce jeu, il a le mérite de proposer une approche bien différente des standards habituel du genre et s’en tire plutôt avec les honneurs pour un titre du line up de la WII U.

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  • Trunks le 19/10/2013

    Merci pour le test, après un an, voilà la WiiU à la maison, j’ai testé la version démo de ce jeu et je peux dire que j’ai eu peur et que j’adore le principe du double écran. Fouiller dans son sac pendant que l’on entend des grognements, lever les yeux et voir une saleté nous attaquer, alors qu’il ne reste que deux balles dans le flingue et un bête bout de bois. Terrible!

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