WRC 3 : On the Road again ?

WRC 3 : On the Road again ?

Nous y sommes ! Après avoir assisté à la présentation de WRC3 par le directeur himself, Sébastien Pellicano, je peux enfin m’adonner à une expérience en mode home sweet home, et m’immerger dans un jeu de rallye ambitieux. Enième déception ou retour aux sensations 90’s qui ont fait la renommée d’un genre ?

[b][u]On the Road again or not ?[/u][/b]

Vous allumez votre console, vous êtes immédiatement accueilli par de superbes illustrations réalisées par un peintre renommé sur la péninsule transalpine. Une voie féminine en vient aux faits et déjà, vous devez faire un choix : Courses WRC, Road to glory ou Online. Je me lance dans le mode le plus adapté à une première partie, course simple… Ready ? GOOOOOOOOOOOOOOOOO !

[u][b]Game Play in 3 days[/b][/u]

Day one : Frustration

L’environnement est d’entrée de jeu assez pauvre. On a beau être séduit par les fresques de l’artiste peintre, rien ne renseigne que telle ou telle option soit indiquée pour commencer. Le mode course WRC ne jouit d’aucun prologue, explication ou tuto. Certes, il propose « course simple, rallye ou carrière » mais aucun des modes n’invite à la découverte et à l’adaptation. Je choisis une course simple avec la première voiture, la Citroën de Sébastien Loeb, sur le 1er circuit, Monte Carlo et me lance. Je ne sais pas sur quel bouton appuyer et le menu option récupéré par la touche de pause start n’offre pas la liste des commandes « in game »… Je pousse donc sur toutes les touches afin de modifier la vue. Oui, moi j’aime la vue ras du sol, style arcade old-school 😉
Très vite, je me rends compte que je mange du bitume, je respire de la poussière et je fume de la roche ! Je ne contrôle rien… mais que faire ? Une seule solution, recommencer la course. Le décompte commence avant de sonner mon deuxième départ et là, deuxième frustration : impossible de changer la vue avant de démarrer ! Ni même de repérer le bouton adéquat. Dans ces conditions, ma deuxième tentative ressemble à la précédente, je cherche les bonnes commandes et je déguste. Depuis le début de mon test, 15 minutes se sont écoulées, j’ai rien capté, je ne vois pas où le jeu veut m’emmener, ça a l’air démesurément dur et les contrôles ne sont ni intuitifs, ni expliqués. J’éteins ma console.

Day two : Illusion

Un jour plus tard, je m’y remets. Je fouille dans le menu des courses uniques et opte pour la course la plus simple, Espagne. Je monte dans un véhicule moins ambitieux, la nouvelle VW Polo. Cette fois, j’ai anticipé et ai navigué dans le menu principal afin de mémoriser les commandes. Je me lance et eurêka, je joue à un jeu de rallye. J’y crois, mets des freins à main, frôle les barrières, heurte les murs, dévale des ravins, coupe à travers champs, l’IA me remet au milieu de la piste et je suis avant dernier ! Bah oui, le dernier avait abandonné…
Bref, j’y ai cru mais encore une fois, je suis frustré. Au manque d’infos préliminaires, s’ajoute une difficulté absolument pas mesurée. La logique de la pédagogie par étape, qui est censée laisser le joueur s’installer dans le jeu petit à petit en se croyant bon, et ensuite, le plonger dans des conditions aux ambitions décuplées a été oubliée ! J’ai rarement eu l’occasion de me sentir aussi peu considéré dans une aventure vidéoludique. Le jeu s’impose, le joueur subit.

Day three : Déception

Malgré ces aspects rédhibitoires, WRC 3 continue de piquer ma curiosité. En effet, ce jeu ne peut pas être si décevant, la clé doit résider dans la maîtrise. Je me lance dans l’option Road to Glory, en espérant y trouver un mode rookie pour commencer, ou un simple mode entrainement avec mes mécanos. Bah, désolé mais non. Projeté dans un championnat simplifié, je dois enchainer les courses, et cerise sur le gâteau, je dois me farcir des défis aussi floues que capilotractés. Je suis plutôt friand des petites folies dans les jeux de simulation mais là, les épreuves de drift, vitesse, destruction, deux roues et autre cassage de cubes ne me parlent pas du tout. De plus, on ne comprend pas vraiment comment obtenir le maximum d’étoiles lors de ces exercices et on ne saisit pas toujours ce qu’il faut faire tout court.
Inutile d’insister sur les modes carrière et rallye disponibles dans le mode classique, ils ne brillent que par leur banalité également.
Outre le manque de tutos, on peut toujours se montrer un minimum autodidacte et avaler les kilomètres, n’est-ce pas en forgeant qu’on devient forgeron ? Je ne vais pas ironiser la suite, encore une fois, la déception s’impose. La voiture glisse comme une savonnette, les tracés sont étroits et toujours très déstabilisants, les consignes du copilote sont prononcées sur le tard et trop rapidement. Cela les rend très difficiles à assimiler. La difficulté est toujours aussi mal dosée. Bref, pad en main, sur les tracés et dans les menus, le joueur a du mal à trouver sa place.

