Wreck-it Ralph – Critique d’une animation aux Pixels inspirés
Une fois n’étant pas coutume, parlons cinéma sur be-games. Le septième art a pour habitude de s’inviter dans les catalogues vidéoludiques, afin de donner du grain à moudre aux développeurs en manque d’inspiration. Disney a cultivé cette tradition depuis les prémices de l’ère prolifique des consoles ou autres jeux électroniques. Mickey a souvent été mis en scène dans des titres mythiques, les blockbusters des années 90, Aladdin, Le Roi Lion,… ont à leur tour fait les choux gras de Sega, Nintendo et consorts. Depuis quelques années, les adaptations du Studio de l’oncle Walt se limitent au service minimum, avec des jeux qui se contentent de leur label « bankable ». Ce 12ème jour du 12ème mois de l’an 2012, ce phénomène s’est inversé, le temps d’un film d’animation. En effet, Wreck-it Ralph, n’est autre que le dernier gros morceau des Studios Disney, dessin animé inspiré par les personnages emblématiques et la culture des jeux vidéo. Cet emprunt d’un soir rend-il hommage à la tradition oubliée d’une collaboration efficace, ou se contente-t-il de croiser les univers pour élargir son audimat ?
Pitch’it Ralph !
Ralph, un méchant à la dégaine patibulaire gagne sa vie dans un jeu d’arcade. A l’instar de Donkey Kong, il se bat tous les jours contre un jeune héros svelte et salvateur, afin de l’empêcher de rejoindre le sommet d’un immeuble. Ce anti-héros réalise, à l’occasion du 30ème anniversaire du jeu dont il fait partie, que sa vie ne lui convient plus. Il décide de s’évader afin de briller dans de nouvelles aventures. La thématique est lancée. Sur fond de crise de la quarantaine, Ralph va remettre son existence en question et s’interroger sur le sens de sa vie. En tentant d’infiltrer d’autres jeux disponibles dans la salle d’arcade, il veut prouver à son entourage et surtout à lui-même, qu’il vaut mieux que cette étiquette de bad guy qu’il ne supporte plus. Au cours de ces aventures, il rencontrera Vanellope, jeune bug déchu d’un clône de Mario Kart. Leur relation servira de fil rouge à l’aventure, et déclenchera les switches les plus émouvants.
Les Mondes de … Nous !
En tant que gamers, nous ne pouvons que nous réjouir de cette intrusion dans un univers auquel on s’identifie de façon euphorique et spontanée. Le réalisateur, Rich Moore, et son équipe, ont eu l’intelligence de nourrir l’environnement de références axées à la fois sur la scène rétro, sur le monde de l’arcade et sur les inspirations contemporaines du jeu vidéo. Le préambule du film vous plonge d’ailleurs dans la scène dévoilée dans la bande annonce. Lors d’une réunion de méchants, Ralph expose son cas et d’autres figures emblématiques du secteur ajoutent leur complainte. En posant les bases de l’histoire de la sorte, le film laisse tout le loisir au spectateur de scruter l’écran afin de ne manquer aucune référence aux héros qu’il a incarnés sur consoles. La salle d’arcade à elle seule, offre une pléiade de bornes légendaires, toutes plus cultes les unes que les autres. Le personnage illustrant la gameuse principale vous surprendra par ses attitudes parfaitement en phase avec les us et coutumes des salles obscures. La suite du film met en scène des protagonistes créés par Disney, et se sert de quelques références périphériques pour maintenir l’excitation du gamer. Evidemment, les créations de Disney se rapprochent ostensiblement de quelques légendes de Nintendo, et on prend du plaisir à les comparer. En évitant de trop spoiler le scénario, j’aimerais quand même m’attarder sur l’invention de Disney « Sugar Rush ». Ce clône de Mario Kart réussit à mettre en images un jeu sorti de l’esprit des designers du film, dont les développeurs actuels devraient s’inspirer. Beau, coloré, inventif et frais à mourir, Disney parvient à apporter sa touche et à transcender un genre pourtant bien rodé sur consoles. Bref, vous l’aurez compris, sans inonder l’écran d’infos et de clichés de la scène des jeux vidéo, le film gagne le pari d’intéresser le puriste, sans perdre le néophyte.
Expliquez-moi comme si j’avais 6 ans, Ralph c’est un jeu ou un film ?
Le piège dans lequel les longs métrages Disney se sont souvent emmêlés lors de ses escapades en solo a été évité. Malgré l’essai non estampillé Pixar, cette production de John Lasseter réunit tous les ingrédients qui ont fait le succès des derniers chefs d’œuvre de l’animation. La relation entre Ralph et Vanellope rappelle celle de Bou et Sulley dans Monsters Inc. L’introspection et les motivations de Ralph ressemblent à celles de Tilt dans 1001 pattes. Même les courses de karts respirent l’asphalte de Colorado Springs. Bien que trop souvent prévisibles, les rebondissements servent un univers sympathique et une orchestration bien huilée, certes, sans prendre grands risques. Les personnages ne souffrent pas de ce caractère manichéen, trop souvent accentué dans les productions américaines. Ils évoluent, s’interrogent, font des choix en fonction des informations dont ils disposent et se trompent. Paradoxalement, même si la magie Disney ne retrouve pas encore son zénith, l’histoire enchante et divertit les grands comme les petits.
La conclusion SUBJECTIVE de Vega
La maison Disney fait des dessins animés d’exception. Parfois, elle se plante, ou elle s’étend avec zèle sur des marchés qui ne lui sont pas dédiés. Cependant, cette fois, elle rend hommage à un univers en manque de références extérieures candides et enthousiastes. Souvent stigmatisés par une société malade à l’affut de boucs émissaires, les jeux vidéo profitent ici d’une belle lettre de recommandation aux esprits fermés et hermétiques à l’évolution des médias. Au passage, Disney s’en sort avec les honneurs et un produit commercial qui fera indubitablement recette en cette période magique de Noël. Joyeux Noël à tous !
bal le 17/12/2012
j’ai failli rentrer du ciné hier avec les VPL de ralph présents au ciné… 🙂 y’avais un zangief, un bison, un pacman, un sonic et j’en passes… 🙂
Franqui le 17/12/2012
Sont trop belle les Affiches c’est sur 🙂
sinon bel article Vega 🙂
j’ai adoré le film 🙂
Kloups le 18/12/2012
J’y suis allé avec mon épouse et les enfants et nous sommes tous ressortis sous le charme.