Street Fighter IV

Street Fighter IV

Ladies and Gentleman, in the red corner…

Capcom. 6 lettres qui auront modifié la vie de toute une génération de joueurs. Cette société Japonaise créée en 1979 aura été un mètre étalon dans plusieurs styles de jeu. On leur doit des merveilles telles que Ghouls ‘n Ghosts, Final Fight, Megaman, et surtout Street Fighter.
Le premier opus avait relativement peu marqué les esprits, si ce n’est en introduisant quelques coups spéciaux nécessitant des manipulations difficiles à effectuer. Mais le second, mes aïeux, quel jeu! Si vous avez connu l’époque bénie des bornes d’arcade, vous avez certainement en mémoire les files de joueurs s’affrontant au coude à coude, avec la pièce sur le control panel. Sa suite, Street III, arriva à la fin de l’ère de la 2D, et malgré ses nombreuses déclinaisons, Capcom semblait avoir remisé sa licence phare au placard. Jusqu’à ce beau jour d’été 2008, où la bête fut relâchée!

Ready ? Fight !

Avant d’aller plus loin, rappelez-vous que Street IV est un jeu de bourre-pifs. Le scénario n’est qu’un prétexte pour joyeusement se castagner en rythme.
L’histoire diffère malgré tout en fonction de chaque personnage choisi, et commence par de petits dessins animés en guise d’introduction ainsi que pour chaque fin de parcours. Chaque combattant a ses propres raisons de monter dans l’arène, que ce soit la vengeance, l’argent ou le désir de rehausser l’image de marque de la lutte mexicaine, tout est bon pour laisser parler les poings. Et ça tombe bien, car on en avait envie depuis un sacré bout de temps! Personnellement, l’annonce de ce jeu m’a fait revenir à la grande époque du magazine Joystick, avant internet, lorsqu’on feuilletait les pages remplies de photos faites à l’E3 d’un jeu qu’on attendait impatiemment.

Inside the fight

Comparé à Street Fighter III Third Strike (le tout dernier Street sorti avant le IV), la nouvelle character list est dans les standards, prompte à vous donner du plaisir immédiatement.
Mais elle s’étoffera vite en fonction des combats remportés. Sous certaines conditions, vous pourrez même débloquer le maître de Ryu en personne! Et si l’ennui finit par vous gagner, vous pouvez toujours craquer pour les packs de costumes en DLC. Chers, inutiles, mais tellement sympas.

Voici la character list complète:

Capcom a eu une excellente idée en introduisant la notion de défis à remporter. Non seulement ils vous permettent de vous entraîner avec les différents personnages disponibles dans le jeu, mais vous pourrez également appréhender les nouveautés telles que le focus permettant de briser la garde ennemie, ou les ultra qui peuvent terminer un combat en moins de frames qu’il n’en faut pour dire le mot « Hadoken ». Si comme moi vous êtes un peu maladroit du stick, passez absolument par cette option. Comme dans la course automobile, ce n’est pas en bourrinant qu’on gagne mais en optimisant son comportement.

Une ultra provoquera une petite animation mettant en scène le coup de façon théâtrale:

Ce jeu regorge de bonnes idées, l’une d’entre-elles est d’introduire le principe de rivaux. Vous aurez droit à une petite saynète présentant les deux protagonistes, sur un ton léger ou sérieux en fonction du personnage choisi. Personnellement, j’ai un gros faible pour la rencontre entre Ryu et Sagat! :love:

Street IV a beau être extrêmement technique et complexe si on désire le jouer à haut niveau, il garde malgré tout un côté second degré très appréciable. Il suffit de voir les personnages de Rufus ou d’El fuerte et son attaque Tortilla pour voir le côté léger du jeu. Par respect pour ceux qui le jouent, nous ne parlerons même pas de Dan et de son Kimono rose…

Two D or not Two D ? That’s the question!

Véritable bonne idée, le jeu est en 2,5D. Les protagonistes et le décor sont en 3D, mais les déplacements se font sur un seul axe, sans prendre la profondeur en compte, ce qui permet de garder un gameplay « à l’ancienne ». Alors qu’on a constaté pendant des années une quasi obligation de jouer en 3D (Tekken, Virtua Fighter, Dead or Alive …), on remarque que la 2D revient à la mode. BlazBlue, le retour de King of Fighters, Marvel vs Capcom 3, tous les signes sont là pour que la 2D reprenne ses lettres de noblesse.

Le rendu graphique s’inspire du style des estampes japonaises, tout en jets d’encre. Les captures ne rendent pas justice aux graphistes, qui ont fait un travail merveilleux. Cette astuce dynamise les combats et donne un réel cachet visuel au jeu. Sachez également que vous pouvez débloquer certains filtres graphiques en remportant des défis d’entraînement.