[u][b]Technique[/b][/u]

Techniquement, les voitures sont jolies mais trop lisses pour un des derniers jeux de voitures de cette génération. On a déjà vu beaucoup mieux. Les peintures sont mates et le relief manque de profondeur. Les effets de lumière sont correctes mais sans plus. Les passages dans les points d’eau n’impressionnent pas, que du contraire, on a plutôt l’impression de les fendre à … vélo. Les musiques techno house ne collent pas des masses avec l’univers du rallye et elles ne sont pas du meilleur goût. Les bruits moteurs sont très aigus et ne renvoient pas cette impression de puissance, sourde et feutrée que l’on peut ressentir dans un habitacle.
Les décors qui défilent sont jolis mais manquent de réalisme et surtout de détails.
Pour couronner ce contrôle technique, l’interface s’autorise de temps à autres des petits bugs d’affichage au cours du jeu et pendant les consignes du copilote. J’ose espérer qu’une mise à jour viendra rectifier le tir mais ça commence à faire beaucoup de points à réviser avant le prochain contrôle.

[u][b]Online[/b][/u]

En ligne, les options sont simples, sobres et efficaces. J’ai trouvé des adversaires dans les quelques secondes après ma requête de course rapide et j’ai même participé à la fête. Force est de constater que certains joueurs parviennent à appréhender le maniement de ce WRC 3 puisqu’ils m’ont mis pas mal de tournants dans la vue. Les scores et temps sont partagés sur le ranking board, classique et sympa. Evidemment, vu que nous sommes au sein d’un jeu de rallye, le mode multi soulève une interrogation quant à l’intérêt de jouer à plusieurs, dans un jeu où la course se joue seul sur le tracé, face aux chronos des autres candidats. La solution est un classique profitable, puisque vous apercevez les fantômes de vos adversaires pendant votre course. C’est pas mal fichu et cela prolongera l’expérience des plus courageux d’entre vous, qui auront poussé le vice jusqu’à se perfectionner.

[u][b]Inspirations et influences[/b][/u]

Le jeune réalisateur de WRC 3 nous a expliqué que la volonté de l’équipe était de faire abstraction des deux précédents volets de la licence. En termes d’influence, WRC 3 repose sur de nouvelles dynamique et philosophie de gaming. Gageons qu’il est pêchu, orchestré par un nouveau moteur de jeu et que l’identité visuelle a subi une refonte totale. La réponse fut la même pour ce qui est des inspirations old-school telles que Sega Rally ou Colin Mc Rae Rally. Certes, le jeu tente de renouveler un genre, mais certains éléments de ses ancêtres auraient gagnés à être réutilisés.

[b][u]La conclusion SUBJECTIVE de Vega : My Kingdom for a … horse![/u][/b]

WRC 3 déboule en fanfare, positionné entre un F1 2012 chirurgical et un Forza Horizon ambitieux. Entre ces deux cadors, il restait une place étroite pour une révolution dans le jeu de rallye. Il n’en sera rien. WRC 3 est pénalisé par une prise en main rédhibitoire et frustrante, un design banal et des modes de jeu sans panache. Le pire est qu’au milieu de tout cela, le joueur ne sait pas où donner de la tête et se sent obligé de rouler pour amortir son investissement… jusqu’à la panne sèche.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YgoOlFiT6AQ[/youtube]

[b][u]EVALUATION :[/u][/b]

Maniabilité : Dur, serré, lassant. Il faut être surdoué ou fan du style pour accrocher. Pas pour moi.

Technique : Tantôt sympa et joli, l’environnement ne brille finalement que par certains coups de maître bien placés. Le tout l’un dans l’autre, force est d’admettre que le jeu n’a pas d’identité visuelle et pêche par un déséquilibre oscillant entre le bon et le moyen.

Originalité : Finalement, d’un jeu qui se veut original et new wave, on obtient un jeu banal, certes différent mais pas meilleur que ce qui existe déjà.

Durée de vie : Si vous accrochez et que vous parvenez à dompter votre monture, le mode carrière et les anciens véhicules à débloquer vous occuperont pendant un bon paquet d’heures. Par contre, vous survivrez difficilement aux cinq premières heures de jeu.

Online : Simple, sobre et efficace, il prolongera indéniablement l’expérience. Dommage qu’il ne propose pas d’évolution du pilote.

[b][u]Note : 2/5[/u][/b]

Vega

 

Réactions

  • Cyborgjeff le 25/10/2012

    Arf.. quand je pense au plaisir que j’avais dans Colin Mc Rae 2.0 sur PSX et l’excellente série WRC sur PS2… je trouve cela bien triste que le genre soit si peu mis en valeur. Heureusement reste-t-il un bon Pacific Rift !

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  • LordSuprachris le 25/10/2012

    Les simulations pures, ça n’a jamais été mon truc, et d’après ton test c’est pas avec WRC3 que je vais m’y mettre 😉

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    • Trunks le 14/04/2013

      La seule simulation de rallye qui existe, c’est Richard Burns Rally. Tous les autres en sont très loin, même les Colin Mc Rae qui sont tout sauf de la simu.

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  • Trunks le 14/04/2013

    Il n’y a pas de secret, c’est un jeu à faire sur PC en minimum 1920*1080, 60 FPS constant (voir 120 ^^), vue capot et un bon volant.

    En plus avec les communautés active qu’on y a, des améliorations arrivent sans cesse. Je l’ai acheté hier et je ne le regrette pas une seconde alors que la démo m’en avait dégouté.

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