La musique, quant à elle, sait se montrer entraînante et colle bien aux différents stages. Chaque KO étant répercuté aussi bien visuellement que sur le plan sonore, le tout devient un réel délice pour les yeux et les oreilles! Sauf quand vous êtes une brelle comme moi et que vous perdez pour la trentième fois sur le boss de fin. Seth, je te hais. Voila, il fallait que je fasse mon coming out.

Qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier… sur le ring?

Street Fighter II aura été le jalon dans le jeu de baston. Street III aura introduit un côté technique bien plus poussé. Street IV est un amalgame de tout ça, et n’a pas besoin d’aller puiser dans beaucoup d’autres jeux pour son inspiration.
On remarque tout de même que le monde des jeux de combat devient peu à peu homogène, et qu’il est difficile de savoir qui a lancé chaque innovation. On retrouvera donc tout ce qui se fait un peu partout : dash, focus, cancel, and so on…
Néanmoins, le tout est manié avec tellement de talent et de brio que la recette est toujours attirante. Tel un dessert sucré, on sera parfois un peu écœuré, mais on y reviendra régulièrement, car l’attrait de la victoire est plus fort que la honte de la défaite! *Note de l’auteur: appelez-moi si vous arrivez à sortir cette phrase en plein dîner mondain.*

La conclusion SUBJECTIVE de Wil2000

Street IV peut être abordé de deux façons: à la légère entre amis, à l’heure de l’apéro, et à la dure.
Si vous faites partie de la première catégorie, que vous avez aimé Street II à l’époque et que vous désirez retrouver des sensations et du plaisir immédiat, ce jeu est fait pour vous.
Vous êtes abonné à la chaîne Youtube de Ken Bogard, moddez votre stick et limez la peau de vos doigts pour gagner en sensibilité? Vous connaissez le nombre de frames de chaque coup et comprenez la phrase « kara-choppe-focus-cancel dash avant trois hit combo juggle reprise de volée à la super et finition en overhead », vous trouverez certainement quelques limitations à ce jeu. Mais vous y reviendrez malgré tout. Capcom a tellement bien ciselé son joujou, l’a rendu tellement addictif, que le simple fait d’écrire ce test me donne envie d’y rejouer.

Et si vous êtes un noob de Street, n’hésitez pas à lire l’excellentissime « Guide du Noob » de Monsieurlam !

EVALUATION :
Maniabilité : 5
Technique : 4
Originalité : 2,5
Durée de vie : 5
Scénario : 1 (par pure bonté)
Online : 5 (faites gaffe, le niveau est costaud!)

Note : 4,5/5

Réactions

  • Wil2000 le 03/08/2012

    Ah non, on dit Ultra, pas Super 😉
    (Comprenne qui pourra ^^)

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  • NintendOrigine le 03/08/2012

    J’suis plutot genre quiche à ce jeu.. mais ton test m’a donné envie de m’y mettre!
    =) =)

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  • Lionheart_mike le 03/08/2012

    A sa sortie, j’étais ultra septique car je m’imaginais difficilement un « nouveau » Street fighter car étant passé à coté de Street Fighter 3, j’étais resté toujours à l’époque de SF2.

    En tout cas, l’essayer c’est l’adopter !

    Mais entre nous, je préfère de loin le Super Street Fighter 4 AE car il rétablit pas mal d’injustice sur certains personnages cheatés (Cf Sagat…)

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  • Wil2000 le 04/08/2012

    Aaaaaaaaah, la petite journée passée à se bastonner chez Shortcut m’a confirmé tout le potentiel de ce jeu! Quel épisode magnifique! Par contre, repasser sur 3.3 après donne un peu l’impression de jouer au ralenti… O_o

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  • LordSuprachris le 05/08/2012

    Perso, je trouve que les jeux de combat se complexifient trop avec les ultras, les focus, les hit-combos, les styles de combat, etc. Je préfère de loin les bons jeux à l’ancienne qui se contentent des « 4P » : pieds, points, projections, projectiles.

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  • cyborgjeff le 07/08/2012

    Je l’avais eu à l’époque… j’ai rapidement eu mal mes pouces… bien plus vite que sur la version Supernes 🙂

    Mais je m’en suis assez vite lassé. Ceci dit, j’avais racheté Super Street Fighter 2 HD Remix, qui est très bon aussi… et même constat.

    J’en déduis que jouer à SF avec une manette Playstation, ce n’est guère pratique.

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